Nous proposons au lecteur une courte promenade touristique, sur la Route de Belfort à Lyon, à la découverte des paysages du dernier quart du XVIIIème siècle, entre Issenheim et Hattstatt, en compagnie de Louis Denis,(1725-1794), graveur, cartographe et géographe français.
Louis Denis est l'auteur d'un guide des Routes du Royaume de France, un ancêtre des guides de voyages actuels:
Un Détail Historique & Topographique des endroits où elles passent, même de ceux qu'on peut appercevoir; des Notes curieuses sur les Chaînes des Montagnes qu'on rencontre Enrichi de Cartes Topographiques, ... dressées & dessinées sur les lieux, par L. DENIS, Géographe
Le projet initial de Louis Denis était de dresser des plans-itinéraires pour chacune des principales routes du royaume, comprenant des cartes d'une grande qualité accompagnées de notes. Commencé en 1776, le projet ne fut jamais mené à son terme, vu l'ampleur de l'entreprise ; 52 cartes seulement ont paru.
Sources: article Louis Denis (cartographe) de Wikipédia en français
Bonne découverte...
Le parchemin aurait été inventé au deuxième siècle avant J.C. dans la ville de Pergame d'où il tire son nom, peau de Pergame. Son usage est apparu en Europe au cours du VII ème siècle. Il sera abondamment utilisé pendant au Moyen-Âge jusqu'à ce que le papier apparaisse et le supplante progressivement. Son usage restera réservé à des circonstances particulières, comme dans le document de 1854 présenté dans cet article. Thiébaut Walter le résume ainsi dans l'inventaire qu'il a dressé des parchemins conservés aux archives municipales de la Ville de Rouffach:
Pergamentblatt, das in Turm Knopf aufgefunden wurde, das Turm Kreuz in der Revolution betreffend.
...un parchemin découvert dans le bouton de la girouette, sur la flèche, qui se rapporte à la dépose précipitée de la Croix surmontant le clocher, sous la menace des révolutionnaires...
Sur les 1228 parchemins conservés aux A.M.R. seuls deux sont du XIX ème siècle: celui-ci, de 1854, et un autre daté de 1825, qui est le document d’approbation des armoiries de la Ville de Rouffach par Charles X, qui ne cessera de répéter au Maire de Rouffach, lors de sa visite trois ans plus tard, le 11 septembre 1828:
Ah, Monsieur le Maire, que vous avez de bons habitants! 1
1. cité par Walther Thiébaut dans Abrégé de l'histoire de la Ville de Rouffach août 1920 page 33
Les Archives municipales de Rouffach conservent un fonds ancien d'une richesse exceptionnelle. On y trouve en particulier un ensemble rare de 1228 parchemins dont le plus ancien date du treizième siècle, de 1270 plus précisément, et le plus récent de 1854. [1] Ces documents précieux, et fragiles, demandent une attention et un soin particulier lors de leur manipulation, en particulier ceux qui ont conservé leurs sceaux.
Nous avons choisi de présenter dans cet article, le plus ancien de ces parchemins conservés aux archives municipales de Rouffach: l'acte par lequel le chevalier Jacques de Rathsamhausen et sa famille, offrent à l'hôpital du Saint Esprit la parcelle de terre sur laquelle l'hôpital et toutes ses dépendances, chapelle, moulin, ferme, etc. avaient été construits.
[1] cf. Inventaire des Parchemins: Théobald Walter et Thérèse RUEFF Attachée de conservation du patrimoine, archiviste de la Ville
L'Ombach en juin 1962 (photo G.M.)
... quand Rouffach était encore protégée par ses tours, ses portes monumentales et ses remparts, avant qu’on eut démoli l’ossuaire saint Nicolas du cimetière, le Tanzhaus, le Neuhaus, la Metzig, la vénérable Isenburg, et que l’Ombach coulait encore à ciel ouvert dans la vieille ville…
Il s'agit d'une vue figurant la place de l'église, avant 1862 / 1863, puisqu'y figure encore un bâtiment qui sera rasé cette année là, à la suite de la vente ou de l'expropriation pour cause d'utilité publique, des six logements qui le constituaient,. L'objectif était d'éliminer tous les obstacles qui pouvaient gêner la restauration de l'église Notre-Dame et de dégager un espace pour l'agrandissement de la place du marché. Cette place avait déjà été débarrassée du cimetière qui l'occupait, de la chapelle-ossuaire Saint Nicolas et de toutes les baraques élevées entre les contreforts autour de l’église, dont les dernières disparurent en 1849. Ce fut là une entreprise qui fit couler beaucoup d’encre par action judiciaire.
Le dernier bâtiment, un immeuble abritant les six logements, visible à gauche de la lithographie, disparaîtra en 1862 / 63: die Fräulein Häuser, les maisons des demoiselles.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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