Saint Urbain, saint patron des vignerons (phot. G. Michel)
Le vignoble et le vin ont de tout temps eu une importance considérable dans l’économie de la ville de Rouffach, participant à sa richesse et à sa renommée. C’est une source de revenus pour le peuple, c’est une source de richesse pour les bourgeois et surtout pour les nombreuses cours appartenant à de riches abbayes, dont certaines très lointaines, qui perçoivent les revenus des terres qu’elles possèdent à Rouffach. Le seigneur de la ville, l’évêque et les chanoines du grand chapitre perçoivent la dîme en vin, un vin conservé dans la cave dimière: un inventaire de 1589 note qu'y étaient entreposés plus de 86 "fuder" de vin, blanc et rouge, vin vieux et vin nouveau, 86.000 litres, soit près de 115.000 bouteilles d'aujourd'hui ! (source A.D.H.R.)
Cette activité viticole florissante a entraîné le développement des activités qui lui sont liées, en premier lieu celles de la tonnellerie et des métiers tels ceux de Büttner, Küfer, Böttcher, Schäffler ou encore Fassbinder. Partenaires du vigneron, leur travail joue un rôle essentiel dans l'élaboration, le vieillissement du vin, son transport et sa commercialisation.
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leurs réserves une précieuse collection de parchemins allant du treizième au dix-neuvième siècle. Le présent article propose un document de 1825, rédigé sur parchemin à une époque où le papier avait largement supplanté ce support d'écriture rare et coûteux. Il s'agit ici de la lettre de concession et de confirmation des armoiries de la Ville, un acte officiel signé par le Roi Charles X et vraisemblablement reçu à Rouffach avec toute la pompe dont un événement de cette importance devait être entouré. L'usage du parchemin s'imposait dans de pareilles circonstances!
Les Archives municipales de Rouffach conservent un fonds ancien d'une richesse exceptionnelle. On y trouve en particulier un ensemble rare de 1228 parchemins dont le plus ancien date du treizième siècle, de 1270 plus précisément, et le plus récent de 1854. [1] Ces documents précieux, et fragiles, demandent une attention et un soin particulier lors de leur manipulation, en particulier ceux qui ont conservé leurs sceaux.
Nous avons choisi de présenter dans cet article, le plus ancien de ces parchemins conservés aux archives municipales de Rouffach: l'acte par lequel le chevalier Jacques de Rathsamhausen et sa famille, offrent à l'hôpital du Saint Esprit la parcelle de terre sur laquelle l'hôpital et toutes ses dépendances, chapelle, moulin, ferme, etc. avaient été construits.
[1] cf. Inventaire des Parchemins: Théobald Walter et Thérèse RUEFF Attachée de conservation du patrimoine, archiviste de la Ville
L'Ombach en juin 1962 (photo G.M.)
... quand Rouffach était encore protégée par ses tours, ses portes monumentales et ses remparts, avant qu’on eut démoli l’ossuaire saint Nicolas du cimetière, le Tanzhaus, le Neuhaus, la Metzig, la vénérable Isenburg, et que l’Ombach coulait encore à ciel ouvert dans la vieille ville…
Photo d'un ramoneur, vers 1850 (Wikipedia)
L’anecdote relatée dans le document ci-dessous est datée du 13 janvier 1723, un mercredi, lendemain des jours de conseils "ordinaires". Les premiers jours de l’année sont, selon l’usage, les jours où sont reconduits les conseillers du Magistrat, et ceux où sont renouvelés les offices de la Ville : tous ceux qui au cours de l’année précédente occupaient un office rendent leur charge et en demandent la reconduction pour l’année nouvelle. C’est le cas pour des offices tels que celui de gourmet-juré, de jaugeur de tonneaux, d’aborneur, d’arpenteur, de maître des forêts ou des pâtures, de contrôleur des poids, des mesures...et celui de ramoneur…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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