A qui s'adresse cette gracieuse grimace?
Dans une vie on n'a que rarement la possibilité de s'approcher de très près d'un détail architectural, d'une clé de voûte ou des sculptures d'un chapiteau pour en examiner les moindres détails. J'ai saisi cette occasion unique , le matin du 5 juillet 2023, où se réunissait à l'église la commission des travaux dont l'ordre du jour était le suivi du chantier de restauration du chœur. Cette visite m'a permis de découvrir les échafaudages et la plateforme "plancher" qui allaient permettre l'examen des enduits de la voûte et des peintures ainsi que celui du décor sculpté, avant leur nettoyage et leur restauration. C'était une merveilleuse occasion de voir de près ce que je n'avais pu apercevoir que de loin au téléobjectif.
Il restait à gravir l'impressionnant enchevêtrement d'acier qui mène à l'espace de travail des restaurateurs, ce qui fut plus aisé que je l'imaginais: il me restait le souvenir des escalades acrobatiques que j'avais faites avec notre ami Paul Faust sur l'échafaudage de la façade ouest de notre église dans les années 60: poteaux de sapin plantés dans des fûts remplis de gravier, équerres fixées par des chaînes et madriers de sapin pour circuler. C'était l'aventure! Aujourd'hui, c'est le grand confort!
J'a souhaité partager dans ce billet cette expérience exceptionnelle avec les lecteurs d'obermundat.org, avec quelques photos prises ce jour là. D'autres suivront dans des articles ultérieurs ...
Au passage, un court arrêt pour voir le détail de l'une des quatre consoles ornées de riches sculptures. Côté Nord, on reconnait à leurs angles le symbole des évangélistes: Matthieu, Marc, Luc et Jean. Ci dessous, le lecteur trouvera des prises de vues de détail de la console Nord-Ouest: à droite, le jeune homme ailé ou ange, symbole de l'évangéliste saint Matthieu. Au centre, la figure tourmentée d'un homme et à gauche l'aigle, symbole de l'évangéliste, saint Jean.
Au sujet de ces consoles, encore peu étudiées et dont la signification n'a jamais été totalement élucidée, le lecteur pourra lire le très intéressant article de l'historien Hugues Walter, La décoration sculptée du chœur de l’église Notre-Dame de Rouffach, paru dans l'Annuaire de la Société d’Histoire des Régions de Thann Guebwiller 1973-74.
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© gmichel
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Arrivé en haut, je découvre l'espace de travail des restaurateurs: c'est très haut, mais on s'y sent en parfaite sécurité et on s'habitue très vite:
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Les clés de voûte ne sont pas encore à portée de main, ni à portée d'un coup de plumeau pour les débarrasser de la poussière et des toiles d'araignées, mais la finesse de la sculpture et la richesse des détails sont impressionnantes:
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En redescendant, j'ai profité du contrejour de la lumière du matin pour regarder de plus près les vitraux nettoyés et restaurés: une féerie de couleur et un dessin d'un incroyable précision:
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Il lui reste encore beaucoup d'heures de travaux à être soigné par les mains expertes des sculpteurs, peintres, doreurs, restaurateurs ... avant que le chœur de notre église retrouve sa fraîcheur. On ne pourra bien entendu pas restituer les peintures murales lessivées si consciencieusement au milieu du XIXème siècle, ni les vitraux médiévaux disparus. Mais la restauration et la mise en valeur de l'existant, celui du Moyen-Âge et celui du XiXème siècle, fera de Notre-Dame de l'Assomption un inestimable joyau dont Rouffach pourra s'enorgueillir...
Gérard Michel
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