On sait peu du village disparu de Suntheim qui se trouvait au sud de Rouffach, au débouché de la Vallée de Soultzmatt. Aucun vestige, pas le moindre croquis, peu d'écrits, et pourtant ...
Suntheim était bien plus qu’un hameau de quelques pauvres bâtisses. D’abord, c’était la demeure de plusieurs familles nobles qui ont essaimé plus tard en d’autres lieux. A Suntheim se trouvait la première implantation des Chevaliers de l’ordre teutonique, avec des bâtiments et leur église. A Suntheim aussi, une église de paroisse, l’église saint Etienne dont des vestiges ont subsisté longtemps après la disparition du village. Un couvent de femmes qui fut transféré à Guebwiller et devint le couvent Engelpforten, de la porte de l’Ange, une communauté de religieuses de l’ordre teutonique, une léproserie, un moulin, des maisons d’habitation, des rues, des champs, des prés et des vignes…des gens, des activités, une vie qui demande qu’on s’y intéresse et dont l’histoire reste à faire.
Je vous propose ci-dessus la transcription et la traduction en français d'un article de journal Die Strasburger Post, de 1908, rédigé par Théobald Walter: c'est le seul témoignage concernant les découvertes faites sur le site de Suntheim, lors des gigantesques travaux de déblaiement et de terrassement entrepris pour la construction de l'asile d'aliénés, actuel C.H.S.
Traduction
Strasburger Post Mercredi 15 juillet Première édition du matin 1908 No 757
Les tombes retrouvées lors des travaux de terrassement de l’asile d’aliénés du district Rufach-Suntheim, par Theobald Walter
Trois ans se sont écoulés depuis le premier coup de pelle sur le terrain chargé d’histoire, où s’élevait, il y a fort longtemps, le hameau disparu de Suntheim près de Rufach, afin d’y ériger l’hôpital psychiatrique du département du Haut-Rhin. À cette époque, tout le monde était impatient de découvrir ce que livreraient les profondeurs du sol pour la connaissance des temps passés et des populations, et de savoir enfin si les nombreuses hypothèses et légendes qui étaient attachées à ce lieu depuis les temps anciens s’appuyaient sur un fondement réel.
La plupart des vastes champs et des vignes de Saint-Étienne, comme on appelait la partie principale du site, avaient été retournés et explorés au cours de la période de construction, avec le plus grand soin, grâce à la vigilance des terrassiers et des entrepreneurs eux-mêmes, et pourtant aucune découverte importante n’a apporté de grandes surprises. Les vieux murs de fondation d’un mètre d’épaisseur de l’ancienne commanderie des chevaliers teutoniques de Suntheim, qui avaient été expulsés par la guerre des paysans, résistaient avec énergie aux pioches des démolisseurs, tout comme les puissantes caves d’une ancienne ferme de Suntheim; mais d’une manière générale ce ne furent que des tombes silencieuses et sombres qui, après leur isolement de plus de mille ans, se révélèrent aux yeux des ouvriers.
Déjà lors de la construction du Bremsberg par la société strasbourgeoise Kirchenbauer & Waltz en avril 1906, les ouvriers étaient tombés sur les premières tombes au pied du vignoble dans le lieu-dit Ober Ferkel. Deux squelettes gisaient paisiblement l’un à côté de l’autre, à la profondeur considérable de deux mètres. Le crâne avait été enfoncé, mais il subsistait la dentition complète, blanche comme neige et quelques restes d’os orientés sud-est. L’épée courte à un tranchant, appelée Scramasaxe, à leur gauche, désignait les corps comme étant ceux de guerriers. La seule décoration trouvée était une pièce de monnaie, percée, de l’empereur romain Commodus Antonius, de 187 après JC. Dans leur lutte pour défendre leur foyer et leur maison, ils avaient probablement été tués par un ennemi avide avec d’autres frères d’armes courageux et confiés à leur terre.
