Nous avons souvent relevé dans ces pages l’omniprésence de l’église dans la vie de l’homme d’antan. Cette présence est perceptible au quotidien, jusque dans les rues et les ruelles de la ville : les sonneries de cloches rythmant la journée appellant à la prière ou aux offices à l’église, et surtout les processions, un rituel majeur à la fin du Moyen-Âge. Les processions se multiplient et prennent une place de plus en plus importante dans la vie civique des villes. Les grandes fêtes religieuses du calendrier ont leur procession, celle des Rameaux, de la Fête Dieu, de l’Assomption, celle des Rogations… les processions des funérailles et celles de la sépulture accompagnent les baptisés défunts. On organise des processions pour demander une grâce particulière, la fin d’une sécheresse persistante ou d’intempéries dévastatrices pour les récoltes, ou pour rendre grâces si le Ciel a répondu aux prières. Les processions des corporations et celles des confréries, confréries de dévotion ou confréries de métier se multiplient également.
Dans le présent article, il sera question d’une procession plus «intime», celle qui accompagne le prêtre portant les sacrements aux malades et aux mourants. Cette procession ne compte que peu de participants mais se doit d’être solennelle puisque le prêtre y porte l’hostie consacrée, le Corps du Christ, pour les chrétiens.
Ci-dessus, le portail de la collégiale Saint Thiébaut de Thann
Jean-Michel VOGELGSANG, prêtre rouffachois, est l’auteur d’un Journal dans lequel il témoigne des événements qu’il a observés dans sa ville tout au long des années de Terreur. Prêtre réfractaire ou non-jureur, à la Constitution civile du Clergé, promulguée en juillet 1790, Jean-Michel Vogelgsang est contraint à la clandestinité : la vie d’un prêtre réfractaire, s’il est dénoncé et retrouvé, se termine souvent sur l’échafaud. Dès lors, il vivra caché, fuyant d’une maison amie à une autre, ou terré dans la maison familiale, dans l’actuelle rue Poincaré, caché sous le plancher du grenier. Il poursuivra cependant son ministère, visitant les malades et administrant les mourants, se déguisant parfois en femme pour ne pas être repéré…
Les fenêtres gothiques de la galerie, côté promenade des Remparts.
Le document proposé dans cet article est tiré d’un registre des archives municipales de Rouffach, conservé sous la cote A.M.R. AA 3.
Ce registre est un recueil des droits, règlements, usages et coutumes de la ville de Rouffach, recopiés les uns à la suite des autres, sans plan particulier et sans respect de la chronologie, daté de 1343 pour le plus ancien et de 1517 pour le plus récent.
Il s’agit d’un ensemble de documents d’une importance considérable pour l’histoire des institutions de la fin du Moyen-Âge à Rouffach.
Le document choisi détaille l’ensemble des droits, usages et obligations réciproques de la ville et de l’abbesse d’Eschau, propriétaire d'une importante Cour, à Rouffach, depuis le VIIIème siècle.
La console de l'orgue Claude Ignace Callinet de 1855
Note en marge :
Acceptation d’un devis présenté par M. Callinet Cadet, facteur d’orgues à Rouffach, pour une grande réparation à l’orgue de la paroisse de Rouffach, suivi d’un traité du contrat.
Dans ce devis, Claude Ignace Callinet précise bien que les travaux à entreprendre sont une grande réparation de l'orgue en place dans l'église. Le greffier du conseil de fabrique note également qu'il s'agit de grandes réparations et agrandissements à faire à l'orgue de l'église paroissiale de Rouffach.
Revenons un peu en arrière et examinons l'orgue de 1855, avant l'intervention de Claude Ignace Callinet, qui nous a laissé, pour la plus grande partie, l'instrument que nous pouvons voir et entendre encore aujourd'hui.
Le saint Sépulcre (1455 / 1500), église saint Dominique de Vieux-Thann (photo:base Palissy)
Le 18 août 1774, le Magistrat de la ville de Rouffach décide de confier à Johannes Locher et Johannes Ruebrecht, deux peintres originaires de Mengen an der Donau et à Franz Joseph Müller, maître menuisier de Rouffach, la réalisation d’un nouveau saint Sépulcre selon le modèle du plan qu’ils proposent, en remplacement de l’ancien qui serait ruiné, brisé, gantz zerbrochen..
Le saint Sépulcre, la Sainte Tombe, das heilige Grab, est, selon une tradition chrétienne, le tombeau du Christ, aujourd’hui pris dans une rotonde englobée dans l'église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, où le corps de Jésus de Nazareth aurait été déposé au soir de sa mort sur la Croix.
Malheureusement ce plan a disparu et nous ne savons que très peu de chose de cet ouvrage, mais une lecture attentive du contrat apporte quelques informations qui permettent d’entrevoir ce dont il pouvait s’agir.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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