Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Réalité ou légende ?
Saint-Arbogast, Dagobert, Sigebert, tous les rouffachois connaissent l'histoire, fondatrice de l'Obermundat, par des visites guidées, des conférences, des articles de presse, internet (peut-être pour quelques lecteurs d'obermundat.org...). Mais qu'en est-il vraiment de cette histoire: réalité historique ou légende? Essayons de faire le point ...
Poêle de la Tribu À l'Éléphant, rue de la Poterne
Dans la masse des « alsatiques » consacrés à l’histoire de l’Alsace, beaucoup, sinon la plupart, sont rédigés en allemand et sont donc inaccessibles aux amateurs d’histoire ancienne. Il en va de même pour les documents d’archive, également en allemand, même pour ceux d’après le passage de l’Alsace à la France. Sans compter les difficultés de lecture que présente, même pour les germanophones, l’écriture des documents manuscrits.
Beaucoup de ces alsatiques sur l’histoire de Rouffach sont aujourd’hui quasi introuvables ou inaccessibles, cachés jalousement par des institutions, des associations ou des collectionneurs peu partageux. Heureusement la « fée » Internet vient à notre secours et il est très facile aujourd’hui pour qui sait chercher d’y trouver par exemple les œuvres de Thiebaut Walter, historien rouffachois, scannées et numérisés sur des sites allemands, anglais ou américains du Michigan ou de Californie ! Mais quel intérêt, si on ne pratique pas la langue ?
Je propose au lecteur un texte d’Antoine Gardner (Mulhouse 23.2.1903 † Mulhouse 6.2.1981), animateur d’associations culturelles, journaliste, bibliophile et spécialiste de l’architecture religieuse et profane de la Haute Alsace, publié en allemand, dans l’Almanach du Journal L’Alsace de 1946 :
Cet article est disponible numérisé : https://dl.ub.uni-freiburg.de/diglit/alsace_1946
Quand la Saint-Urbain est passée, le vigneron est rassuré.
Saints Pancrace, Servais et Boniface apportent souvent la glace.
Mamert, Pancrace, Servais sont les trois saints de Glace, mais Saint-Urbain les tient tous dans sa main.
Les Saints Servais, Pancrace et Mamert : à eux trois, un petit hiver
En Alsace, comme en Allemagne, on attendait que la kalte Sophie, la froide Sophie, soit passée pour sortir les géraniums ou planter tomates, courgettes et potirons en pleine terre, de peur que les Issheiligi ne ruinent en une nuit tout espoir de récoltes. Ces Issheiligi, les saints de glace, Pànkràz, Servàzi, Bonifàz, Saint Pancrace, Servais et Boniface, ne laissaient place aux espoirs des jardiniers que passé le jour de leur fête, respectivement les 12, 13 et 14 mai, à moins qu’un gel tardif, le jour de la froide Sophie, fêtée le 15 mai, ait raison de la récolte !
Vor Bonifàz ken Sùmmer, noch d’r kàlt Sophie ken Froscht. Avant Boniface, pas d‘été, après la froide Sophie, plus de gelées !
Ces saints de glace sont une tradition qui remonte au Moyen-Âge. À cette époque, pas de tomates, courgettes ou potirons dans les potagers alsaciens, les paysans craignaient davantage pour leurs vignes et les arbres fruitiers. D’autant qu’avant le passage au calendrier grégorien en 1582, qui avait entraîné la suppression de 10 jours du calendrier, les saints de glace étaient fêtés entre le 21 et le 25 mai !
Je propose au lecteur une supplique conservée aux archives de Rouffach qui renvoie à un épisode de gel et de grêle qui anéantit la plus grande et meilleure partie du vignoble de Rouffach, également les arbres fruitiers, en particulier les noyers et la récolte de navette, dans la nuit du 16 au 17 mai 1736. Face à cette situation catastrophique et à la perte de revenus qu’elle engendrait, les bourgeois de Rouffach se trouvent dans l’incapacité de faire face aux impositions, calculées sur le pied des revenus des années précédentes. Ils se tournent vers leur bailli afin qu’il intervienne auprès de l’Intendant d’Alsace pour qu’il allège les impositions royales de l’année suivante…
J'ai respecté l'orthographe des documents d'origine. La graphie en était parfois peu ou pas lisible, [.] ce signe remplace les mots je n'ai pas réussi à déchiffrer...
PROGRAMME
13 juin à 19 h 00, Dannemarie, salle le Viaduc, 2 rue des Jardins
Présentation de l’association Krum un Stabil
Conférences : Les tuileries Gilardoni. Entrepreneurs et petit peuple dans la région de Dannemarie aux XIXe s. et XXe s., par Patrick MADENSPACHER, professeur et chercheur
Les tuiles mécaniques sont aussi un patrimoine ignoré, par Christian FUCHS, consultant en patrimoine bâti
(entrée libre)
14 juin 10 h 00 -12 h 00, Wolfersdorf, 66 rue principale
Portes ouvertes de la ferme de 1551-1561 dite des « Demoiselles Messerlin », chantier de l’association Krum un Stabil. Stand d’information sur l’auto-rénovation par l’association Alter Alsace Energie,
14 juin 18 h 00, Dannemarie, rendez-vous devant l’entrée de l’église.
Brève visite guidée des maisons les plus anciennes de Dannemarie
14 juin 19 h 30, Dannemarie , salle le Viaduc, 2 rue des Jardins
Présentation de l’association Krum un Stabil
Conférences : Grandeur et servitude du rôle d’un élu dans la préservation du patrimoine bâti, par Alexandre BERBETT, Maire de Dannemarie
Les Dannemariens et leurs demeures durant le siècle des Lumières, l’apport des archives judiciaires, par Philippe LACOURT, professeur et chercheur
15 juin, Dannemarie et Wolfersdorf
Visites guides des maisons les plus anciennes (durée 45 mn)
Dannemarie 15 h 00 et 16 h 00, rendez-vous devant l’entrée de l’église
Wolfersdorf 15 h 00 et 16 h 00, rendez-vous devant la mairie
Nota : une préfiguration du circuit de découvertes des maisons anciennes de Dannemarie sera exposée dans la salle « le Viaduc » lors des conférences
Nous invitons le lecteur à suivre une visite à la découverte de divers lieux de notre région, dans les pas de l’Association Philomatique d’Alsace et de Lorraine, du 23 au 26 mai 1863. Notre guide sera Frédéric KIRSCHLEGER, fondateur de l’association l’année précédente : éminent botaniste, professeur à l’École supérieure de Pharmacie de Strasbourg, il nous livre le compte-rendu de cette sortie en savante compagnie qui mêle les plaisirs de la table à la botanique et à l’archéologie Il est inutile que j’explique l’adjectif philomatique, Frédéric Kirschleger s’en charge dans les premières lignes.
Nous sommes en 1863, sous le second Empire, celui de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. L’Alsace s’était mise à la mode parisienne et il faut nous imaginer cette docte compagnie en élégante tenue de ville : les dames élégamment protégées par leur ombrelle, vêtues de robes bouffantes à crinoline, les messieurs en gilet, redingote et canotier, se lançant à l’assaut des sentiers pierreux menant au Bollenberg, sous le radieux soleil de mai… après un copieux repas, bien arrosé !
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
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