Pour comprendre ce qu’est une confrérie, il suffit de se souvenir de l’étymologie du mot : le mot confratria est attesté dès le 9ème siècle et a donné au 13ème siècle le mot confrarie puis confrérie sous l’influence du mot frère, issu également de frater. La réalité des premières confréries doit se comprendre effectivement comme on comprend fraternité, un groupe humain que réunissent le souci de l’autre, l’esprit d’entraide.
Une confrérie peut être confrérie de métiers de l’artisanat ou confrérie de dévotion. La première regroupe des individus exerçant un même métier ou des métiers apparentés. Son objectif est principalement de réunir ses membres dans la prière collective lors de célébrations religieuses, messe de funérailles d’un confrère, messes anniversaires de décès, messes des grandes fêtes religieuses de l’année, procession et messe en l’honneur du ou des saints patrons de la confrérie... Le but ultime est de gagner par la prière et les offrandes, le salut éternel, le repos de son âme et de celles de tous les confrères. La confrérie défile en procession avec ses attributs, bannières, écussons, porte-cierges statue du saint patron et assure l’entretien d’une lampe perpétuelle ou d’un cierge allumé sur l’un des autels de l’église paroissiale. L’assiduité à toutes ces célébrations est obligatoire et un manquement est toujours sévèrement puni par une amende. Les confréries jouent également un rôle d’entraide par le prêt d’argent, de petites sommes le plus souvent, destinées à venir en aide à des confrères et à leur famille dans le besoin, et d’autres peuvent assurer l’entretien, à l’hôpital, d’un ou de plusieurs lits destinés à accueillir des confrères malades…
D'autres confréries ne sont pas liées à une profession déterminée : elles sont communément regroupées sous le vocable: confréries de dévotion et de charité. Le lecteur pourra lire à leur sujet les pages qui leur sont consacrées dans obermundat.org : confrérie du Très Saint Rosaire, confrérie de la Reith, confrérie des compagnons boulangers, cordonniers et meuniers, confrérie des forgerons…
Meister und Gesellen des Zimmer Handwerks, die diesseits des Rheines zwischen dem Blauen und dem Landgraben im deutschen Gebiet sesshaft sind, stiften in der Kirche zu Ruffach eine Bruderschaft. 21. Januar 1518.
Fig.1 : Bifeuillet 41v-42r du Liber Vitae de Rouffach, A.M.R. A/GG77 © Marie RENAUDIN
« Du parchemin, de la plume , de l'encre… ou la fabrique du Liber Vitae de Rouffach [1] »
Dans un précédent article, Gérard MICHEL m’avait invité à partager avec vous mon expérience au contact du Liber Vitae , ce trésor des archives municipales de Rouffach ; nous avions alors parlé du support parchemin, l’un des composants principaux de certains manuscrits. J'avais alors évoqué la première découverte intrigante, qui nous pousse à nous interroger sur les raisons de l’utilisation d’un type de parchemin précieux, le vélin, pour la réalisation d’un « simple » obituaire.
Dans cette deuxième partie, nous aborderons l’étude des encres qui ont permis de rédiger ce manuscrit.
Le Restitutio universalis de Remus Quietanus
En 2016 un échange avec l’archiviste de la Ville de Rouffach m’a conduit à m’intéresser de plus près à la biographie de notre astronome local Johannes Remus Quietanus.
Nous avions là sur le cadran solaire du couvent des Récollets une représentation peu courante du Système solaire qui devait, croyait-on, commémorer une éclipse de Lune, et à l’intérieur de l’église Ste Catherine de ce même couvent, la tombe de l'épouse de celui qui (c’était une première mondiale) a observé un transit de Mercure en 1631 à Rouffach.
Depuis lors, j’ai vainement essayé de trouver une connexion entre ces deux sujets d’étude : la fresque astronomique des Récollets et la biographie de l’astronome local, mais hormis cette coïncidence géographique et chronologique, je n’ai pas trouvé d’autre relation jusqu’ici. Dans cette quête, je demandais à la Ville d’acquérir une copie numérisée d’un manuscrit que Remus Quietanus avait rédigé en 1615, alors qu’il était élève de Christoph Grienberger au Collège de Rome : le Restitutio universalis motuum caelestium. Le déchiffrage de ce fascicule, le plus scientifique que Quietanus nous ait laissé, ne m’a pas permis de valider mon hypothèse, mais il nous donne l’occasion de faire plus ample connaissance avec l’auteur et de mesurer ses connaissances et compétences en Astronomie. Quelques autres articles reviendront sur cette étude.
Jacques Mertzeisen
La console de l'orgue Claude Ignace Callinet de 1855
Note en marge :
Acceptation d’un devis présenté par M. Callinet Cadet, facteur d’orgues à Rouffach, pour une grande réparation à l’orgue de la paroisse de Rouffach, suivi d’un traité du contrat.
Dans ce devis, Claude Ignace Callinet précise bien que les travaux à entreprendre sont une grande réparation de l'orgue en place dans l'église. Le greffier du conseil de fabrique note également qu'il s'agit de grandes réparations et agrandissements à faire à l'orgue de l'église paroissiale de Rouffach.
Revenons un peu en arrière et examinons l'orgue de 1855, avant l'intervention de Claude Ignace Callinet, qui nous a laissé, pour la plus grande partie, l'instrument que nous pouvons voir et entendre encore aujourd'hui.
L’orgue Hans Klein de Notre-Dame de Rouffach (1604-1606)
Cet article est un extrait, corrigé et refondu, d'un article publié en 1982 dans Archives de l'Eglise d'Alsace, Tome 2 de la troisième série. Il est le premier de deux articles consacrés aux Orgues et Organistes à Rouffach, le second paraîtra deux années plus tard, en 1984. Les deux articles sont le fruit de la complicité de Gérard Michel, organiste titulaire des orgues de Notre-Dame de Rouffach, alors historien débutant et novice en paléographie et de Pierre Paul Faust, archiviste de la Ville de Rouffach, dont la maîtrise a été d'un immense secours pour la lecture des manuscrits anciens.
Charlatan "Orgelpfüsscher" ou victime d'un complot?
Le lecteur pourra suivre ici l'histoire du nouvel orgue Hans Klein de l'église Notre Dame de Rouffach de 1606 dont les archives de Rouffach ont conservé un rare dessin et un dossier complet avec devis, contrat, expertises et contre-expertises qui ne manqueront pas de l'intriguer... ce Hans Klein, bourgeois de Strasbourg était-il vraiment, comme le laissent entendre les expertises de deux "experts" un "Orgelpfüsscher", un charlatan peu zélé, où était-il la victime d'un complot fomenté par des jaloux cherchant à nuire ? Au lecteur de juger!
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
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