Devant ce premier site se trouvait une colline de plus de 100 mètres de large au sud-est, qui s’enfonçait progressivement en direction des rives voisines de l’Ombach. Lors du nivellement partiel de celle-ci, on y découvrit un cimetière et un lieu de sépulture très particulier. Sans cohérence, sans aucun arrangement symétrique, d’étranges groupes de tombes apparurent partout.
Ici, sur le versant sud, on découvrit dans les premiers jours de juin, une rangée de quatre squelettes regroupés autour du cadavre d’un enfant. Les adultes reposaient dans des fosses ordinaires, mais l’enfant avait trouvé un lieu de repos dans une sépulture soigneusement construite, en dalles de pierre provenant des carrières de Rouffach. Le tout donnait l’impression d’une sobre tombe familiale. Les perles d’argile avec des inserts jaunes, dispersées autour du corps et un fusaïole, appartenaient vraisemblablement à une femme.
Non loin, sur le versant est, un groupe similaire apparut quelques jours plus tard. Le sarcophage en pierre, encore en bon état, révéla trois cadavres d’enfants bien conservés, curieusement étroitement liés. Leur âge pouvait être compris entre 6 et 10 ans ; de fines perles d’argile, certaines en forme d’étoile, étaient nombreuses autour de leur cou. Les tombes environnantes restantes, au nombre d’environ 5 à 8, avaient été en grande partie détruites ; mais même là, le crâne et la dentition indiquaient un jeune âge. Quelles pouvaient bien être les origines de cet étrange lieu de sépulture ? La famine et la peste avaient-elles traversé le pays de manière meurtrière ou l’épée de l’ennemi avait-t-elle fait rage ? Qui peut le savoir aujourd’hui ? Ces jours sont loin, très loin, et les morts resteront à jamais silencieux.
Au mois de juillet, les travaux se déplacèrent davantage vers la plaine. Dans l’ancienne zone alluviale de l’Ombach, les découvertes furent bien sûr plus rares. Une boucle en bronze, une pointe de lance très rouillée, une pièce de monnaie romaine en cuivre à l’effigie de Trajan, un sceau en laiton gravé d’un lys et d’une étoile, une vieille pièce de monnaie de Strasbourg et une tombe d’enfants solitaire furent les seuls vestiges du passé trouvées dans le sol. Cette pièce présentait une valeur culturelle et historique particulière ; en y regardant de plus près, elle s’est avérée être l’un des rares deniers en argent frappés à Strasbourg même, à l’époque d’Otton III (983-1002) et est aujourd’hui conservée précieusement dans le Cabinet des Monnaies de Strasbourg. Le corps de l’enfant était paré d’un riche cordon de perles d’argile rouge, blanche et verte et de morceaux d’ambre ; la main droite portait un bracelet en bronze fin tressé et fermé par une attache délicatement ouvragée.
À la fin du mois d’août, la colline susmentionnée fut de nouveau attaquée du côté sud, découvrant d’abord une sobre tombe double. D’un côté, à côté de quelques fragments d’os, se trouvait un lourd scramasaxe de 0,70 mètre de long à double gorge (de sang ?), de l’autre côté, l’avant-bras droit était entouré d’un anneau de bras, en bois, de 6 centimètres d’épaisseur, tandis qu’aux pieds se trouvait un petit récipient d’offrande en argile, d’à peine 4 centimètres de haut. La zone environnante, d’autre part, était un fouillis varié de tombes en pleine terre, d’os d’animaux, de dalles, de restes calcinés de foyers et bien plus encore, une image désolée de destruction sauvage.
