Illustration : Simulation de la position de la Comète de Halley le 2 octobre 1607 (ou 22 septembre du calendrier julien), © logiciel Stellarium 0.20.1.
La « Gründliche Beschreibung des Montrosischen Sternes… » (description précise de l’étoile monstrueuse…) est le premier écrit connu de Remus Quietanus. Il date de 1607, bien avant que l’auteur ne vienne s’établir à Rouffach [1]. C’est le seul écrit qu’il signe de son nom de naissance, Rudrauf. En 1607, Johann vit en Thuringe, un pays protestant. Le fils du pasteur Rudravius a évidemment bénéficié d’une éducation luthérienne, aussi ne faudra-t-il pas s’étonner si dans son premier traité, l’Église catholique et le Pape seront vilipendés. Johann est âgé de 19 ans quand cette comète apparaît dans le ciel de l’été. Il rédige ses observations et leur interprétation astrologique sur un ton péremptoire, voire sentencieux, fortement influencé par les écrits de Paracelse qu’il a dû étudier.
Illustration : Jeremiah Horrocks observant le transit de Vénus de décembre 1639, Eyre Crowe 1891.
Dans un article récent [1], nous mettions le doigt sur un point de désaccord entre l’astronome Johannes Kepler, acteur majeur de la révolution copernicienne et notre astronome rouffachois Johannes Remus Quietanus. Il s’agit de l’évaluation de la distance de la Terre au Soleil et partant, de la dimension du système solaire tout entier que Quietanus imaginait quatre fois plus grand que son ami Kepler. En effet Kepler estimait la distance de la Terre au Soleil à 3400 fois le rayon de la Terre, alors que selon Quietanus, cette distance était de 14 000 rayons environ.
On peut se demander sur quels fondements l’un et l’autre s’appuyaient pour proposer ces valeurs, c’est ce que nous exposerons dans la suite, mais nous remarquerons d’abord que Quietanus n’était pas le seul à proposer ses 14000 RT, puisqu’en 1639 l’anglais Jeremiah Horrocks donnait cette même valeur sans rien connaître, apparemment, de l’opinion de Quietanus sur ce sujet.
En février 1629, l’astronome Johannes Kepler écrit à son nouveau protecteur, le Chevalier Albrecht von Wallenstein, duc de Friedland et de Sagan. Cette lettre retient notre attention parce que Kepler lui parle de Johannes Remus Quietanus, médecin à Rouffach et il évoque une question qui les oppose : Kepler pense que la distance de la Terre au Soleil vaut 3400 fois le rayon de la Terre, tandis que Quietanus l’estime à plus de 14 000 rayons terrestres. Et, dit Kepler « Je dois tolérer cela et laisser à nos descendants le soin de juger qui a fait le mieux… » (Das muß Ich nu leiden, und den Nachkommen das Urtheil überlassen, wölcher es besser gemacht…)
Nous consacrerons deux articles à cette lettre : le premier est un commentaire de texte, le deuxième, plus scientifique, reviendra sur cette question cruciale de la distance de la Terre au Soleil.
Morillon: Journal de voyage de Genève à Paris (1791)
avec un itinéraire descriptif de Paris à Basle et les vues d'Altkirch et de Belfort / dessinées par l'auteur LDLSDL'HP (Lazare de la Salle de l'Hermine, Parisien), publié pour la première fois d'après le manuscrit original par LBJCM (le bibliothécaire Joseph Coudre, Mulhousien) 1886
L'auteur, un jeune aristocrate parisien, a effectué deux voyages en "Allemagne" (c'est ainsi qu'il désigne l'Alsace), à cinq ans d'intervalle: le premier, à la fin de ses études, le second pour y régler un affaire d'héritage: la famille l'avait délégué pour légaliser à Breisach un certificat de décès d'un lointain cousin germain décédé 14 ans auparavant alors qu'il se trouvait en garnison dans cette ville.
Le récit du trajet et du séjour est émaillé d'anecdotes racontées avec beaucoup d'humour. Le lecteur y découvre l'Alsace et les alsaciens, au travers du regard que leur porte un "français de l'intérieur" , un regard souvent amusé, moqueur, parfois étonné, mais toujours très juste...
L'ouvrage est disponible dans une réédition récente disponible en librairie et est également disponible, dans son intégralité sur B.N.F. Gallica (cliquez sur ce mot pour découvrir le texte).
Nous proposons dans cet article quelques courts extraits de l'ouvrage, qui, nous le souhaitons, donneront au lecteur l'envie de s'y plonger...
Rembrant Les mendiants 1648
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leur fonds ancien les protocoles des audiences du Magistrat depuis la toute fin du XVème siècle jusqu'à la Révolution, avec une interruption de 1631 à 1642 due aux troubles de la Guerre de Trente Ans.
Ces protocoles sont une source inépuisable de renseignements pour le chercheur: Tout au long des pages, le lecteur y découvre les événements, même les plus secrets, de la vie quotidienne des hommes et des femmes du Rouffach ancien.
Je vous propose dans cet article trois extraits de protocoles d'audiences de l'année 1617 qui illustrent bien la diversité des questions sur lesquelles les Conseillers du Magistrat étaient appelés à se prononcer lors de leurs assemblées hebdomadaires.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
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