Morillon: Journal de voyage de Genève à Paris (1791)
avec un itinéraire descriptif de Paris à Basle et les vues d'Altkirch et de Belfort / dessinées par l'auteur LDLSDL'HP (Lazare de la Salle de l'Hermine, Parisien), publié pour la première fois d'après le manuscrit original par LBJCM (le bibliothécaire Joseph Coudre, Mulhousien) 1886
L'auteur, un jeune aristocrate parisien, a effectué deux voyages en "Allemagne" (c'est ainsi qu'il désigne l'Alsace), à cinq ans d'intervalle: le premier, à la fin de ses études, le second pour y régler un affaire d'héritage: la famille l'avait délégué pour légaliser à Breisach un certificat de décès d'un lointain cousin germain décédé 14 ans auparavant alors qu'il se trouvait en garnison dans cette ville.
Le récit du trajet et du séjour est émaillé d'anecdotes racontées avec beaucoup d'humour. Le lecteur y découvre l'Alsace et les alsaciens, au travers du regard que leur porte un "français de l'intérieur" , un regard souvent amusé, moqueur, parfois étonné, mais toujours très juste...
L'ouvrage est disponible dans une réédition récente disponible en librairie et est également disponible, dans son intégralité sur B.N.F. Gallica (cliquez sur ce mot pour découvrir le texte).
Nous proposons dans cet article quelques courts extraits de l'ouvrage, qui, nous le souhaitons, donneront au lecteur l'envie de s'y plonger...
Rembrant Les mendiants 1648
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leur fonds ancien les protocoles des audiences du Magistrat depuis la toute fin du XVème siècle jusqu'à la Révolution, avec une interruption de 1631 à 1642 due aux troubles de la Guerre de Trente Ans.
Ces protocoles sont une source inépuisable de renseignements pour le chercheur: Tout au long des pages, le lecteur y découvre les événements, même les plus secrets, de la vie quotidienne des hommes et des femmes du Rouffach ancien.
Je vous propose dans cet article trois extraits de protocoles d'audiences de l'année 1617 qui illustrent bien la diversité des questions sur lesquelles les Conseillers du Magistrat étaient appelés à se prononcer lors de leurs assemblées hebdomadaires.
Discours astronomique et astrologique des Grandes conjonctions de 1643 et 2020.
Les lève-tôt l’auront remarqué : Jupiter et Saturne occupent en ce mois de mars des positions voisines sur la voûte céleste. Bien visibles avant le lever du Soleil, elles sont installées entre le Sagittaire et le Capricorne, et Mars, la Planète Rouge, se rapproche d’elles pour venir s’intercaler en dernière semaine. Le passage à l’heure d’été nous obligeant à nous lever plus tôt à la fin du mois, le spectacle matinal de leur proximité pourra nous consoler de cette heure perdue.
En avril, Mars s’éloignera, c’est presqu’une évidence ! Jupiter et Saturne se lèveront de plus en plus tôt, tout en cheminant de conserve dans le ciel de l’été. À l’automne, nous les retrouverons astres du soir, et là, de soir en soir, elles se rapprocheront davantage jusqu’au 21 décembre : leur distance ne sera plus alors que de 6 minutes d’angle, soit moins que ¼ du diamètre de la Lune.
Ces rapprochements virtuels des deux planètes supérieures se produisent régulièrement, à peu près tous les 20 ans. On les appelle Grandes conjonctions, les astronomes s’y intéressent depuis la nuit des temps. En 1642, le rouffachois Johannes Remus Quietanus a écrit un opuscule d’une trentaine de pages sur la Grande conjonction qui devait se produire le 26 février de l’année suivante : son Discours astronomique et astrologique de la grande rencontre des deux planètes supérieures Jupiter et Saturne a été, selon ses dires, élaboré avec soin d’après les Fondements (scientifiques et bibliques). Le document original est accessible en ligne sur Numistral, la bibliothèque numérique patrimoniale de l’Université de Strasbourg. Nous nous livrerons dans cet article à une analyse succincte de ce discours qui n’est pas facile à lire, mais souvent instructif et parfois amusant par la grandiloquence de son auteur.
Le martelage (sous le second Empire)
in Les bûcherons et les schlitteurs des Vosges, dessins de Théophile Schuler - Paris, 1867.
Dans l’affaire évoquée dans les deux documents qui suivent, deux bourgeois de Hattstatt , Diebod Schultheiss et Hanns Imelin ont été condamnés à une peine de prison au château d’Isenbourg pour avoir falsifié des arbres-lisières qui marquaient les limites de pâturages entre les bans de Rouffach d’une part et ceux de Herrlisheim et Hattstatt d’autre part. Grâce à l’intervention du seigneur de Hattsttat, ils ont bénéficié d’une grâce accordée par le seigneur de l’Obermundat mais cette grâce est assortie d'une Urfed par laquelle ils s’engagent solennellement de ne pas se retourner contre ceux qui les ont condamnés, sous peine de devenir parjures et hors-la-loi.
Le 23 avril 1613, Laurent de la Ramée fut décapité au château du Haut-Barr, près de Saverne : un tribunal d’exception venait de le condamner pour haute-trahison et intelligence avec l’ennemi. Les âmes sensibles éviteront de poursuivre la lecture, les autres découvriront quelques agissements pas très catholiques de notre évêque Léopold de Habsbourg.
À vrai dire, Laurent de la Ramée n’était pas un enfant de chœur. C’est lui qui se trouvait à la tête de la populace guerrière de Passau (Passauer Kriegsvolk) lors de son invasion de la Bohème en 1611 [1]. D’ailleurs dans cette aventure, ses intentions, comme celles de l’Archiduc Léopold ne sont pas des plus limpides : selon ses dires, il s’agissait de prêter main-forte à l’empereur Rodolphe II dans la rivalité qui l’opposait à son frère Mathias, déjà roi de Hongrie qui convoitait à présent le trône de Bohème. La motivation des fantassins de cette soldatesque avait des raisons moins politiques : mal payés de leurs campagnes, les mercenaires voulaient s’en prendre à l’Empereur pour lui réclamer leur dû et ils se servaient au passage, vivant de rapines et pillages.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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