Quelques jours plus tard, la houe et la bêche plongèrent à nouveau dans le royaume des morts. La tombe d’un enfant révéla un délicat collier de perles bleuâtres et jaunâtres, parfois soudées par deux, trois ou quatre. Le corps de la mère, en bon état de conservation dans un cercueil (Kistengrab ?), portait deux longues parures d’oreilles en bronze presque intactes, avec leurs fermoirs. Du cou, coulait un long collier de plus de 70 perles, délicatement entrecoupé de morceaux d’ambre et de pendentifs en bronze. Une fusaïole bien conservée, en pâte de verre bleuâtre, se trouvait à ses côtés.
Avec ces objets, qui ont été mis au jour en octobre 1906, les découvertes de tombes avaient malheureusement atteint leur fin ; bien que certaines tombes eussent été découvertes ces dernières années, aucun ornement ou arme n’avait pu être trouvé. Enterrés à trop faible profondeur, ils avaient probablement été victimes depuis longtemps des travaux des vignes ; mais cependant, ces quelques découvertes ne devaient pas être sous-estimées pour notre histoire locale. Elles nous ramènent à l’époque où l’oppidum Rubiac ne touchait pas encore les rives de l’Ombach, mais où les fermes et les vignobles paisibles de la villa Rubiaca couvraient tout le Blachfeld. Les bijoux témoignent des caractères de la période franque-alémanique, les jours légendaires du roi Dagobert, noble donateur des Terres du Mundat au diocèse de Strasbourg. Le choix et la disposition des sépultures et les bijoux portés par les femmes et les enfants, témoignent de l’estime qu’on leur vouait, d’un sens profond de la vie familiale, d’un haut degré de culture spirituelle. En l’absence d’un dépôt approprié à Rufach même, les trouvailles elles-mêmes ont été remises au musée Unterlinden de Colmar.
Et maintenant, encore quelques mots sur la colline Saint Etienne, St. Steffenshügel !
Au débouché immédiat de la vallée de Soultzmatt, une petite colline isolée couverte de vignes soulève une tête de forme de conique, émergeant du terrain plat environnant. Les gens l’appelaient « St. Steffen », et la tradition rapportait que l’église du vieux village de Suntheim s’y trouvait autrefois.
Ce n’était pas l’avis des archéologues. Ils l’ont décrite comme un banal tumulus préhistorique, semblable à ceux qu’on rencontre par centaines dans notre forêt de la Hardt.
La colline étant tombée dans le périmètre de la nouvelle institution, et comme ses masses de terre en rendaient difficile la culture, et étaient par ailleurs nécessaires pour le remblai de la ferme nouvellement construite au moulin de Sundheim, son arasement fut décidé et réalisé en mars de cette année. Et il s’est avéré alors que ce que rapportait la tradition populaire était parfaitement exact : la colline avait en effet été élevée artificiellement par des mains humaines ! Dans ses profondeurs, reposaient les vestiges des murs et des gravats de l’église de Suntheim, comme nous le montre clairement dans un croquis à la plume de l’année[ ] conservée jusqu’à présent sous les voûtes des archives de la ville. Dans les décombres eux-mêmes, on découvrit quelques os d’animaux, un étrier médiéval avec un éperon de fer et quelques tessons sans plus de valeur. Le même travail fut également réalisé non loin de là, dans l’ancien cimetière de Suntheim, qui avait été transformé en vignoble depuis de longues, longues années, et qui avait été, lui aussi, victime des travaux agricoles. Et là, les trouvailles furent rares : des restes d’ossements, de puissants blocs de pierre, qui portaient probablement autrefois des croix funéraires, et les murs de fondation d’une chapelle, c’était tout ce qui pouvait être retiré des profondeurs du sol.
Les derniers vestiges du vieux Suntheim ont ainsi disparu de la surface de la terre et une nouvelle vie s'épanouit à présent sur le champ de ruines. Ainsi va le cours du temps et la vie reprend toujours ses droits. Mais le noble sentiment du devoir accompli envers ces morts silencieux gonflerait certainement les cœurs des autorités de l'Etat si elles consentaient au moins à préserver pour la postérité la mémoire de cette vieille communauté, en ajoutant à la suite du nom du nouvel établissement de soins la mention Rouffach-Suntheim ou Suntheim-près-Rouffach....
