Le poèle de la Tribu À l'Éléphant, 4 rue de la Poterne Rouffach
Au cours du Conseil ordinaire tenu par le Magistrat en septembre 1548, le maître de la Tribu À l'Éléphant, rapporte aux conseillers les plaintes des maçons de la ville dont la corporation subit la concurrence déloyale d'artisans "étrangers" . Cette affaire nous permettra de voir un des rôles importants des corporations qui est de protéger leurs membres des activités d'étrangers qui "casseraient les prix" ou produiraient des ouvrages de qualité moindre qui pourraient ternir la renommée de l'artisanat de la cité. Au seizième siècle, la ville de Rouffach comptait quatre tribus, reconnaissables à leur enseigne:
Mais revenons à notre affaire et voyons de quoi il s'agit:
Faisant suite à l'article publié précédemment sous le titre Signes lapidaires de l'église Notre - Dame de Rouffach, voici un relevé des signes lapidaires figurant sur la façade occidentale de l'église Notre-Dame de Rouffach, réalisé par Pierre-Paul Faust, historien et archiviste de la Ville.
A l'époque où Paul a procédé à ces relevés, la façade ouest de l'église était en travaux et un échafaudage métallique avait été installé, la couvrant jusqu'à la pointe du gable, au-dessus de la galerie et de la rosace. Cette façade était devenue, le temps des travaux, le terrain de jeux de Paul qui y passait des heures à détailler la moindre sculpture, les signes lapidaires et graffitis... J'ai eu l'occasion de m'étonner de son agilité lors de deux ou trois ascensions auxquelles il m'avait permis de l'accompagner: C'était en 1962 et je terminais alors un mémoire de fin d'études que, ne doutant de rien, j'avais intitulé: Rouffach, petite ville d'art alsacienne... Peu à l'aise sur les échafaudages et moins audacieux que Paul, j'ai néanmoins pu prendre une série de photos intéressantes pour illustrer mon travail.
La placette de la rue du Tir.
Les habitants de Rouffach auront sans doute remarqué les travaux entrepris depuis quelque temps pour réaménager le parking de la rue du Tir faisant face au bâtiment principal de l’ancien hôpital civil.
L'orgue Hans Klein de 1606
La lecture des comptes rendus des séances du Magistrat réserve bien souvent des surprises. Nous vous proposons dans l’article qui suit, trois courts extraits tirés du registre A.M.R. BB 4 qui consigne les protocoles des audiences des années 1547 -1551, principalement consacrées à des jugements en matière civile et correctionnelle. Même si la lecture de ces registres est toujours riche de renseignements, elle peut parfois s'avérer un peu lassante : ivrognerie, désordres dans la rue, injures et atteintes à l’honneur, coups et blessures, triche au jeu, petits larcins, tromperies sur les poids, les quantités ou la qualité par les meuniers, les boulangers ou les bouchers, déplacement de bornes, ...les mêmes délits reviennent régulièrement … mais les acteurs changent, et parfois il en est de plus pittoresques que d’autres !
La chaire gothique de la cathédrale de Strasbourg
image: Société des Amis de la Cathédrale de Strasbourg
Dans un article publié le 29 septembre sous le titre La découverte de l’été : les deux tomes manuscrits de Documenta Collecta d'Appolinaire Freyburger, (1813-1901), j’avais relevé un passage de chronique sur la « petite histoire » de la paroisse dans lequel son auteur évoquait des effets indésirables inattendus de l’arrivée du chemin de fer sur la jeunesse rouffachoise…
Quelques pages plus loin, le curé Freyburger égratigne sans tendresse l’un de ses prédécesseurs, le recteur Fritsch, au sujet de l’usage malencontreux qu’il fit de l’importante donation qu’une paroissienne fortunée de Rouffach, Mme Marie-Thérèse Treyer, avait faite à l’église paroissiale. On doit notamment au recteur Fritsch la démolition de la chaire de l’église Notre-Dame, un chef d’œuvre de l’art gothique, remplacé par une chaire en stuc qui sera elle-même démolie cinquante ans plus tard, pour laisser place en 1875 à la chaire actuelle en grès rouge… Il fit également édifier, financés par le même legs, deux autels supplémentaires, en stuc également, pour lesquels il fallut entailler profondément deux piliers de la croisée du transept. Ces autels, superflus selon Appolinaire Freyburger, disparaîtront également en 1870.
Johann Theobald Michaël Fritsch, né le 16 décembre 1787, professeur au grand séminaire, curé à Rouffach et Principal du collège communal de 1819 à 1828, chanoine honoraire et curé de Saint Georges de Sélestat en 1828, décédé le 6 octobre 1867.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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