La forge de Vulcain Velasquez 1630
Corporation, tribus, poêle et confrérie.
Dans des articles précédents, nous avons souvent évoqué les corporations et les confréries présentes à Rouffach depuis le Moyen-Âge. Ces corporations et les confréries ont une importance considérable dans la vie de la cité et il est indispensable de bien en comprendre le fonctionnement. Nous consacrerons une série d'articles sur le sujet, tous basés sur des exemples concrets puisés dans les archives de la Ville.
Le présent article s'intéresse à l'un des plus anciens documents concernant le sujet, c'est un parchemin qui date de 1399 et traite de la fondation d'une confrérie des compagnons forgerons, dans l'église Sainte Catherine du couvent des Récollets.
Les conseillers du Magistrat touchaient, jusqu’en l’année 1614 une indemnité annuelle dans la mesure où les revenus de la ville le permettaient, est-il dit pudiquement dans un des protocoles ! En plus, ils profitaient très largement de bien des avantages, en particulier des nombreuses bombances qui les rassemblaient à toutes occasions… les comptes du Bourgmestre nous révèlent, sans pudeur, le nombre et le prix de ces « troisièmes mi-temps »…
Dans le langage populaire, bourge ou bourgeois, désigne des personnes qui font étalage de leur aisance matérielle et financière au travers de signes extérieurs de richesse ou qui ont un goût affirmé pour le paraître. Pour les classes populaires, est appelé bourgeois tout ce qui n’est pas vulgaire, qui a de belles manières, qui n’est pas de la banlieue, qui est des classes supérieures, le riche, le nanti, le capitaliste…
Originellement le mot bourgeoisie désigne « ceux qui habitent le bourg », les gens de la ville, marchands, artisans, etc., par opposition à ceux de la campagne.
Dans la période qui nous concerne dans cet article, c’est-à-dire du Moyen-Âge à la fin de l’Ancien Régime, la bourgeoisie est la classe des habitants qui ont acquis les droits de bourgeoisie : le droit de s’établir dans la ville leur confère le droit d’y exercer une profession, d’être membre d’une corporation, d’une confrérie, de bénéficier de la protection de la ville en matière de droit et de justice en particulier. En contrepartie, ils payent des impôts, participent aux corvées, assurent les tours de garde et la défense de la ville et peuvent être enrôlés dans des campagnes militaires à l’extérieur.
stèle commémorative dans le chœur de l'église Notre-Dame de Rouffach, rappelant le massacre des religieux par les suédois le 15 février 1634
En 1634, le roi de Suède, avec l’appui de quelques villes impériales, envahit et dévasta l’Alsace. Colmar, qui avait trahi l’empereur accueillit les troupes suédoises et la ville devint un vrai repaire de pillards.
Cette année 1634, le 15 février, les suédois arrivèrent aux portes de Rouffach et assiégèrent la ville. Les gens de Rouffach, avec quelques soldats impériaux se défendirent avec ardeur jusqu’au moment où la ville fut prise d’assaut par les suédois qui, pendant trois longues heures massacrèrent tous les hommes qu’ils rencontraient.
Les religieux se réfugièrent dans la sacristie de l’église paroissiale, les suédois forcèrent la porte à coups de hache, se saisirent des religieux qu’ils traînèrent jusqu’au Neuhaus où ils furent massacrés.
La ville fut mise à sac par les suédois et les rouffachois furent contraints de payer aux occupants une très forte rançon, si exorbitante qu’ils durent y engager tous leurs biens et toute leur fortune. Les notables qui avaient survécu au massacre furent menés à Colmar et jetés en prison où on ne cessait de les menacer de les pendre si la rançon exigée n’était pas payée dans son intégralité.
L’insécurité régna de nombreuses années, tout le temps que dura la présence des suédois dans le pays.
... le matin, tous les maçons et tailleurs de pierre avaient été convoqués au pied de l’église. On leur donna l’ordre d’arracher et de briser toutes les sculptures, toutes les croix, représentations des saints et tout ce qui avait trait à la religion catholique. A dix heures du matin trois ouvriers maçons s’affairaient à briser les sculptures du grand portail, un chef d’œuvre qui n’avait de pareil que celui du portail de la cathédrale de Strasbourg et qui représentait le Jugement dernier. Une grande quantité d’autres précieuses statues, qui se trouvaient à l’intérieur de l’église et en particulier dans le chœur furent également saccagées. Le cimetière avait été, deux jours plus tôt, transformé en un immense champ de ruine. Les habitants de Rouffach avaient mis en lieu sûr les pierres tombales et les croix des tombes familiales. Mais tout ce qui n’avait pas été emporté ou n’avait pu l’être fut réduit en morceaux. Il était question d’aménager un nouveau cimetière devant la porte de Froeschwiller.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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