Theobald Walter
Transcription et traduction en français: Gérard Michel
Transcription du texte original:
Strasburger Post Mittwoch, 15. Juli Erste Morgen-Ausgabe 1908 Nr. 757
Die Gräberfunde bei den Erdarbeiten der Bezirksirrenanstalt Rufach-Suntheim, von Theobald Walter
An drei Jahre sind dahin gegangen seit der erste Spatenstich in das geschichtlich merkwürdige Gelände des längst entschwundenen Weilers Suntheim bei Rufach getrieben wurde, um dort die Irren-Heil und Pflegeanstalt für den Bezirk Oberelsass erstehen zu lassen. Allenthalben war man damals darauf gespannt, was wohl des Erdreichs verschwiegener Tiefe zur Kenntnis vergangener Zeiten und Geschlechter entsteigen würde, und ob die vielen Vermutungen und Sagen, die seit uralten Tagen an jener Stätte haften, auch einen wirklichen Hintergrund hätten.
Der größte Teil der weiten Acker und Rebzelge zu St. Stephan, wie sich der Hauptteil des Geländes nannte, ist im Verlaufe der Bauzeit weidlich durchgraben und durchwühlt worden und mit der größten Sorgfalt fand die Überwachung der Arbeiter sowohl von der Bauhütte als auch von den Unternehmern selbst aus statt, und doch haben keinerlei wichtige Funde irgendwelche große Überraschungen gebracht. Zwar leisteten die alten meterdicken Fundamentmauern der ehemalige Komturei der Deutschherren in Suntheim, die schon der Bauernkrieg endgültig vertrieben hatte, der Neuanlage noch wirkungsvollen Widerstand, ebenso die mächtigen Kelleranlagen eines alten Suntheimer Ackerhofes; aber im großen und ganzen waren es nur stille, dunkle Gräber, die in ihrer mehr als tausendjährigen Abgeschiedenheit dem Auge neuer Sterblichen wieder enthüllt werden.
Schon bei der Anlage des sogenannten Bremsberges durch die Straßburger Firma Kirchenbauer u. Waltz stießen im April 1906 die Arbeiter am Fuße des Rebberges im Gewann ober Ferkel auf die ersten Grabstätten. Zwei Skelette lagen in der beträchtlichen Tiefe von zwei Meter friedlich neben einander. Der längliche eingedrückte Schädel mit vollständigem, schneeweißem Zahn Werk und die wenigen Knochenreste wiesen nach Südosten. Das einschneidige Kurzschwert, der sogenannte Scramasax zur Linken, kennzeichnete die Bestatteten als Krieger. Als einziger Schmuck, fand sich die am Haupte des Bildes durchlöcherte Münze des römischen Kaisers Commodus Antonius aus dem Jahre 187 n. Chr. Im Kampfe um Herd und Heim sind sie wohl vom gierigen Feinde mit manchen andern tapferen Brüdern dahin gestreckt und der lieben Heimatscholle anvertraut worden.
Vor dieser ersten Fundstelle lag eine nach Südosten vorgeschobene Hügelwölbung von über 100 Meter Breite, die allmählich nach dem unfernen Ombach Ufer herniedersank. Bei der teilweisen Einebnung desselben erwies auch sie sich als ein Gräberfeld und zwar ein ganz eigenartiges. Ohne Zusammenhang, ohne jegliche symmetrische Anordnung traten allenthalben seltsame Gruppen von Grabstätten zutage.
Hier am Südhang zeigte sich bereits in den ersten Junitagen eine Reihe von vier Skeletten um eine Kinderleiche gruppiert. Die Erwachsenen umhüllten gewöhnliche Erdgräber, das Kind dagegen hatte in einem sorgfältig aufgebauten Plattengrabe der Rufacher Brüche eine bevorzugte Ruhestätte gefunden. Das Ganze machte den Eindruck eines schlichten Familien Grabes. Die zerstreuten Tonperlen mit gelben Einsätzen und ein Spinnwirtel gehörten wohl einem der weiblichen Wesen an.
