Les fenêtres gothiques de la galerie, côté promenade des Remparts.
Le document proposé dans cet article est tiré d’un registre des archives municipales de Rouffach, conservé sous la cote A.M.R. AA 3.
Ce registre est un recueil des droits, règlements, usages et coutumes de la ville de Rouffach, recopiés les uns à la suite des autres, sans plan particulier et sans respect de la chronologie, daté de 1343 pour le plus ancien et de 1517 pour le plus récent.
Il s’agit d’un ensemble de documents d’une importance considérable pour l’histoire des institutions de la fin du Moyen-Âge à Rouffach.
Le document choisi détaille l’ensemble des droits, usages et obligations réciproques de la ville et de l’abbesse d’Eschau, propriétaire d'une importante Cour, à Rouffach, depuis le VIIIème siècle.
Porte Est de la ville, dite Froeschwillerthor ou porte de Brisach
Nicolas Félix Desportes qu'on avait affublé de ce surnom méprisant, était préfet du Haut-Rhin de 1802 à 1813 et il devait ce sobriquet à l'acharnement dont il faisait preuve auprès des municipalités à faire démolir les remparts entourant les villes fortifiées et leurs portes monumentales. Après avoir fait disparaître celles de Colmar et celles de Ribeauvillé, il relance avec insistance le Citoyen Maire de Rouffach pour qu'il engage au plus tôt la démolition des portes de la ville: la porte Est, dite de Breisach ou Froeschwillerthor, la porte Sud, dite de Cernay ou Reingrafenthor et la Porte Nord, porte Neuve ou porte de Colmar. Son insistance finira par payer puisque ces portes monumentales seront abattues à partir du 18 janvier 1809. Les travaux durèrent 6 semaines mais les matériaux ne furent évacués que bien après, le Maire de Rouffach et la population, dans son ensemble, faisant preuve d'une mauvaise volonté et invoquant toutes sortes de prétextes qui ne sauveront malheureusement ni les remparts extérieurs ni les portes...
Cette fois, on ne pourra pas accuser les rouffachois de saccager leur patrimoine, ils auront tout fait pour le préserver... Quoique... au cours des mêmes travaux devait également être démolie la chapelle-ossuaire Saint Nicolas, un édifice gothique, démolition exigée cette fois par un rouffachois, le médecin Thomas, qui avait qualifié cet antique monument de vieille masure!
L’orgue Hans Klein de Notre-Dame de Rouffach (1604-1606)
Cet article est un extrait, corrigé et refondu, d'un article publié en 1982 dans Archives de l'Eglise d'Alsace, Tome 2 de la troisième série. Il est le premier de deux articles consacrés aux Orgues et Organistes à Rouffach, le second paraîtra deux années plus tard, en 1984. Les deux articles sont le fruit de la complicité de Gérard Michel, organiste titulaire des orgues de Notre-Dame de Rouffach, alors historien débutant et novice en paléographie et de Pierre Paul Faust, archiviste de la Ville de Rouffach, dont la maîtrise a été d'un immense secours pour la lecture des manuscrits anciens.
Charlatan "Orgelpfüsscher" ou victime d'un complot?
Le lecteur pourra suivre ici l'histoire du nouvel orgue Hans Klein de l'église Notre Dame de Rouffach de 1606 dont les archives de Rouffach ont conservé un rare dessin et un dossier complet avec devis, contrat, expertises et contre-expertises qui ne manqueront pas de l'intriguer... ce Hans Klein, bourgeois de Strasbourg était-il vraiment, comme le laissent entendre les expertises de deux "experts" un "Orgelpfüsscher", un charlatan peu zélé, où était-il la victime d'un complot fomenté par des jaloux cherchant à nuire ? Au lecteur de juger!
Le 11 mars 2019, nous avons proposé dans ces pages un article consacré à un faubourg de Rouffach, le village disparu de Suntheim, intitulé 1442, l'église saint Etienne est réunie à celle de Rouffach. Pour beaucoup, Suntheim évoque le C.A.T. Moulin de Sundheim, pour d’autres un centre équestre ou une pension pour chiens et chats. Pour quelques rares autres, un hameau disparu, il y a bien longtemps, au sud de Rouffach, du côté du C.H.S.
Mais Suntheim était bien plus qu’un hameau de quelques pauvres bâtisses. D’abord, c’était la demeure de plusieurs familles nobles qui ont essaimé plus tard en d’autres lieux. A Suntheim se trouvait la première implantation des Chevaliers de l’ordre teutonique, avec des bâtiments et leur église. A Suntheim aussi, une église de paroisse, l’église saint Etienne dont des vestiges ont subsisté longtemps après la disparition du village. Un couvent de femmes qui fut transféré à Guebwiller et devint le couvent Engelpforten, de la porte de l’Ange, une communauté de religieuses de l’ordre teutonique, une léproserie, un moulin, des maisons d’habitation, des rues, des champs, des prés et des vignes…des gens, des activités, une vie qui demande qu’on s’y intéresse et dont l’histoire reste à faire.
Thiébaut Walter terminait son article consacré aux trouvailles faites au moment des travaux de terrassement pour la construction du C.H.S., en souhaitant qu’après avoir détruit sans scrupules les vestiges de Suntheim, les décideurs compétents rappellent au moins son souvenir en incluant le nom du village disparu dans le nom donné au futur établissement. Il n’a pas été écouté... Ce lieu mériterait au moins une signalisation, rien qu'un petit panneau, comme ceux qui signalent les lieux-dits, au bord de la route et qui rappellerait ce village disparu...
Je renvoie les lecteurs d’Obermundat à l’article précité et je leur propose deux courts documents datés de 1515 et 1516 qui font état de la présence de « frères et sœurs » sur le site, plus d’un demi-siècle après qu’une charte rédigée le 13 septembre 1442 eut signalé que le village était déjà vide de ses habitants et que l’église n’en était plus desservie.
photographie A. Braun
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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