Les rouffachois connaissent bien cette lithographie réalisée d'après un dessin de J Rothmüller (1804-1862): elle représente l'état de l'église paroissiale de Rouffach avant les grands travaux entrepris en 1867 qui se poursuivront jusqu'en 1879, avec une interruption causée par les troubles de la guerre de 1870. Sur cette image figurent encore deux édifices aujourd'hui disparus, la Neuhaus, nouvelle Maison de Ville et la Metzig, nouvelle boucherie.
Sur le mur nord de l'église sont encore représentées les baraques et échoppes érigées entre les contreforts de l'église qui disparaîtront pour permettre les travaux à l'église, après près d'un demi-siècle de tractations parfois tumultueuses entre les propriétaires, le Conseil de Fabrique et la Commune. Le mur sud était également pourvu de constructions identiques que les textes appellent tantôt en français baraques, échoppes ou cabanes et en allemand gaden,
Il subsistait encore il y a quelque temps, avant les récents travaux de restauration des enduits, des traces de ces constructions, laissées par la fumée des forges ou des cheminées qui y étaient installées. Des trous de boulins destinés à recevoir des corbeaux insérés dans le mur et qui soutenaient la panne faîtière, restent visibles et marquent la hauteur de ces bâtisses.
Anno 1551 A.M.R. BB 4
Il s’agit de la Porte Neuve, das neue Tor , porte nord de Rouffach dite aussi porte de Colmar. Cette porte se trouvait jusqu’à sa démolition à partir du 18 janvier 1809. à l’intersection de la rue de Lucelle et de la rue Poincaré et le blason de la Ville, sur une façade de la maison au n° 4 de la rue Raymond Poincaré, marque l’emplacement de cette porte d’entrée.
Les archives municipales de Rouffach conservent dans la série BB 4, celle des registres des délibérations des séances du Conseil, un document de 1551 qui est le contrat passé entre le Magistrat et un Steinmetz, tailleur de pierre et maçon, pour la construction de la tour de la Porte Neuve. Cette même porte s’appelait déjà ainsi, New thor, sur le « plan » de Sebastian Munster de 1548. Pourquoi s’appelait-elle ainsi, et depuis quelle date, la question reste pour l’instant, en suspens.
La Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, a été fondée le 5 décembre 1855 sous l’égide du préfet du Bas-Rhin, Stanislas Migneret, avec la collaboration d’érudits, dont l’archiviste Louis Spach, le docteur Édouard Eissen et le chanoine Straub, pour assurer la préservation et l'étude du patrimoine archéologique et architectural de l'Alsace
La protection du patrimoine médiéval est un des axes majeurs d'intervention de la Société. Aujourd’hui, son programme d’activité s’articule autour de quatre pôles majeurs :
Les Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire présentent chaque année des découvertes archéologiques récentes (de la Préhistoire à la fin du Moyen Âge), des monuments en cours d'étude ou de restauration ainsi que des réalisations artistiques (sculpture, peinture, arts décoratifs). Publication scientifique de qualité, ils constituent depuis 1856 une référence pour la connaissance du patrimoine alsacien.
La SCMHA a édité, avec le concours de l’ACEF 68-Solidarité associative et publique, Cochons de Ville, Cochons des Bois, une histoire environnementale des collines sous-vosgiennes Hors-Série n° 1, Les forêts, de Marc GRODWOHL et Gérard MICHEL - Postface Jean-Jacques SCHWIEN.
La Société envoie également à ses membres Une lettre d’informations trimestrielle consacrée aux dernières informations consacrées au patrimoine alsacien, actualités, interviews, agendas, …
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Lorsque l'on examine une carte hydrographique de la région de Rouffach, [1] le discret Lohgraben, même lorsqu'il est promu au rang de Lohbach, [2],[3] n'attire pas particulièrement l'attention. Pourtant, ce cours d'eau est bien plus long et a un débit bien plus important que l'Ohmbach. [4] C'est que le Lohbach est un affluent de la rive droite.[ 5] Il se jette dans la Lauch loin des regards alors que le souvenir de l'Ohmbach, dont un bras traversait Rouffach jadis, est encore présent dans la ville. De plus, l'appellation Lohbach (parfois Lonbach) n'apparait que dans la forêt de Merxheim, lorsque confluent le Durbach et le Waldbach, pseudonymes locaux du Rimbach et du Wuenheimerbach, tous deux issus de la partie méridionale de l'Obermundat.
Rouffach a conservé, tout au moins partiellement, son enceinte, ses fossés et l’une des tours de ses remparts. Peu d’études sont parues sur le sujet et beaucoup reste à faire. Dans de précédents articles nous avons évoqué le démantèlement des remparts, tours et portes monumentales de la Ville. D’autres ont abordé des règlements qui précisent comment devaient être gardés les tours, portes, remparts et fossés de la ville. Un autre rend compte d’un « arpentage » autour du mur d’enceinte, réalisé en 1541. Des informations, précieuses certes, mais qui restent parcellaires.
Le bâti médiéval de Rouffach fera dans peu de temps l’objet d’une vaste étude très approfondie et les remparts de la ville représentent une part importante de cette recherhe, tant sur le terrain par des archéologues du bâti, que dans les archives.
La recherche avance à petits pas, les archives anciennes sont assez avares sur le sujet... mais l’archéologie, l’analyse dendrochronologique et le laserscanning prendront le relais…
Je propose ci-après deux documents, du 17ème et 18ème siècle, une époque où les remparts avaient déjà perdu une partie de leur rôle défensif, mais qui restent néanmoins riches d’enseignements.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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