Photo: le cardinal de Rohan, par Hyacinthe Rigaud
Le texte qui suit est un des nombreux documents édités, maintes fois réédités et complétés par la Régence épiscopale, destinés à réglementer la vie quotidienne des sujets de l'Obermundat. On ne peut que louer une telle démarche chez un évêque qui se montre si soucieux de la vertu et du salut de ses ouailles! Mais si les premiers articles peuvent paraître en rapport avec les préceptes religieux enseignés par l'église, ce n'est plus du tout le cas des derniers. De plus, les manquements aux règles ne sont plus punis d'une pénitence sous la forme de prières à réciter, de cierges à offrir à l'église ou de pèlerinages à effectuer, mais se payent avec des amendes substantielles à verser dans le trésor du prince... Ce règlement est en fait une liste d'infractions et de délits, touchant plus ou moins les préceptes de l'église, avec, noté en face de chaque manquement, le "tarif": jusqu'à trois cents livres d'amende pour avoir joué aux cartes... à verser au prince-évêque...
Vogt, Schultheiß und Rat zu Rufach erneuern der Schmiedezunft ihre hergebrachte Ordnung. - 6. April 1500.
Le bailli de Roufach, Schultheiß et Magistrat de Rouffach mettent à jour et renouvellent le règlement de la tribu des forgerons.
La forge de Vulcain Velasquez 1630
Corporation, tribus, poêle et confrérie.
Dans des articles précédents, nous avons souvent évoqué les corporations et les confréries présentes à Rouffach depuis le Moyen-Âge. Ces corporations et les confréries ont une importance considérable dans la vie de la cité et il est indispensable de bien en comprendre le fonctionnement. Nous consacrerons une série d'articles sur le sujet, tous basés sur des exemples concrets puisés dans les archives de la Ville.
Le présent article s'intéresse à l'un des plus anciens documents concernant le sujet, c'est un parchemin qui date de 1399 et traite de la fondation d'une confrérie des compagnons forgerons, dans l'église Sainte Catherine du couvent des Récollets.
Les conseillers du Magistrat touchaient, jusqu’en l’année 1614 une indemnité annuelle dans la mesure où les revenus de la ville le permettaient, est-il dit pudiquement dans un des protocoles ! En plus, ils profitaient très largement de bien des avantages, en particulier des nombreuses bombances qui les rassemblaient à toutes occasions… les comptes du Bourgmestre nous révèlent, sans pudeur, le nombre et le prix de ces « troisièmes mi-temps »…
Dans le langage populaire, bourge ou bourgeois, désigne des personnes qui font étalage de leur aisance matérielle et financière au travers de signes extérieurs de richesse ou qui ont un goût affirmé pour le paraître. Pour les classes populaires, est appelé bourgeois tout ce qui n’est pas vulgaire, qui a de belles manières, qui n’est pas de la banlieue, qui est des classes supérieures, le riche, le nanti, le capitaliste…
Originellement le mot bourgeoisie désigne « ceux qui habitent le bourg », les gens de la ville, marchands, artisans, etc., par opposition à ceux de la campagne.
Dans la période qui nous concerne dans cet article, c’est-à-dire du Moyen-Âge à la fin de l’Ancien Régime, la bourgeoisie est la classe des habitants qui ont acquis les droits de bourgeoisie : le droit de s’établir dans la ville leur confère le droit d’y exercer une profession, d’être membre d’une corporation, d’une confrérie, de bénéficier de la protection de la ville en matière de droit et de justice en particulier. En contrepartie, ils payent des impôts, participent aux corvées, assurent les tours de garde et la défense de la ville et peuvent être enrôlés dans des campagnes militaires à l’extérieur.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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