La placette de la rue du Tir.
Les habitants de Rouffach auront sans doute remarqué les travaux entrepris depuis quelque temps pour réaménager le parking de la rue du Tir faisant face au bâtiment principal de l’ancien hôpital civil.
L’école latine de Rouffach, attestée depuis 1323, se serait trouvée, selon certaines sources, sur l’actuelle place de l’église, non loin de la chapelle-ossuaire Saint-Nicolas, entourée par le cimetière. D’autres sources, notamment Th. Walter, la situent en bordure de route, face au chevet de l’église.
Le document que propose le présent article date de 1542 : il est la copie, dans le registre des délibérations du magistrat, du règlement promulgué le 11 mars 1521 par l’évêque de Strasbourg, Guillaume III de Honstein, qui définit les droits et les devoirs du maître de l’école latine.
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leurs réserves un nombre important de documents relatifs à des procédures criminelles. Plusieurs articles traitant de ce sujet ont paru précédemment dans les pages d’obermundat.org, en particulier sur les procès de personnes accusées du crime de sorcellerie.
Certains dossiers sont très complets et permettent de suivre toutes les étapes d'un procès. D'autres, il ne subsiste que quelques pièces, parfois même une seule page, comme dans les trois affaires qui font l’objet du présent article : il n’en a été conservé que les verdicts , celui du procès de Peter Bausy, de Lanng Hanns et de Wilhelm BRAUN.
Tous trois sont des étrangers à la ville : le premier est de Gruyère dans l’actuelle Suisse, le second de Saverne et le dernier de Beissenberg.
Sauf pour Lanng Hanns condamné pour coups, blessures ayant entrainé la mort et surtout jeu et tricherie au jeu, nous ne savons rien des crimes pour lesquels ils ont été jugés.
Tous trois seront condamnés à l’infamie du pilori et bannis hors de la seigneurie, chassés de la ville à coups de verges par le bourreau.
Schultheiß siégeant, gravure de Jost Amman (1589)
... cueilli dans un compte-rendu de Conseil du Magistrat...
Registre des recettes et dépenses du Burgermeister 1574, couverture en parchemin d'un antiphonaire ancien
La lecture attentive d’austères registres de comptes s’avère toujours riche de surprises et d’enseignements sur le quotidien de nos ancêtres. Sur un chantier de fouilles, les archéologues découvrent rarement l’objet qui fera le buzz médiatique : la découverte de tessons de poteries, fibules, peignes, aiguilles en os ou grattoirs suffisent à leur bonheur, mais ils savent que ces modestes trouvailles seront déterminantes pour une meilleure connaissance de la société de leur époque.
Celui qui fouille dans les fonds anciens des archives ne s’attend pas à chaque fois, lui non plus, à une pêche miraculeuse. Mais peut-être, au terme d’heures passées à déchiffrer les pages jaunies d’une charte médiévale, d’un livre censier, d’un obituaire ou d’un registre de comptes, découvrira-t-il lui aussi un indice qui apportera un éclairage nouveau sur la période qu’il étudie…Les archives n’ont pas encore livré tous leurs secrets et pour la connaissance de l’histoire elles sont un passage incontournable…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
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