Dort, am Osthang stieg wenige Tage später eine ähnliche Gruppe empor. Das ebenfalls gut erhaltene Steinkistengrab barg dort seltsamerweise drei eng zusammengeschlossene gut erhaltene Kinderleichen. Ihr alter mag zwischen 6 bis 10 Jahren gewesen sein; feine Tonperlen, zum Teil in Sternformen, lagen zahlreich um die Halsgegend. Die übrigen umliegenden Gräber, etwa 5 bis 8 an der Zahl, waren größtenteils zerstört; aber auch dort wiesen Kopf und Zahn auf ein jugendliches Alter hin. Wie mag wohl diese seltsame Trauerstätte entstanden sein? Zogen Hunger und Pest mordend durch das Land oder hat etwa des Feindes Schwert vorübergehend gewütet? Wer mag es erraten? Jene Tage liegen fern, sehr fern, und die Toten schweigen.
Im Monat Juli, zogen sich die Arbeiten mehr der Ebene zu. Drunten im alten Schwemmgebiet des Ombaches waren die Funde natürlich spärlicher. Eine Bügelschnalle aus Bronze, eine arg verrostete Lanzenspitze, eine römische Kupfermünze mit Trajans Bild, ein Messingpetschaft mit Lilie und Stern, eine ältere Straßburger Münze und ein einsames kindergrab waren die einzigen Spuren der Vergangenheit, die im Erdreich gefunden wurden. Von besonderem kulturgeschichtlichem Wert war die letztere Münze; sie erwies sich bei genauer Untersuchung als einer der seltenen Silberdenare, die zu Zeit Ottos III (983-1002) in Straßburg selbst geprägt worden waren, und ist heute ein wertvoller Bestandteil des Münzkabinetts in Straßburg. Die Kinderleiche war mit einer reichen Halschnur roter, weißer und grüner Tonperlen und Bersteinstücke geschmückt; die Rechte zierte ein gewundenes, feines Bronzearmband mit zierlichem Schlusshaken.
Ende August, wurde der oben erwähnte Hügel abermals von der Südseite angegriffen, wobei zunächst ein schlichtes Doppelgrab geöffnet wurde. Auf der einen Seite lag neben wenigen vermoderten Knöcheln ein schwerer Scramasax von 0,70 Meter Länge mit doppelter Blutrinne, auf der anderen umschloss den rechten Unterarm eine 6 Zentimeter dicke hölzerne Arm Wulst, während zu Füssen ein kleines, kaum 4 Zentimeter hohes Tongefäß als Beigabe stand. Die nähere Umgebung dagegen bildete ein buntes Durcheinander von Erdgräbern, Tierknochen, Plattenanlagen, Brandschutt und anderes mehr, ein wüstes Bild wilder Zerstörung.
Wenige Tage später drangen Hacke und Spaten noch einmal störend ins Totenreich ein. Das Grab eines Kindes barg eine zierliche Perlschnur bläulicher und gelblicher Tonperlen, manchmal zu zwei, drei oder vier zusammengepresst. Die im Kistengrabe wohl verwahrte Mutter, trug zwei fast unversehrte lange bronzene Ohrgehenge mit Schlussknoten. Vom Halse floss eine weite Schnur von über 70 Perlen hernieder, die zierlich mit Bernsteinstücken und bronzenen Gehängen durchsetzt war. Ein gut erhaltener Spinnwirtel aus bläulicher Glaspaste lag zu Seite.
