Illustration : Jeremiah Horrocks observant le transit de Vénus de décembre 1639, Eyre Crowe 1891.
Dans un article récent [1], nous mettions le doigt sur un point de désaccord entre l’astronome Johannes Kepler, acteur majeur de la révolution copernicienne et notre astronome rouffachois Johannes Remus Quietanus. Il s’agit de l’évaluation de la distance de la Terre au Soleil et partant, de la dimension du système solaire tout entier que Quietanus imaginait quatre fois plus grand que son ami Kepler. En effet Kepler estimait la distance de la Terre au Soleil à 3400 fois le rayon de la Terre, alors que selon Quietanus, cette distance était de 14 000 rayons environ.
On peut se demander sur quels fondements l’un et l’autre s’appuyaient pour proposer ces valeurs, c’est ce que nous exposerons dans la suite, mais nous remarquerons d’abord que Quietanus n’était pas le seul à proposer ses 14000 RT, puisqu’en 1639 l’anglais Jeremiah Horrocks donnait cette même valeur sans rien connaître, apparemment, de l’opinion de Quietanus sur ce sujet.
“Libera nos, Domine, a bello, a fame, a peste : libère nous, Seigneur, de la guerre, de la faim et de la peste”.
Deux extraits de protocoles de délibération du Magistrat, le premier daté du 28 novembre 1628 et le second du 31 janvier 1629 nous renvoient à notre actualité, celle de l’épidémie du Covid19.
Dans ces deux passages, il est fait mention de Pestilenzische Infection : Pestilenz renvoie toujours à une maladie infectieuse responsable d’une épidémie sans que l’on sache toujours de laquelle il est question mais le mot est le plus souvent utilisé pour la peste. À la lecture de ces deux mentions il ne semble pas que la maladie ait connu une grande diffusion dans la cité. Il ne s’agit peut-être que de cas isolés qui ont réveillé des terreurs passées et le Magistrat, alerté par le curé de Notre-Dame, décide de prendre des mesures énergiques d’isolement et de confinement pour éviter la propagation de l’infection.
Le canal Vauban (photo Wikipedia)
Jean Simon Müller est une personnalité rouffachoise incontournable pour tous ceux qui veulent écrire l'histoire de Rouffach. Dans des articles précédents nous avons largement puisé dans le précieux ouvrage dont il a été le rédacteur à partir de 1727: l'Urbaire de la Ville de Rouffach, conservé aux Archives municipales de Rouffach sous la Cote AA 11.
Jean Simon Müller est né à Rouffach le 28.10.1678 : en 1699, au moment où on entreprit la construction du Canal dit Vauban, il avait 21 ans.
28 ans plus tard, il relate dans l’Urbaire deux épisodes qui l’ont particulièrement marqué dans sa jeunesse:
Depuis le début de notre ère jusqu'à une époque récente, la cloche a été, en Occident, un instrument privilégié de communication de masse du fait de la portée étendue de sa voix.
Avec l’arrivée des moyens de communication modernes, téléphone, S.M.S. et bippers, nous avons perdu l’habitude de cette fonction essentielle des cloches de nos villes et villages : si les plus anciens se souviennent encore avec une pointe de nostalgie du langage « codé » des sonneries d’autrefois, beaucoup n’entendent dans ces « nuisances » qu’un bruit importun…
Rembrant Les mendiants 1648
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leur fonds ancien les protocoles des audiences du Magistrat depuis la toute fin du XVème siècle jusqu'à la Révolution, avec une interruption de 1631 à 1642 due aux troubles de la Guerre de Trente Ans.
Ces protocoles sont une source inépuisable de renseignements pour le chercheur: Tout au long des pages, le lecteur y découvre les événements, même les plus secrets, de la vie quotidienne des hommes et des femmes du Rouffach ancien.
Je vous propose dans cet article trois extraits de protocoles d'audiences de l'année 1617 qui illustrent bien la diversité des questions sur lesquelles les Conseillers du Magistrat étaient appelés à se prononcer lors de leurs assemblées hebdomadaires.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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