Jacob Jordaens (1593 - 1678) : Le Roi boit !
Pour le chrétien, l’Epiphanie, fêtée le six janvier, célèbre le Messie venu et incarné dans le monde et qui reçoit la visite et l'hommage de mages. Traditionnellement c’est également le jour de la galette des rois et où on « tire le roi et la reine ».
Cette tradition de la galette des rois tire son origine des saturnales, fêtes romaines situées entre la fin du mois de décembre et le commencement de celui de janvier, durant lesquelles les Romains désignaient un esclave comme « roi d’un jour ». Ce roi était désigné par un tirage au sort utilisant la fève d’un gâteau. Il disposait du pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée, comme celui de donner des ordres à son maître, avant d’être mis à mort, ou de retourner à sa vie servile.
Peu à peu cette fête païenne a été absorbée par la religion chrétienne et associée à la célébration des rois mages lors de l'Épiphanie.
La recherche en histoire avance souvent à petits pas, grâce à une succession de petites trouvailles qui finissent par donner naissance à un article ou un livre. Mais à peine l'article publié ou le livre édité, une nouvelle petite trouvaille peut mettre en cause ce qui venait d'être écrit ou, au contraire, le confirmer... Et c'est ainsi que l'histoire avance...
Nous avons écrit, Marc Grodwohl et moi-même, un ouvrage intitulé Cochons de Ville, Cochon des Bois, paru fin novembre 2019. A peine l'encre avait-elle séché, qu'on nous propose de nouvelles images ou de nouveaux documents qui auraient pu enrichir l'iconographie et les textes. Ainsi va l'histoire... Mais il n'est pas trop tard pour en faire profiter nos lecteurs: nous vous proposons dans le présent article, un document que nous a confié M. Jean-Claude Scherb et qui aurait pu figurer en bonne place dans notre ouvrage si nous en avions eu connaissance.
Aux femmes et hommes de notre temps, cette vue de Westhalten évoque un beau panorama, associé à des possibilités de promenade et de découvertes botaniques, œnologiques et autres. Nos aïeux - pas si éloignés dans le temps - avaient une toute autre représentation mentale de leur environnement. Là où nous ne voyons qu’une mosaïque charmante de vignes, de pierriers et de haies, eux savaient le nom de chaque terrain et de chaque chemin. Ils en connaissaient les sols et climats, les dangers réels ou imaginaires, les interdits et les frontières pour nous imperceptibles. Ces dernières étaient fondamentales dans une région aussi peuplée et aussi riche que la nôtre. En raison de la densité de l’habitat, elles ne suivaient pas toujours les limites naturelles comme les cours d’eau, il fallait souvent couper à travers champs ou forêts. Aussi leur tracé complexe, fruit de siècles de combats et négociations, devait-il être ponctué par des monuments inviolables, les pierres-bornes. Elles sont bien plus que de simples marqueurs topographiques, comme le montrent les plus anciennes bornes de délimitation du ban communal de Rouffach.
Tonneau des Hospices de Strasbourg
A la suite de la parution de l’article L’aune de Rouffach, die ruffacher Elle…, un lecteur a posté le commentaire suivant :
« …comment faisait-on pour mesurer la contenance d'un tonneau et quelle unité était en usage à Rouffach ? »
Je commencerai ma réponse par une autre question :
Avez-vous entendu parler de la rue de la Sinne à Colmar ou à Mulhouse, de la place de la Sinne à Colmar, Ammerschwihr, Kaysersberg, Kientzheim, Ribeauvillé ou encore de la fontaine de la Sinne de Riquewihr, le Sinnbrunnen ? Mulhouse a même un théâtre de la Sinne !
Toutes ces rues mènent ou menaient sur une place, Sinnplatz et sur cette place,, se trouvait une fontaine, Sinnbrunnen.
Rouffach disposait également de son Sinnplatz, débaptisé depuis et devenu place du Maréchal Foch, avec au centre son Sinnbrunnen, l’actuelle fontaine Guillaume de Honstein réalisée en 1534 par maître Claus, Werckmeister de Rouffach.
Guebwiller a également son Sinnbrunnen, réalisé en 1536 par le même maître sculpteur Claus, actuellement place de la Liberté.
Que signifie donc ce verbe allemand sinnen ?
(A.M.R. CC 102 / 1)
Les archives municipales conservent les registres dans lesquels sont consignées les nombreuses amendes distribuées par les banwarten, gardiens du ban, gardes-champêtres de l’époque, qui sanctionnent toutes sortes de délits, que nous dirions mineurs aujourd’hui, petits chapardages d’une grappe de raisin, de quelques poires ou d’une poignée de noix...
Nous proposons dans cet article quelques extraits de l’un de ces registres, daté de 1617, tenu par un garde particulièrement zélé et sévère…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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