Rouffach a conservé, tout au moins partiellement, son enceinte, ses fossés et l’une des tours de ses remparts. Peu d’études sont parues sur le sujet et beaucoup reste à faire. Dans de précédents articles nous avons évoqué le démantèlement des remparts, tours et portes monumentales de la Ville. D’autres ont abordé des règlements qui précisent comment devaient être gardés les tours, portes, remparts et fossés de la ville. Un autre rend compte d’un « arpentage » autour du mur d’enceinte, réalisé en 1541. Des informations, précieuses certes, mais qui restent parcellaires.
Le bâti médiéval de Rouffach fera dans peu de temps l’objet d’une vaste étude très approfondie et les remparts de la ville représentent une part importante de cette recherhe, tant sur le terrain par des archéologues du bâti, que dans les archives.
La recherche avance à petits pas, les archives anciennes sont assez avares sur le sujet... mais l’archéologie, l’analyse dendrochronologique et le laserscanning prendront le relais…
Je propose ci-après deux documents, du 17ème et 18ème siècle, une époque où les remparts avaient déjà perdu une partie de leur rôle défensif, mais qui restent néanmoins riches d’enseignements.
Faisant suite à l'article publié précédemment sous le titre Signes lapidaires de l'église Notre - Dame de Rouffach, voici un relevé des signes lapidaires figurant sur la façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rouffach, réalisé par Pierre-Paul Faust, historien et archiviste de la Ville.
A l'époque où Paul a procédé à ces relevés, la façade ouest de l'église était en travaux et un échafaudage métallique avait été installé, la couvrant jusqu'à la pointe du gable, au-dessus de la galerie et de la rosace. Cette façade était devenue, le temps des travaux, le terrain de jeux de Paul qui y passait des heures à détailler la moindre sculpture, les signes lapidaires et graffitis... J'ai eu l'occasion de m'étonner de son agilité lors de deux ou trois ascensions auxquelles il m'avait permis de l'accompagner: C'était en 1962 et je terminais alors un mémoire de fin d'études que, ne doutant de rien, j'avais intitulé: Rouffach, petite ville d'art alsacienne... Peu à l'aise sur les échafaudages et moins audacieux que Paul, j'ai néanmoins pu prendre une série de photos intéressantes pour illustrer mon travail.
Marque lapidaire, église Notre-Dame de Rouffach
Lorsque j’ai créé le site obermundat.org en novembre 2017, mon ambition était de partager le fruit d’un travail de recherches de plus de vingt ans dans les bibliothèques et les archives, avec le plus grand nombre de lecteurs. Aujourd’hui, cinq ans plus tard et après plus de 400 articles, je crois que j’ai réussi à toucher un public nombreux : amateurs intéressés par l’histoire, en particulier celle de leur région et de leurs villes et villages, mais aussi de nombreux chercheurs, historiens, généalogistes, étudiants qui prennent régulièrement contact. *
Beaucoup découvrent par le biais de ce blog le riche fonds ancien des archives municipales de Rouffach (A.M.R.), celui des archives départementales du Haut-Rhin (A.D.H.R.) et du Bas-Rhin (A.D.B.R.) ou encore des bibliothèques de Colmar ou de Strasbourg (B.N.U.)
Progressivement, d’autres chercheurs ont rejoint le site et partagent le résultat de leur travail.
A quoi sert le travail de nombreuses années, parfois pour certains de toute une vie, s'il reste soigneusement rangé dans des cahiers ou des classeurs, et si on ne le partage pas ? Tout n’est sans doute pas intéressant pour le plus grand nombre de lecteurs, mais chaque travail contient des pépites, une piste, un indice, qui permettront à un autre chercheur de poursuivre ou compléter sa propre recherche. L’histoire est une mosaïque qui se construit avec des milliers de tesselles… chacune est indispensable.
Combien de fois n’a-t-on pas entendu dans les salles de lecture de nos archives un ancien s’interroger : « Mais qu’est-ce que tout ça va devenir quand je ne serai plus là ? ». Sans compter l’infinie tristesse de ceux qui ont tout perdu lorsque leur ordinateur s’est « planté » définitivement !
À gauche de l'église N.D., la chapelle st. Nicolas, avec le toit à bâtière de son clocher et son chœur polygonal.
On trouve décidément de tout dans les comptes-rendus des séances du Magistrat, les conseils municipaux de l'époque! Dans la même session, il peut être question de coups et blessures, de paroles calomnieuses, de diffamations, d'injures, de tricheries au jeu, d'adultère... Ces conseils se tiennent ordinairement le mardi, mais il est fréquent que d'autres aient lieu d'autres jours, et même le dimanche! Des conseils dédiés à des sujets particuliers, comme les marchés annuels, les visites ou inspections de maisons, des affaires pressantes entre particuliers, et même, comme dans le sujet qui nous occupe dans cet article, une affaire de divagation de moutons, qui sera traitée lors d'un conseil secret, à huis-clos.
Bien qu'exécutant d'arrêts de justice prononcés par des tribunaux légitimes suivant des codes de procédures criminelles tout aussi légitimes, le bourreau reste exclu de la vie sociale et bourgeoise, un paria, haï et redouté de tous. Et pourtant, même si sa fonction demeure entachée d'infamie et de souillure, il est une figure importante de la Ville, un personnage respecté, toujours appelé Meister, Maître, et qu'on sollicite dans les situations graves.…
Le bourreau est l’exécuteur des hautes œuvres : il est chargé d’exécuter les peines capitales et corporelles ordonnées par la justice criminelle. Cette justice s’appuie sur un code de procédure criminelle Halsgerichts Ordnung, qui fixe de manière très réglementée et codifiée les peines encourues selon la nature du crime : sévices corporels, mise à mort par noyade, bûcher, enfouissement, décapitation, écartèlement, pendaison, etc. Le bourreau pouvait également être amené à mutiler ses victimes, en les marquant au fer rouge ou encore en les amputant d’une partie du corps.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
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