La photo ci-dessus représente une porte gothique percée dans le mur sud du transept roman de l'église. Cette porte, face à l'ancien cimetière a été murée et on y a réemployé deux dalles de pierre jaune de Rouffach portant des inscriptions :
Ce premier article traitera de la première pierre gravée provenant de l'ancien ossuaire. Un article ultérieur présentera la seconde dalle, une épitaphe posée à la mémoire de Theobald WOLFHARD par ses fils Conrad (qui prendra plus tard le nom de LYCOSTHENES) et Theobald.
Brunnen zum Rad, à la place qu'il occupait en 1916 (photo Alte Brunnen in Ruffach / Th. Walter)
Peu après la mise en ligne de l’article consacré à ce puits, j’ai retrouvé un brouillon de Pierre Paul Faust, celui d’un article pour la presse locale, qui devait paraître à l’occasion de la restauration de ce puits et de son déplacement à la place qu’il occupe actuellement :
Flâner dans les rues de la ville ancienne offre toujours des découvertes à celui qui prend le temps… Combien de fois passons-nous devant une inscription dans un mur, un bas-relief, une sculpture, un petit détail architectural, sans y prêter attention, l’esprit occupé à tant d’autres choses...
Prenons le temps, Rouffach offre sa richesse à celui qui sait regarder…
Détail d'un des panneaux du retable surmontant le maître-autel de Notre-Dame de Rouffach. (photo G.M.)
Un document découvert récemment dans une collection privée permet d'ajouter un élément supplémentaire à l'histoire de l'église Notre-Dame de Rouffach, grâce à un petit détour par l'église du couvent des Dominicains de Colmar. En 1720, les Dominicains furent mis au goût de l'époque avec l'installation d'un décor baroque, et quelques années plus tard, la Révolution en fit un magasin d'artillerie puis un grenier à blé. Le mobilier en fut dispersé, et c'est là que nous revenons à Rouffach: la Ville de Rouffach a racheté, en 1803, le maître-autel de l'église des dominicains de Colmar pour l'installer dans l'église de Rouffach !
Materne BERLER, né à Rouffach en 1487 et décédé à Gueberschwihr vers 1573, a fait ses études à l’école latine de Sélestat, creuset de l’humanisme alsacien, comme élève de Jérôme GUEBWILLER (1473-1545) puis à l’Université de Bâle (1507-1509). Il s’inscrit dans le courant humaniste qui s’épanouit au XVIe siècle, qui en est l’âge d’or dans l’ensemble de l’Europe de la Renaissance. Sans atteindre la notoriété des illustres humanistes qu’il a pu côtoyer au cours de ses études, Sebastian MUNSTER, Beatus RHENANUS, Ulrich ZWINGLI, ERASME de Rotterdam ou Jakob WIMPFELING, Materne BERLER a légué une chronique dont de nombreux passages sont précieux pour l’historien. Cet ouvrage, rédigé entre 1510 et 1530, au style parfois embrouillé et lourd est, comme beaucoup d’ouvrages de la même époque, une compilation de récits empruntés à diverses sources, mais il recèle quelques pages de vraie chronique dans lesquelles l’auteur relate des épisodes liés directement à Rouffach.
Cette Chronique de 794 pages a malheureusement disparu dans l’incendie de la bibliothèque de la Ville de Strasbourg en 1870. Quelques pages, 120, recopiées sur l’original avant sa destruction, ont été publiées par L.SCHNEEGANTZ dans le Code historique et diplomatique de la ville de Strasbourg, Strasbourg 1843.
Dans les passages que nous avons choisi de présenter, Materne BERLER raconte comment, en 1444 Conrad de Busnang réforma le couvent des franciscains de Rouffach qui, après une période d'errements, revint à la stricte observance de la règle du fondateur de l'ordre, saint François.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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