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Au hasard d'une promenade dans le vieux Rouffach, la découverte d'une surprenante marque de tailleur de pierre... Marc Grodwohl

1619
4
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Catégories : TopographieMétiersPersonnagesQuotidien

Rouffach et les communes de l’ancien Obermundat ont été façonnés au XVIe s. et au début du XVIIe s. par des artisans de haut niveau, maîtrisant l’ensemble du processus depuis les carrières jusqu’à l’élévation des façades ornementées. On ne sait pas grand-chose de ces professionnels, qui pourtant ont laissé des traces dans les comptes de chantier - lorsque les documents ont été conservés -  ce qui limite le champ aux bâtiments publics ou seigneuriaux. Leur connaissance est toutefois facilitée par ce que l’on appelle communément et à tort des « marques de tâcheron », ou ce qui est mieux : « marques lapidaires ». Le bon terme est cependant l’allemand « Steinmetzzeichen » ou marque de tailleur de pierre. Ce sont des signes de complexité variable, hauts de quelques centimètres, gravés en des endroits bien visibles des édifices. Ce ne sont pas des marques facilitant le paiement à la tâche, comme on le dit trop souvent, mais des signatures propres à chaque artisan ou artiste, et bien sûr au Baumeister, l’architecte.

 

 

Figure 1. Cette gravure de Jost Amman 1536 représentant le maître d’oeuvre ou architecte, der Baumeister, témoigne du respect porté à cette profession. Remarquer l’importance donnée aux livres : il y en a deux, signifiant que le maître d’oeuvre est un lettré. C’est aussi un praticien accompli comme le montrent le rapporteur, le compas, l’équerre et le fil à plomb.

Les signatures de tailleurs de pierre figurant sur les maisons Renaissance de Pfaffenheim, Gueberschwihr, Eguisheim et autres villages du piémont viticole ont été inventoriées par nos soins, avec la collaboration de l’association « Mémoires du Kuckuckstein » de Gueberschwihr et cela va sans dire, de Claude Oberlin, spécialiste reconnu de ce champ d’étude, la glypotographie (voir son site internet http://glyptographie.fr) Concernant Rouffach, la moisson est pour l’heure assez pauvre.

Il y a plusieurs raisons à cette lacune rouffachoise. La première est que personne ne semble s’être intéressé au sujet. Mais aussi, la prospection est un peu plus ingrate qu’ailleurs.  Le grès jaune qui évidemment prévaut ici, s’érode plus  facilement en surface que les grès roses ou bigarrés, aussi ces signes peu profonds sont souvent gommés par les intempéries et la pollution. Plus encore, les marques sont à rechercher sur les beaux ouvrages intérieurs, par exemple les escaliers à vis et leurs portails d’entrée. Situés dans des cours privées, ils sont évidemment difficiles d’accès.

Le hasard préside plus qu’ailleurs aux belles, et même surprenantes découvertes. Une fois de plus, ce n’est pas une maison très belle ou spectaculaire qui nous apporte une information inédite. C’est le cas d’une habitation assez modeste située 16 rue des Bouchers où subsiste un encadrement de porte à moulures en réseau, de tradition gothique, portant la date 1619 et une marque de tailleur de pierre.

 

 

Figure 2. Linteau 16 rue des Bouchers à Rouffach portant la date 1619 et une marque de tailleur de pierre

 

Recherchant d’autres œuvres du même auteur dans notre base de données, nous avons eu la surprise de rencontrer sa marque sur des édifices parmi les plus prestigieux de la Renaissance dans notre région :

  • Le portail de la maison 30 rue des Marchands à Colmar (actuellement Musée Bartholdi), non daté
  • Plusieurs éléments de la façade de la maison 10 rue des Têtes à Colmar (« Maison des Têtes ») datée de 1609
  • L’Hôtel de la Couronne à Ensisheim, daté de 1610

 

Figure 3. La même marque figurant sur le portail du Musée Bartholdi de Colmar (1), de la Maison des Têtes à Colmar (2), de l’Hôtel de la Couronne à Ensisheim (3) et enfin à Rouffach (4)

 

Les autres marques figurant sur ces deux dernières constructions font penser que certains de leurs auteurs étaient dans l’environnement du célèbre architecte du Grand-Duc de Württemberg, Heinrich Schickhardt (1558-1635).

 

Figure 4. Le portail du Musée Bartholdi à Colmar

 

Comment un sculpteur occupé à des chantiers d’une telle envergure et qualité s’est-il retrouvé dans une venelle à Rouffach, apposant sa signature sur un ouvrage mineur ? Était-ce un rouffachois ?  Les archives le diront un jour peut-être. Mais pour l’heure déclarons ouverte la chasse aux marques de tailleurs de pierre à Rouffach : toute information de nos lecteurs à ce sujet sera bienvenue.

Marc Grodwohl

Article publié le 21 décembre 2019 par Gérard MICHEL.

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L'auteur

Gérard MICHEL

Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.

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