DÉCOUVERTE DE VESTIGES D’UNE PORTE FORTIFIÉE DE VILLAGE À GUNDOLSHEIM, 10 rue de Munwiller 1
Marc GRODWOHL 15 décembre 2020
Gundolsheim est organisé sur un plan rectangulaire orienté nord-sud. Une rue longitudinale (rue principale) prend naissance au nord, s’élève en courbe pour adoucir la montée vers la plate-forme inférieure de l’église (mairie actuelle) et en redescend pour se diviser en deux rues, l’une en direction de Merxheim au sud-ouest et l’autre vers Munwiller au sud-est.
Seules trois entrées donnent accès au village, contrairement au rayonnement habituel des rues depuis le centre : ici, les rues secondaires sont soit en impasse du côté ouest de la rue principale, soit en boucle sur le côté est.
Les points hauts sont au centre la plate-forme supérieure de l’église et dans l’angle nord-est le complexe du château. Ce dernier-ci est reconnaissable à un groupe de parcelles dessinant un cercle, correspondant à la motte féodale. Une maison y a été construite en 2002 sans qu’aucune observation archéologique n’ait été faite 2 ni préalablement aux terrassements ni durant ces derniers . Précédemment la basse-cour s’était vu lotie, semble-t-il elle aussi sans précaution archéologique. Il subsiste néanmoins une levée de terre en limite nord de la parcelle 698, qui pourrait correspondre à l’enceinte côté champs.
Ce château est décrit comme délabré au début du XVIe s. Son propriétaire renonce en 1529 à le reconstruire et s’en défait en 1535 .3 La communauté de Gundolsheim en fait l’acquisition en 1551 4, à l’instar d’autres communautés du Haut-Mundat qui achètent durant le XVIe s. de nombreuses seigneuries rurales, fiefs de l’évêque de Strasbourg 5.
Un château distinct, Heidwiller, aurait pu exister dans le village 6.
Vierge de l'Annonciation du Musée de Besançon (© Guenat Patrick)
Après la parution sur obermundat.org de l'article Les vicissitudes d'un chef-d'œuvre: le grand portail de Notre-Dame de Rouffach, suite..., plusieurs lecteurs ont demandé comment les deux Vierges du portail de Notre-Dame de Rouffach ont pu se retrouver au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.
Nous ne savons pas, malheureusement, ce qu'il est advenu des statues et morceaux de statues arrachées à la façade de l'église, en cette triste journée du 13 décembre 1793. On ne peut aujourd'hui que constater leur absence sur les consoles et les voussures du grand portail et regretter l'acharnement des révolutionnaires à détruire tout ce qu'ils trouvaient à portée de leurs mains ou de leurs outils, notamment aussi les deux grands anges de la façade et les gargouilles surplombant le portail...
Les deux statues des Vierges sont installées depuis début décembre 2020 dans les collections permanentes du musée de Besançon et seront accessibles au public dès la réouverture..
Ces deux œuvres avaient appartenu à une collection privée, celle de Charles Oulmont, qui les a léguées en 1984 à la Ville de Besançon et à son musée.
Cet article fait suite à un premier, sur le même sujet, paru sous le titre Les vicissitudes d'un chef-d'œuvre: le grand portail de Notre-Dame de Rouffach (cliquez ici pour y accéder)
La population de Rouffach suit avec beaucoup d'intérêt les travaux de restauration des façades de l'église Notre-Dame et redécouvre la blondeur initiale de la pierre des carrières du Strangenberg qui a servi à sa construction. Les voussures du portail ouest ont été soigneusement débarrassées des mousses, de la crasse et des déjections de pigeons qui les avaient noircies. Le travail d'extrême précision des restaurateurs a permis de redonner son éclat au délicat entrelacs de feuillage qui orne ces voussures, les consoles et l'encadrement de la porte et même de retrouver des traces d'une polychromie ancienne ! Mais ce nettoyage n'aura pas permis de retrouver le moindre vestige du riche décor sculpté ancien, définitivement perdu...
Pourtant, de ce décor sculpté du quatorzième siècle, ont survécu au moins deux statues, conservées au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.
Les villageois de Lutter en leurs demeures. Tome 2. Des visages aux fenêtres. 1450-1630.
Marc Grodwohl en collaboration avec François Hengy et Christine Verry. 200 pages. 168 illustrations.
Cercle d’Histoire de Hégenheim 2020.
Ci-dessus, le portail de la collégiale Saint Thiébaut de Thann
Jean-Michel VOGELGSANG, prêtre rouffachois, est l’auteur d’un Journal dans lequel il témoigne des événements qu’il a observés dans sa ville tout au long des années de Terreur. Prêtre réfractaire ou non-jureur, à la Constitution civile du Clergé, promulguée en juillet 1790, Jean-Michel Vogelgsang est contraint à la clandestinité : la vie d’un prêtre réfractaire, s’il est dénoncé et retrouvé, se termine souvent sur l’échafaud. Dès lors, il vivra caché, fuyant d’une maison amie à une autre, ou terré dans la maison familiale, dans l’actuelle rue Poincaré, caché sous le plancher du grenier. Il poursuivra cependant son ministère, visitant les malades et administrant les mourants, se déguisant parfois en femme pour ne pas être repéré…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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