Le plus ancien pressoir (Baumtrotte) d'Allemagne à Grünern Staufen im Breisgau.
La période des vendanges se termine doucement en Alsace et le vignoble se teinte progressivement aux couleurs de l’automne. J’invite le promeneur à un petit circuit à pied dans le vignoble de Rouffach, sur les traces d’usages aujourd’hui révolus et sur celles de noms de cantons encore en usage aujourd’hui. Ces derniers figurent toujours sur nos cartes et les cadastres et beaucoup d’entre eux sont mentionnés, dès le Moyen-Âge dans les censiers de la ville ou ceux de l’église Notre-Dame.
Sur le plan général de la Ville de Rouffach, dressé en décembre 1829, et conservé aux archives municipales, le lecteur pourra retrouver le nom que portaient alors les rues et ruelles de la ville : Judengässle, Gemeingässle, Heiligengeistgässle, Schwanengässle, Metzgergass, Thörlengass, Anckengässle et Zügergässle…
rue des Juifs, rue commune, ruelle du Saint-Esprit, ruelle du Cygne, rue des Bouchers, rue de la poterne, et deux autres : Anckengässle et Zügergässle…
Le contrat signé par le maire de Rouffach et la fonderie F.et A. Causard est daté du 10 février 1922. Il concerne la fourniture de 5 cloches pesant au total 7275 kilos, en bronze composé de 78% de cuivre rouge et de 22 % d’étain fin de Banca.
Les cloches, livrées le 6 avril 1924 furent vraisemblablement fondues les 7 et 10 septembre 1923.
Chacune des cloches porte un nom de baptême, et chaque cloche a deux parrains et deux marraines. Ces noms sont moulés sur la cloche au moment de la coulée, avec d'autres informations, le nom de baptême de la cloche, l'année de sa consécration, les noms du pape, de l'évêque, du Maire, etc...
Récolte de pommes de terre, huile sur toile, Jules Bastien LEPAGE 1879,
National Gallery of Victoria Melbourne. (image Wikipedia)
Si la pomme d’Or fut dans l’Antiquité une source de discorde qui conduisit à la guerre de Troie, les pommes de Rouffach, qui n’étaient pas d’Or mais de simples pommes de terre, n’en causèrent pas moins un sacré remue-ménage dans la cité !
De quoi s’agit-il ?
Saint Urbain bas-relief n° 23 rue C.I. Callinet
Le vin a une importance considérable dans l’économie de Rouffach dès le haut Moyen-Âge et il participe à la richesse et à la renommée de la ville. C’est une source de revenus pour le peuple, c’est une source de richesse pour les bourgeois et surtout pour les nombreuses cours appartenant à de riches abbayes parfois lointaines qui perçoivent les revenus des terres qu’elles possèdent à Rouffach, ainsi que pour le seigneur de la ville, l’évêque et les chanoines du grand chapitre qui perçoivent la dîme en vin.
Une des sources principales qui permet de retracer l'histoire de la viticulture à Rouffach, est là encore les registres des sessions du magistrat qui nous renseignent sur les dates des récoltes, bien plus tardives qu'aujourd'hui, les règlements des vendanges, les travaux des vignes, etc.
On y rend compte des années de mauvaises récoltes, de vignes ravagées par le gel, la grêle, d'années de précipitations incessantes ou de grande sécheresse qui ruinent les espoirs de récoltes, phénomènes météorologiques dévastateurs toujours présentés dans les textes comme une punition divine, comme dans le document qui suit:
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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