La production de vins mousseux en Alsace remonte historiquement au début du XXe siècle. Lors de l'exposition universelle de Paris en 1900, Julien Dopff assiste à une démonstration de la méthode champenoise et presque aussitôt à son retour à Riquewihr, il produit ses premiers vins mousseux. Ainsi, en rajoutant du sucre et des levures à des vins tranquilles, il amorce cette fameuse deuxième fermentation qui permet la production de gaz carbonique et la transformation du sucre en alcool. Ce ne sera que le 24 août 1976 que l'A.O.C. Crémant d'Alsace sera officialisée par décret.
Le hasard nous a permis la découverte, dans les annonces de la Revue d’Alsace de 1834, d'une mise au point intéressante publiée par un producteur de vin mousseux d'Alsace de Strasbourg, qui défend sa production contre les vins médiocres ou mauvais proposés par la concurrence. (Revue d'Alsace 1834 , page IV des Annonces)
Couverture en parchemin d'un livre censier de l'hôpital Saint Jacques de Rouffach
Les rondes des fêtes à l’affiche des offices de tourisme offrent aux vacanciers et aux amateurs de fêtes de nombreuses manifestations organisées par des confréries de tout genre : confréries viniques en majorité, mais aussi d'autres, confrérie du chou rouge, de l’élixir de la sorcière, des gardiens de la météorite, de l’asperge, de la tarte flambée, du presskopff, etc. Convivialité, échange et partage sont les objectifs de ces rassemblements qui drainent un nombreux public, souvent familial, de tout âge.
Si le nom est le même, on reste tout de même assez loin des idéaux qui inspiraient les confréries de l’époque médiévale et du début des temps modernes dont ces nouvelles confréries se veulent pourtant souvent les fidèles continuateurs, si l'on se réfère aux costumes "médiévaux" portés par leurs membres et par le cérémonial dont ils s'entourent...
Pour comprendre ce qu’est une confrérie, il suffit de se souvenir de l’étymologie du mot : le mot confratria est attesté dès le 9ème siècle et a donné au 13ème siècle le mot confrarie puis confrérie sous l’influence du mot frère, issu également de frater.
Dans l'article La consommation des œufs doit-elle être autorisée pendant l’Avent et le Carême du 5 décembre 2017, le lecteur a pu se rendre compte de l'influence considérable que l'église catholique exerce dans le quotidien des gens. Y compris dans leur alimentation: le calendrier religieux fait alterner jours gras et jours maigres, ces derniers excluant toute viande. Pour l’Église, la viande est un aliment dangereux, qui favorise le péché de chair. Dans les périodes dites ordinaires, le vendredi est jour maigre. Le jeûne est obligatoire lors des périodes de préparation aux grandes solennités religieuses, Pâques et Noël notamment, où l'on doit vivre à la fois sobrement et chastement. Il ne reste donc plus, si l'on suit le calendrier religieux, qu'un tiers de l'année où l'on pouvait manger librement! Les graisses animales, lard, saindoux, les laitages et les œufs sont prohibés durant ces temps "maigres". La viande est alors remplacée par le poisson : sa nature « froide et humide » ne risque pas « d’échauffer les sens » du consommateur et de déclencher « l’incendie de la luxure ».
Le poisson de mer est consommé traditionnellement en Alsace depuis le Moyen-Âge, conservé en saumure, salé et séché, transporté par bateaux sur le Rhin. Quant au poisson d'eau douce, il est pêché sur place, dans les rivières, la Lauch, la Thur, l'Ombach (la pêche y reste le privilège du Seigneur) et même les fossés de la Ville...
Il y avait à Rouffach des pêcheurs "professionnels" réunis en une corporation affiliée à la Tribu de la Licorne, sévèrement réglementée par les autorités de la seigneurie et celles de la Ville. Nous proposons dans cet article un règlement de 1564, traduit en français et remis à l'ordre du jour en 1697. Une fois encore, la ville a exhumé de son fonds d'archives un document vieux d'un siècle et demi, pour l'opposer aux nouveaux droits accordés au seigneur de l'Obermundat, après le rattachement de l'Alsace à la France, jugés contraires à l’usage et la tradition, et surtout aux droits et privilèges séculaires qui avaient été accordés à la Ville par les évêques depuis des siècles...
La boucherie, Tacuinum Sanitatis, XVe siècle
Paris, BnF, Département des manuscrits, Latin 9333, fol. 71v
4 septembre 1612 : on ne plaisante pas avec la D.D.S.V.!
Bien sûr, en 1612, la D.D.S.V., Direction Départementale des Services Vétérinaires et la D.G.C.C.R.F., direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes n’existaient pas ! Quoique…
Un clocher vidé de ses cloches depuis la construction de la tour au dix-neuvième siècle: on constate sur la photo ci-dessus l'absence de remplage dans l'une des fenêtres de la tour octogonale qui domine la croisée du transept. C'est par cette ouverture qu'étaient hissées les cloches pour les installer dans leur beffroi. La plus grande, et donc la plus grave de ses cloches, installée en 1488, pesait plus de deux tonnes 1/2!
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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