L'image qui illustre cet article est la "note" de frais déposée par le bourreau de la ville, Scharpfrichter, pour ses services lors de la détention de l'épouse de Benedict SPENGLER. Au bas, la signature de Meister Melchior GINTHER.
Le compte rendu de ce procès tenu le mardi 4 septembre 1630, a été traduit en langue française le 17 janvier 1698 et réemployé le premier février 1710. Pour quelle raison s’est-on intéressé à ce procès, 80 ans plus tard ? Les archives ne donnent pas de réponse, mais on peut supposer qu’à la suite de l’inventaire, de l’estimation et du partage des biens de l’une des victimes il y ait eu une contestation en justice et que ce document ait servi de pièce dans le dossier d’une procédure qui s’éternisait…
Un temps où les méchantes langues finissaient en prison, au pain sec et à l’eau…
Rouffach est la capitale de l’OBERMUNDAT, ou Haut Mundat, une seigneurie épiscopale dont le seigneur temporel est l’évêque de Strasbourg. Mais cette seigneurie fait partie, au plan religieux et spirituel, de l’évêché de Bâle, une situation particulière qui n’est pas sans créer des tensions et des situations parfois cocasses.
Traduction:
Parce que des humains, hommes comme femmes, ont péché par l’adultère et le blasphème, la colère de Dieu s’est abattue sur eux en les accablant de toutes sortes de maux, la sécheresse, la vérole (la syphilis), les maux de tête, les fièvres froides, les maladies de peau et autres maladies et punitions, il est nécessaire d’éradiquer totalement les plaies que sont l’adultère et le blasphème …
C’est pourquoi Ludwig de Reinach, chevalier, grand bailli de l’Obermundat, ainsi que le Schultheiss et le magistrat de Rouffach ont rédigé ce règlement et punitions pour empêcher et supprimer ces péchés.
Madeleine KRIEG, épouse de Martin LINCK, potier et bourgeois de la ville de Rouffach.
Toute l’affaire commence à Rouffach, un jour du marché hebdomadaire, environ huit jours avant la Noël 1627, tout près de la halle aux grains.
Nicolas LAUCHER, potier et bourgeois de la ville de Rouffach, vient d’obtenir le marché pour la fourniture de poêles destinés à la ville et à l’hôpital. L’obtention de ce marché n’a pas été sans déclencher des jalousies, en particulier de la part de l’autre potier de la ville, sans doute soumissionnaire malheureux, Martin LINCK, dont l’épouse, Madeleine, née KRIEG, semble nourrir une animosité plutôt violente à l’encontre des époux LAUCHER, les concurrents.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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