Gustave Doré Les cadeaux de l'Enfant Jésus 1856
Source: gallica.bnf.fr
DÉCOUVERTE DE VESTIGES D’UNE PORTE FORTIFIÉE DE VILLAGE À GUNDOLSHEIM, 10 rue de Munwiller 1
Marc GRODWOHL 15 décembre 2020
Gundolsheim est organisé sur un plan rectangulaire orienté nord-sud. Une rue longitudinale (rue principale) prend naissance au nord, s’élève en courbe pour adoucir la montée vers la plate-forme inférieure de l’église (mairie actuelle) et en redescend pour se diviser en deux rues, l’une en direction de Merxheim au sud-ouest et l’autre vers Munwiller au sud-est.
Seules trois entrées donnent accès au village, contrairement au rayonnement habituel des rues depuis le centre : ici, les rues secondaires sont soit en impasse du côté ouest de la rue principale, soit en boucle sur le côté est.
Les points hauts sont au centre la plate-forme supérieure de l’église et dans l’angle nord-est le complexe du château. Ce dernier-ci est reconnaissable à un groupe de parcelles dessinant un cercle, correspondant à la motte féodale. Une maison y a été construite en 2002 sans qu’aucune observation archéologique n’ait été faite 2 ni préalablement aux terrassements ni durant ces derniers . Précédemment la basse-cour s’était vu lotie, semble-t-il elle aussi sans précaution archéologique. Il subsiste néanmoins une levée de terre en limite nord de la parcelle 698, qui pourrait correspondre à l’enceinte côté champs.
Ce château est décrit comme délabré au début du XVIe s. Son propriétaire renonce en 1529 à le reconstruire et s’en défait en 1535 .3 La communauté de Gundolsheim en fait l’acquisition en 1551 4, à l’instar d’autres communautés du Haut-Mundat qui achètent durant le XVIe s. de nombreuses seigneuries rurales, fiefs de l’évêque de Strasbourg 5.
Un château distinct, Heidwiller, aurait pu exister dans le village 6.
Jacques Mertzeisen
En Astronomie, on nomme Grandes Conjonctions les rapprochements virtuels des planètes Jupiter et Saturne au cours de leurs pérégrinations sur la voûte céleste. Le 21 décembre de cette année se produira une Grande Conjonction particulièrement serrée, puisque les deux planètes ne présenteront plus qu’un écart angulaire de 6 minutes, soit un cinquième du diamètre de la Lune. Les astrophotographes guettent cette échéance car Saturne et ses anneaux, Jupiter et ses satellites pourront être photographiés en même temps dans le champ de leurs télescopes… si le ciel est dégagé !
Un hôpital au Moyen-Âge
(document kleio.org Alltagsgeschichte des Mittelalters)
Vers 1180, Guy de Montpellier (1160-1208) fonde l'ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit et de la confrérie du Saint-Esprit dont la vocation est d'accueillir tous les déshérités de la vie, les enfants abandonnés, les pauvres et les malades. L’ordre se répandit rapidement dans toute la chrétienté, surtout en Italie et en France, avec près de 800 maisons. En Allemagne, il y en eut beaucoup moins, une dizaine, surtout en Allemagne du Sud : le premier et le plus important d’entre eux était situé en Alsace, à Stephansfeld, fondé vers 1210, au sud de Brumath. En 1270 est fondée une filiale de Stephansfeld, l’hôpital du Saint Esprit de Rouffach, que l’on appellera altes Spital, le vieil hôpital, pour le distinguer du neues Spital, le nouvel hôpital, l’hôpital saint Jacques, cité pour la première fois en 1311.
L’établissement de Rouffach comportait plusieurs bâtiments : la chapelle, l’hospice séparé de l’hôpital par le passage de l’Ombach, des bâtiments annexes servant de logement, le moulin à farine et sa boulangerie sur le même Ombach et une cour dimière dans la rue Ullin. Au XVIème siècle, l’hôpital possédait toute l’actuelle rue des Bouchers, de nombreuses maisons dans la ville, une part des revenus de l’Isenburg ainsi que des terres et des propriétés qui s’étendaient bien au-delà des limites du Mundat.
Le XVIIème et le XVIIIème siècle furent une période de déclin et en 1791 l’hôpital ainsi que la petite église furent vendus à un particulier : l’hôpital du Saint-Esprit avait cessé d’exister…
Aujourd’hui, il ne reste de ce vaste ensemble que le nom de la ruelle qui en longeait un des côtés, la ruelle du saint Esprit. Tout le reste a disparu ou a été profondément restructuré.
Peu d’archives anciennes de l’hospice du saint Esprit de Rouffach ont été conservées, transférées au fil du temps vers l’établissement de Stephansfeld, dispersées et perdues pour la plupart.
Les archives municipales de Rouffach conservent cependant un document rare qui permet, indirectement, de pénétrer dans le quotidien d’un hôpital de la première moitié du 15ème siècle : il s’agit d’un procès-verbal consignant les dépositions d’une quinzaine de bourgeois de Rouffach, de membres du Conseil, du curé de la paroisse et même de l’abbé de l’abbaye saint Grégoire de Munster, appelés à témoigner dans une procédure opposant Schultheiss et Magistrat de la Ville à Jos. von BADEN, Maître de l’hospice du Saint Esprit de Rouffach.
De quoi s’agit-il ? De tensions et désaccords entre les deux parties, mais on ne saura rien de plus et on ne saura pas le fin mot de l’affaire : nous laissons au lecteur le plaisir de deviner, au fil de la lecture des différents témoignages, ce qui a bien pu se passer…
Mais surtout, la lecture attentive des témoignages successifs lui fera découvrir une multitude d’indices qui, mis bout à bout, lui permettront d’imaginer ce que pouvait être la vie quotidienne d’un hôpital du Moyen-Âge…
Vierge de l'Annonciation du Musée de Besançon (© Guenat Patrick)
Après la parution sur obermundat.org de l'article Les vicissitudes d'un chef-d'œuvre: le grand portail de Notre-Dame de Rouffach, suite..., plusieurs lecteurs ont demandé comment les deux Vierges du portail de Notre-Dame de Rouffach ont pu se retrouver au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.
Nous ne savons pas, malheureusement, ce qu'il est advenu des statues et morceaux de statues arrachées à la façade de l'église, en cette triste journée du 13 décembre 1793. On ne peut aujourd'hui que constater leur absence sur les consoles et les voussures du grand portail et regretter l'acharnement des révolutionnaires à détruire tout ce qu'ils trouvaient à portée de leurs mains ou de leurs outils, notamment aussi les deux grands anges de la façade et les gargouilles surplombant le portail...
Les deux statues des Vierges sont installées depuis début décembre 2020 dans les collections permanentes du musée de Besançon et seront accessibles au public dès la réouverture..
Ces deux œuvres avaient appartenu à une collection privée, celle de Charles Oulmont, qui les a léguées en 1984 à la Ville de Besançon et à son musée.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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