Rencontre inattendue dans un noyer de mon jardin...
Il était de tradition en Alsace de planter des arbres fruitiers dans les vignes, le plus souvent en lisière pour délimiter les parcelles: ainsi on y trouve depuis toujours l'amandier que l'on repère à sa belle floraison au mois de mars : l'un des grands terroirs de Mittelwihr porte le nom de Mandelberg, la montagne des amandiers. La légende raconte que Charlemagne, en route vers l'Italie, fît une halte sur les hauteurs de Mittelwihr. Lorsque sa caravane reprit la route, d'étranges coquilles jonchaient le sol. Les gens les enfouirent sous terre, pour éviter tout mauvais présage, et quelque temps après on vit fleurir des amandiers, sur le Mandelberg!
La mécanisation et les nécessités de la production et des rendements ont fait reculer considérablement cette tradition: quelques amandiers fleurissent encore dans les vignes des coteaux environnants de Rouffach, à Westhalten en particulier. On trouve également encore dans quelques parcelles le pêcher de vigne ou le néflier.
Turenne en marche vers Turckheim
La bataille de Turckheim oppose le Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg commandant une armée austro-brandebourgeoise, au maréchal de Turenne, commandant une armée française.
Ecoutons Jean Simon Müller, le chroniqueur de l'Urbaire de la Ville de Rouffach, raconter cet épisode d'une guerre interminable, qui laissera l'Alsace, et Rouffach, totalement ruinées...
Pillage d'un village pendant la guerre de Trente Ans
Il n’était pas rare, il y a quelques années, de rencontrer au hasard d’une promenade matinale, Pierre-Paul Faust, historien et archiviste de la Ville, arpentant d'un bon pas le tracé des anciens remparts. Dans ce tour de la ville ancienne, il marchait dans les traces de l'histoire de sa ville et les pas des personnages qu'il avait fréquentés dans ses lectures, sa vie durant: Berler, Pellicanus, Zwingli,... et bien sûr, François Joseph Lefebvre, sénateur et Maréchal d'Empire... Et lorsqu’on le croisait et lui demandait ce qu’il faisait là de si bon matin, il répondait invariablement, le sourire en coin :
Waïsch, ech pàss uff, un lüag emmer eb d’Schweda net wedder zeruck kumma, m’r waïss nia!
Tu sais, je surveille et je regarde toujours si les Suédois ne sont pas en train de revenir, on ne sait jamais !
Paul évoquait évidemment un des épisodes les plus douloureux du peuple alsacien et des plus sanglants de l’histoire de Rouffach : l’arrivée des suédois en Alsace pendant la guerre de Trente Ans (1618 - 1648).
La première attestation de la présence d'un orgue dans l'église Notre-Dame de Rouffach date de 1489. C'est Pierre Paul Faust qui a découvert en parcourant les registres d'imposition de la taille (das Gewerf) une petite note dans la liste des bourgeois privilégiés, exemptés du paiement de cette taxe en 1489: " Hans Knabe, organist..." S'il y avait un organiste, il y avait nécessairement un orgue dont, par ailleurs on ne sait absolument rien!
Heureux temps où la fonction d'organiste de l'église Notre-Dame le dispensait de payer des impôts!
Combien de temps a vécu cet instrument? Les archives ne font plus mention d'orgues avant 1571, date à laquelle un facteur d'orgues de Freiburg intervient sur l'orgue de l'église Notre-Dame. S'agit-il du même instrument? Où était-il placé dans l'église, sur le jubé, sur une tribune, en nid d'hirondelle? Rien ne permet de répondre à ces questions, dans l'état actuel des recherches.
Cet orgue sera remplacé en 1606 par un orgue de Hans KLEIN, bourgeois et facteur d’orgues de Strasbourg, lui-même remplacé en 1626 par l’orgue de Thomas SCHOTT de Bremgarten (près de Zürich) dont il reste encore un nombre important de tuyaux dans l’orgue actuel…
A quelques semaines du 11 novembre, commémoration de l’armistice signé le 11 novembre 1918 qui marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale, la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, nous proposons quelques pages d’un petit cahier trouvé dans un tas de vieux papiers et dont nous ignorons totalement comment elle est arrivée en notre possession ! Il s’agit d’un texte imprimé, paginé de 1 à 8, sans indication d’imprimeur, daté du 20 novembre 1918 et signé A. EUG. SCH. Il raconte, dans un style assez scolaire, qui prête souvent à sourire tant il est emphatique et parfois pompeux, les journées des 17, 18 et dix-neuf novembre 1918, l’attente et l’arrivée des officiers et soldats français dans Rouffach.
Cette aimable « rédaction » méritait qu’on la publie, elle est un témoignage des événements d’une époque, une modeste contribution à l’histoire.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
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