Mit diesen im Oktober 1906 ausgehobenen Genständen hatten leider die Grabfunde ihr Ende erreicht; Zwar kamen im Laufe der letzten Jahre noch manche Gräber zum Vorschein, doch konnte Keinerlei Zierrat, keinerlei Gewaffe mehr ausfindig gemacht werden. Sie waren wohl bei der allzu geringen Tiefe durch die Reb Kulturen längst zerstört worden, Doch sind auch die wenige Funde von nicht zu unterschätzendem Wert für unser Lokalgeschichte. Sie führen uns in die Zeiten zurück, da das Oppidum Rubiacum noch lange nicht am Ombachufer trotzte, dafür aber die friedlichen Ackerhöfe und Rebgärten der ausgebreiteten villa Rubiaca das ganze Blachfeld überdeckten. Die Schmuckgegenstände zeigen durchwegs die charakteristischen Merkmale der fränkisch-alemannischen Periode, der sagenreiche Tage weiland König Dagoberts, des edelmütigen Schenkgebers der Mundatlande an das Straßburger Bistum. Die bevorzugte Beisetzung und Ausschmückung von Frauen und Kindern zeugt von besonderer Wertschätzung derselben, von tiefem Verständnis für des Familienleben, von einem hohen Grade geistiger Kultur. Die Funde selbst sind in Ermangelung eines geeigneten Aufbewahrungsortes in Rufach selbst dem Unterlindenmuseum in Colmar übergeben worden.
Und nun noch einiges über den sogenannten „St. Steffenshügel“ !
Am unmittelbaren Ausgange des Sultzmattertales erheb im ebenen Gelände ein einsamer Reb Hügel sein kegelförmiges Haupt. Das Volk nannte ihn „St. Steffen“, und die Überlieferung wollte wissen, dass die Kirche des alten Dörfchens Suntheim einstens dort gestanden hätte Anders die Herren Archäologen! Sie bezeichneten ihn als ein vorgeschichtlicher Grabhügel, als einen sogenannten Tumulus, wie sie zu Hunderten in den unseren Hardwaldungen zu treffen sind
Der Hügel fiel in das Gelände der neuen Anstalt, und da dessen Erdmassen einesteils den regelrechten Ackerbetrieb erschwerten, andernteils zur Aufschüttung des neuerbauten Gutshofes an der Suntheimer Mahlmühle nötig waren, wurde seine Einebnung beschlossen und im März d. Js. auch ausgeführt Dabei zeigte sich, dass Volksüberlieferung vollständig in ihrem Rechte war Der Hügel war zwar künstlich von Menschenhand geschaffen; ber in seinem Innern ruhten die Mauer-und Schuttreste des Suntheimer Kirchleins, wie es uns in bisher im stätischen Archivgewölbe entdeckter Federriss aus dem Jahre[]noch deutlich zeigt Im Gerölle selbst, lagen wenige Tierknochen, ein mittelalterlicher, rechteckiger Steigbügel samt einem Stachel Sporn aus Eisen und einige Scherben ohne weitern Wert. Der gleichen Arbeit fiel auch der nahe gelegen alte Suntheimer Friedhof, der aber lange, lange Jahre schon in ein Rebgarten umgeschaffen war, zum Opfer Und da wahren die Funde rech spärlich; Knochenreste, mächtige Steinblöcke, die wohl einst Grabkreuze getragen haben, und Fundamenten Mauern einer Kapelle, das war alles, was der dunklen Tiefe enthoben werden konnte
Die letzten Reste Alt-Suntheims wären somit vom Erdboden verschwunden und neues Leben blüht bereits aus dem Ruinenfelde. Das ist nun einmal so der Zeiten Lauf und der Lebende hat immer Recht. Aber eine heilige Pflicht der Pietät den schweigsam Toten gegenüber, würde unsere Landesbehörde sicherlich erfüllen, wenn sie wollte, indem sie der neuen Heil- und Pflegeanstalt die Bezeichnung Rufach-Suntheim oder Suntheim bei Rufach beilegen würde
Theobald Walter
Transcription et traduction en français: Gérard Michel