La lecture des comptes rendus des Conseils du Magistrat est toujours très riche en informations de toutes sortes. Ces protocoles sont même l’une des principales sources qui permettent à l’historien de reconstituer, morceaux par morceaux, le quotidien des rouffachois du temps passé.
Nous proposons ci-dessous une affaire jugée par les conseillers lors d’un conseil ordinaire, le mardi 27 janvier 1615. Caspar Greusslin, boulanger, sollicite selon l’usage, l’autorisation d’exercer à nouveau, pour une durée d’un an, son office de boulanger. Il faut rappeler ici que l’exercice de tout métier est soumis à une autorisation préalable, délivrée par le Magistrat, valable pour une année et renouvelable à la demande expresse de l’artisan ou du commerçant. A condition évidemment que rien ne s’y oppose : il faut montrer patte-blanche et être sans reproches ! Ce qui est loin d’être le cas de notre boulanger Caspar, un habitué du cachot de la prison Sainte-Catherine…
Dans le présent article, je propose une anecdote personnelle, une fois n'est pas coutume, qui intéresse cependant le patrimoine de Rouffach: il s'agit de ma rencontre avec un tableau, ou plutôt deux tableaux, conservés au musée Unterlinden de Colmar: La sainte Famille au repos pendant la fuite en Egypte et La sainte Parenté, de l'église des Récollets de Rouffach.
La première attestation de la présence d'un orgue dans l'église Notre-Dame de Rouffach date de 1489. C'est Pierre Paul Faust qui a découvert en parcourant les registres d'imposition de la taille (das Gewerf) une petite note dans la liste des bourgeois privilégiés, exemptés du paiement de cette taxe en 1489: " Hans Knabe, organist..." S'il y avait un organiste, il y avait nécessairement un orgue dont, par ailleurs on ne sait absolument rien!
Heureux temps où la fonction d'organiste de l'église Notre-Dame le dispensait de payer des impôts!
Combien de temps a vécu cet instrument? Les archives ne font plus mention d'orgues avant 1571, date à laquelle un facteur d'orgues de Freiburg intervient sur l'orgue de l'église Notre-Dame. S'agit-il du même instrument? Où était-il placé dans l'église, sur le jubé, sur une tribune, en nid d'hirondelle? Rien ne permet de répondre à ces questions, dans l'état actuel des recherches.
Cet orgue sera remplacé en 1606 par un orgue de Hans KLEIN, bourgeois et facteur d’orgues de Strasbourg, lui-même remplacé en 1626 par l’orgue de Thomas SCHOTT de Bremgarten (près de Zürich) dont il reste encore un nombre important de tuyaux dans l’orgue actuel…
La chapelle de l'hôpital Saint-Jacques, sur la vue de Sébastian MUNSTER
En 1739, Jean-André Silbermann (1712-1783) posa à Marbach un instrument de 23 jeux, doté de trois claviers manuels. En 1791, l'orgue fut déménagé à l’église St-Hippolyte de St-Hippolyte. Aujourd’hui, il ne subsiste dans le magnifique buffet de cet instrument plus rien de l’orgue Silbermann.
Jean André, au cours de ses pérégrinations à travers l’Alsace, consignait dans un journal commencé en 1729 les activités de son entreprise, surtout les comptes-rendus de ses visites dans lesquels il montrait la dent souvent très dure pour ses concurrents.
Peu de documents sur la construction de l'Eglise Notre Dame de Rouffach sont parvenus jusqu'à nous. Nous vous proposons dans cet article trois textes concernant un contrat passé en 1346 entre la ville de Rouffach et Jean Behem, tailleur de pierres et sculpteur: cette charte sur parchemin conservée aux archives municipales de Rouffach, confie à Jean Behem la direction de l'Oeuvre Notre-Dame de Rouffach et la charge de maître d'oeuvre de l'église.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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