Sur le plan de Sebastian Munster de 1548, apparaissent, face au portail principal de l'église Notre-Dame deux bâtiments. Le premier, le plus petit, est le Tanzhaus, la maison de danse. Le second, plus imposant, présente une façade somptueuse avec un oriel s'élevant sur deux étages: il s'agit du Neuhaus, la maison neuve, la nouvelle maison de ville. Les deux bâtiments ont disparu, les deux à la même époque, le Tanzhaus frappé d'alignement et le Neuhaus démoli pour laisser place à la nouvelle maison de Ville, en 1819 / 1820...
Le dimanche de la Sainte Catherine, 25 novembre 1571, Simon HÜGLIN, tailleur de pierre et maître d'oeuvre, signe le contrat pour la réalisation de la nouvelle boucherie, place du Marché aux Oignons, en présence de Balthasar CUNTZ, Schultheiß, Hanns Conradt BITTLINGER greffier municipal, Peter ZORN, Michel KNECHTLIN, Ulrich HERBOTT, Conradt WIELANDT et Claus TREYER, conseillers au Magistrat.
Pour illustrer les articles qui paraissent dans ces pages, nous avons utilisé à plusieurs reprises le "plan" qui figure dans la Cosmographia universalis de Sebastian Münster (1488 - 1552) et nos lecteurs connaissent bien cette planche qui porte la date de 1548.
Aux femmes et hommes de notre temps, cette vue de Westhalten évoque un beau panorama, associé à des possibilités de promenade et de découvertes botaniques, œnologiques et autres. Nos aïeux - pas si éloignés dans le temps - avaient une toute autre représentation mentale de leur environnement. Là où nous ne voyons qu’une mosaïque charmante de vignes, de pierriers et de haies, eux savaient le nom de chaque terrain et de chaque chemin. Ils en connaissaient les sols et climats, les dangers réels ou imaginaires, les interdits et les frontières pour nous imperceptibles. Ces dernières étaient fondamentales dans une région aussi peuplée et aussi riche que la nôtre. En raison de la densité de l’habitat, elles ne suivaient pas toujours les limites naturelles comme les cours d’eau, il fallait souvent couper à travers champs ou forêts. Aussi leur tracé complexe, fruit de siècles de combats et négociations, devait-il être ponctué par des monuments inviolables, les pierres-bornes. Elles sont bien plus que de simples marqueurs topographiques, comme le montrent les plus anciennes bornes de délimitation du ban communal de Rouffach.
Bien visible à l’angle Sud-ouest de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Rouffach, la méridienne Adam est un dispositif gnomonique qui a sans doute intrigué plus d’un passant, avec sa courbe en 8 graduée selon les mois de l’année. Lorsqu’il y a du soleil, l’ombre d’un disque percé en son centre nous donne la date courante à 13 heures 31 (ou 12 h 31 en hiver) !
Mais quelle peut bien être l’utilité d’un tel cadran solaire qui par beau temps, ne donne l’heure qu’une fois par jour ? Et si les rouffachois sont fiers de leur jolie méridienne, les habitants de Gueberschwihr ne le sont pas moins de la leur…. ont-ils remarqué, les uns et les autres, que l’on en trouve un autre exemplaire, sortie du même atelier sur un contrefort de la collégiale Saint-Martin de Colmar ?
L’horloger colmarien Urbain Adam les fabriquait en série. Il en posait une sur le mur de l’église chaque fois qu’il installait un mécanisme d’horlogerie dans un clocher. La méridienne servait à contrôler le bon fonctionnement de la grande horloge et aussi à la remettre à l’heure si d’aventure elle s’était déréglée.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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