Schultheiß siégeant, gravure de Jost Amman (1589)
... cueilli dans un compte-rendu de Conseil du Magistrat...
Albrecht Dürer Die Hexe (vers 1500) Staatsbibliothek Bamberg
Traduction G.M.
" Marie WEINGANT, veuve de Jacob LAUR, bourgeois de Rouffach et ancien Werckmeister, en raison de toutes sortes d’indices retenus contre elle et des fortes présomptions de sorcellerie, aussi parce qu’elle avait été dénoncée comme leur compagne et complice, Gespillin, par plusieurs personnes depuis exécutées par le feu, a été arrêtée et incarcérée le 25 février 1631 et lors de son interrogatoire, elle a avoué, d’abord spontanément puis sous la torture, ce qui suit :
Malefiz Urthe(i)l: sentence à l'issue d'un procès criminel
Le martelage (sous le second Empire)
in Les bûcherons et les schlitteurs des Vosges, dessins de Théophile Schuler - Paris, 1867.
Dans l’affaire évoquée dans les deux documents qui suivent, deux bourgeois de Hattstatt , Diebod Schultheiss et Hanns Imelin ont été condamnés à une peine de prison au château d’Isenbourg pour avoir falsifié des arbres-lisières qui marquaient les limites de pâturages entre les bans de Rouffach d’une part et ceux de Herrlisheim et Hattstatt d’autre part. Grâce à l’intervention du seigneur de Hattsttat, ils ont bénéficié d’une grâce accordée par le seigneur de l’Obermundat mais cette grâce est assortie d'une Urfed par laquelle ils s’engagent solennellement de ne pas se retourner contre ceux qui les ont condamnés, sous peine de devenir parjures et hors-la-loi.
Contrepoids de pressoir (chevet de l'église de Rouffach)
Quelques mots relevés dans le compte-rendu d'un procès criminel conservé aux archives municipales de Rouffach ont retenu particulièrement notre attention. Il s'agit du procès de Fridlin Dossenbach, Wiltprätschützen, littéralement tireur de gibier, autrement dit chasseur. Il est accusé de violences et de braconnage, mais, bénéficiant de protections, condamné en premier lieu au bannissement il sera finalement acquitté. Son procès fera l'objet d'un article dans ces pages, ultérieurement .
Mais pour l'heure, nous ne nous intéresserons qu'aux quelques lignes figurant en tête d'une des pièces de cette procédure: quelques mots qui y figurent nous feront découvrir comment d'infimes détails peuvent éveiller notre imagination et nous plonger dans la vie quotidienne du Rouffach d'antan...
Procès-verbal des aveux d'Ursula
Parmi les dossiers des procès de sorcellerie conservés dans les archives municipales de Rouffach et surtout les archives départementales du Bas-Rhin, celui d'Ursula Ebsteinerin d'Orschwihr, quoique très incomplet, retient l'attention.
C'est le procès d'une gamine, sans doute un peu délurée, à qui on attribue plusieurs aventures, une veuve encore jeune et sans doute jolie, dont les deux premiers maris sont décédés, tous les deux dans des circonstances analogues peu de temps après leur mariage, et que son troisième époux, Lienhardt Beitz accuse d'avoir voulu empoisonner. La lecture de plus d'une centaine de comptes-rendus de procès de sorcellerie nous a appris que la société de cette première moitié du 17ème siècle, nous sommes en automne 1620, voyait d’un très mauvais œil ces femmes « hors normes » et beaucoup d'entre elles, entraînées par les rouages d'une justice implacable, finiront sur le bûcher.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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