Vue de la Ville de Rouffach, ses tours et ses remparts au 17ème siècle
Détail de La sainte Famille au Repos Musée Unterlinden Colmar
La démolition des tours et des portes de la ville exigée avec insistance par le préfet Desportes, le « démolisseur des Portes », dans une série de courriers adressés au citoyen Maire de Rouffach, entre juillet 1803 et décembre 1804, débutera finalement en janvier 1809 et durera 6 semaines.
Celle de la double rangée de remparts qui entouraient la Ville se fera dans le même temps, toujours sous le contrôle du même préfet.
Comme pour les portes et les tours, les raisons invoquées pour cette démolition par le cahier des charges présenté le 8 janvier 1808, étaient « de donner une uniformité de hauteur,… plus d’aspect et plus d’air à la ville… ». Les murs extérieurs, selon le même cahier de charges, « seront abattus jusqu’à la hauteur de 32 centimètres (un pied) d’élévation au-dessus de la terre…».
Porte Est de la ville, dite Froeschwillerthor ou porte de Brisach
Nicolas Félix Desportes qu'on avait affublé de ce surnom méprisant, était préfet du Haut-Rhin de 1802 à 1813 et il devait ce sobriquet à l'acharnement dont il faisait preuve auprès des municipalités à faire démolir les remparts entourant les villes fortifiées et leurs portes monumentales. Après avoir fait disparaître celles de Colmar et celles de Ribeauvillé, il relance avec insistance le Citoyen Maire de Rouffach pour qu'il engage au plus tôt la démolition des portes de la ville: la porte Est, dite de Breisach ou Froeschwillerthor, la porte Sud, dite de Cernay ou Reingrafenthor et la Porte Nord, porte Neuve ou porte de Colmar. Son insistance finira par payer puisque ces portes monumentales seront abattues à partir du 18 janvier 1809. Les travaux durèrent 6 semaines mais les matériaux ne furent évacués que bien après, le Maire de Rouffach et la population, dans son ensemble, faisant preuve d'une mauvaise volonté et invoquant toutes sortes de prétextes qui ne sauveront malheureusement ni les remparts extérieurs ni les portes...
Cette fois, on ne pourra pas accuser les rouffachois de saccager leur patrimoine, ils auront tout fait pour le préserver... Quoique... au cours des mêmes travaux devait également être démolie la chapelle-ossuaire Saint Nicolas, un édifice gothique, démolition exigée cette fois par un rouffachois, le médecin Thomas, qui avait qualifié cet antique monument de vieille masure!
Le saint Sépulcre (1455 / 1500), église saint Dominique de Vieux-Thann (photo:base Palissy)
Le 18 août 1774, le Magistrat de la ville de Rouffach décide de confier à Johannes Locher et Johannes Ruebrecht, deux peintres originaires de Mengen an der Donau et à Franz Joseph Müller, maître menuisier de Rouffach, la réalisation d’un nouveau saint Sépulcre selon le modèle du plan qu’ils proposent, en remplacement de l’ancien qui serait ruiné, brisé, gantz zerbrochen..
Le saint Sépulcre, la Sainte Tombe, das heilige Grab, est, selon une tradition chrétienne, le tombeau du Christ, aujourd’hui pris dans une rotonde englobée dans l'église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, où le corps de Jésus de Nazareth aurait été déposé au soir de sa mort sur la Croix.
Malheureusement ce plan a disparu et nous ne savons que très peu de chose de cet ouvrage, mais une lecture attentive du contrat apporte quelques informations qui permettent d’entrevoir ce dont il pouvait s’agir.
Georges de La Tour vers 1640-1644
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A la suite de la parution de l’article sur le projet de fabrique de chandelles déposé par Philippe RISS en 1858, François Boegly nous a fait parvenir la généalogie de la famille CLAUDON de Rouffach, fabricants de chandelles, ainsi qu’une note sur Philippe RISS.
Nuisances olfactives et matières dangereuses… une fabrique de chandelles avec fonderie de suif en branches à feu nu.
Nous proposons dans cet article un arrêté préfectoral tiré du fonds moderne des A.M. de Rouffach, portant sur le projet d'installation d'une fabrique de chandelles à Rouffach en 1858.
Des chandelles? Le sujet peut sembler bien modeste pour notre époque où on se plaint de pollution et de nuisances lumineuses... Mais ces chandelles nous renvoient à un quotidien, pas si lointain, sans la fée électricité, où nos villes et villages s'endormaient à la tombée de la nuit et se réveillaient au lever du jour...
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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