Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
L'église Notre-Dame de Rouffach en 1868
Dessin de l'architecte Maximilien Mimey
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Un des plus purs exemples de l’art des empereurs saliens, entre 1024 et 1125…
Au XIème siècle Rouffach possédait une église romane remarquable, un des plus purs exemples de l’art des empereurs saliens [1] Conrad II [2] et Henri III [3]. En cette fin du XIème siècle, la ville était prospère et densément peuplée. Le futur Henri V [4] qui s’était révolté contre son père [5] en 1106, s’installa dans la cité avec toute sa suite et ses soldats. Les bourgeois de Rouffach, mécontents du mauvais comportement de ces hôtes encombrants, se révoltèrent et forcèrent Henri V à fuir la ville, abandonnant dans sa hâte les insignes de sa royauté. Le roi, furieux, jura de détruire la ville. On ignore s’il y est parvenu et si l’église, du dernier quart du XIème siècle, a été épargnée.
L’appel a produit son effet : un lecteur a conservé le premier article publié dans le journal L’Alsace du samedi 15 octobre 1977 et me l’a communiqué ! Merci à Remy Moyses et son inépuisable bibliothèque ...
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Lors des travaux autour de l’église Notre-Dame de Rouffach, des découvertes ont été faites dont l’importance pour la connaissance du passé lointain de la ville mérite d’être soulignée. Depuis un bon nombre d’années, M. Paul Faust, archiviste de la ville, surveille et fouille chaque fois que l’occasion se présente. On soupçonnait bien la très haute antiquité de cette cité, ne serait-ce qu’en analysant son nom. Mais de soupçonner à prouver, il y a un grand pas qu’il n’est pas aisé de franchir. M. Faust réussit peu à peu à démontrer, grâce aux vestiges sortis du sol, que le site de la plus ancienne cité rubéacienne a une origine culturelle bien plus lointaine qu’on a pu le démontrer jusqu’à ce jour.
L’Alsace du mardi 18 octobre 1977
Un ami m'a communiqué cette page du journal L'Alsace que je partage avec les lecteurs d'obermundat.org
Cet article de Hugues Walter fait suite à un premier, sur le même sujet : un lecteur d'obermundat aurait-il conservé le premier article et pourrait-il en faire parvenir une copie pour publication sur obermundat.org ? Merci ... J'ai retranscrit le texte, in extenso, pour une meilleure lisibilité.
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2. Des vestiges à fleur de terre
Disons tout de suite que ce que nous avons mis à jour sur les lieux de fouille dépasse largement ce que nous pensions trouver. Il est inutile de revenir longuement sur l’origine de la découverte dont il a déjà été question dans ces colonnes. Après la restauration de l’ancien hôtel de ville et de ses beaux pignons, il s’agissait de rénover la place (d’r Plàtz) entre Notre-Dame et l’hôtel de ville. C’est une aire de 100 mètres de côté. Dès le début des travaux, le bulldozer mit à jour des pierres tombales. L’archiviste, M. Faust, alerta le maire qui fit immédiatement arrêter les travaux et manifeste depuis lors une extrême compréhension pour les fouilles.
Les services officiels furent également avertis : la Commission départementale des antiquités historiques et le service des monuments historiques à Colmar et Strasbourg qui déléguèrent sur place MM. Pétry, Brunnel et Meyer, auxquels se joignirent des équipes spécialisées. Ils sont évidemment assistés dans leurs recherches par M. Faust, qui veille sur le chantier, éloignant les enfants et tous ceux qui risqueraient de s’aventurer sur le lieu de fouilles en abimant de ce fait des objets ou des tessons.
Ci-dessus une photographie prise le 5 mars 2024 sur le mur nord du chœur de l'église Notre-Dame de Rouffach à l'emplacement des stalles de chœur, enlevées pour leur restauration par les ateliers Baumgratz de Wuenheim. Après un léger lessivage de la couche superficielle de peinture de la fin XIXème siècle, sont apparues les tracés blancs du décor en "faux appareil" * qui ornait la partie basse du chœur. Et des graffitis, gravés dans l'enduit ... La restauration entreprise dans le cadre de la seconde tranche devant se limiter, dans cette partie basse du chœur, à la seule restauration du décor peint du XIXème siècle, la prospection n'a pas pu s'étendre et il a été décidé par la DRAC de ne conserver qu'une petite fenêtre, qui, de toute manière, serait cachée par les stalles.
Au programme des études de l'Institut de philologie romane de l'Université de Strasbourg, que j'ai suivies entre les années 65/ 68, j'avais déjà été aux prises avec l'étude de graffitis, mais c'était alors ceux de l'époque romaine ! Ces graffitis, relevés dans des lieux publics, notamment des latrines, étaient rédigés de manière phonétique en latin dit vulgaire, celui parlé par la foule, le peuple, et comportaient de nombreuses fautes de grammaire et d'orthographe. Nous devions étudier ces fautes et en tirer des conclusions sur la manière dont le latin était prononcé par le peuple. C'est de ce latin-là, le latin populaire, que sortira, au fil des siècles, notre français d'aujourd'hui. **
Vue historique de la ville. Gravure sur cuivre 1623-1631. Daniel Meisner. 7,3 x 14,3 cm 15,3 x 18,4 cm (feuille).
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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