Le plus ancien parchemin conservé à Rouffach A.M.R. fonds A / P1 (A / GG 56) 27/02/1270
Petite histoire du fonds de parchemins des archives municipales de Rouffach, par Th. Walter 1910
Le fonds de parchemins conservé aux archives municipales est un ensemble exceptionnel de 1228 parchemins, dont le plus ancien date de 1270 et le plus récent a été découvert en 1854 ... dans le bouton de la croix de la flèche de l’église. Ce fonds de parchemin a été inventorié en 1910 par Th. Walter et l’archiviste de la Ville, Mme Thérèse Rueff a procédé en 2020 au récolement de cet ensemble, à la conservation duquel elle apporte son expertise et ses soins.
Beaucoup de ces parchemins concernent des ventes, cessions, donations, rachats de rentes, de biens immobiliers. D'autres sont des fondations, fondations perpétuelles, de messes anniversaires, de lampe perpétuelle à l'église... D'autres encore, des contrats, remises de dettes, fondation d'indulgences, signature d'une paix entre belligérants, ... bref, tout document qui a un caractère officiel, parce qu'il engage l'avenir, parfois pour "mille ans et plus" . Pourquoi du parchemin ? Le parchemin est un support noble, rare et couteux, de conservation durable, à la différence du "zedel" sur lequel l'artisan inscrivait sa note de frais et qui n'avait pas vocation à être conservé... Le parchemin était accompagné d'un ou de plusieurs sceaux officiels qui valident et légalisent l'acte et lui donnent une force probsante.
J'ai entrepris depuis quelques années d'explorer ce fonds, et je suis très loin d'avoir terminé! C'est un privilège rare d'avoir accès à ce type de documents. Extraire ces chartes de leur enveloppe, découvrir leur contenu, déchiffrer leur écriture, examiner les sceaux, est source d'un réel plaisir, avec les surprises du déchiffrage, la lutte avec les écritures des scribes et des abréviations inconnues (il faut économiser le support!)... Et j'ai rarement été déçu: même si l'objet semble inintéressant de prime abord (un texte interminable à déchiffrer qui garantit une remise de 40 jours de purgatoire !), chacun de ces documents peut contenir une pépite...
Je propose au lecteur l'introduction rédigée par Th. Walter en 1910 à son inventaire des parchemins conservés aux archives de Rouffach. Le texte est en allemand, manuscrit, et n'a jamais été édité: c'est un document incontournable qui sert régulièrement aux chercheurs, encore aujourd'hui.
Le lecteur trouvera ci-après le texte allemand, suivi d'une traduction en français
Gérard Michel
Die Pergamenturkunden des Stadtarchives zu Rufach
Regesten und Inventarium von Th. Walter 1908-1910
Vorbemerkung
Das alte Rufach konnte kein einheitliches städtisches Archiv, wie wir es heute haben. Jede pflege hatte ihren eigenen gesonderter Urkundenbestand, den der jeweilige Pfleger oder Schaffner zu Händen hatte und verwaltete.
Solche Abteilungen waren:
- die Stadtschaffnei
- die Kirchenpflege
- die Spital und Gutleutepflege
- die Pfründen und Kaplaneien
- die Zünfte u.a.
Doch, schon im 17ten Jahrhundert waren die meisten Briefe und Pergamente der Sicherheit halber im sogenannter Stadtgewölbe deponiert. Ein gemeinsames Inventar war aber niemals angefertigt worden. Dagegen sind uns zwei alte Verzeichnisse aus dem Ende des 15ten Jahrhunderts erhalten, das eine von der Kirchenpflege und das andere von der Spitalpflege.
Jedes Verzeichnis hat vollständige Register mit genauem Datum. Die Briefzeichen, die sowohl das Regest am Rande als die Urkunde auf der Rückseite tragen, sind zunächst:
Das Inventar der Kirchenpflege umfasst 122 Stück. Mit der Kirchenpflege waren schon seit 1438 die von den Barfüßern an die Stadt abgetretene Urkunden vereinigt, wobei sich auch einige Beginenbriefe befanden.
In das Spitalarchiv kam im 17ten Jahrhundert der schöne Pergamentbestand des Spitals zum Heiligen Geiste, eines Tochterklosters von Stephansfeld, mit der ältesten Originalurkunde, einer Schenkung von 1270. In dieselben Sammlung gehört eine Reihe Zinsbriefe des Gutleuthauses von Sultz.
Eine letzte wertvolle Bereicherung von etwa 150 Pergamenten erfuhr unser Archiv beim Ausbruch der französischen Revolution von 1789, als das sogenannte Amtsschaffnei Archiv der Mundat an die Stadtverwaltung ausgeliefert werden musste.
Nach der Revolutionstagen lag das Archiv in völlig verwahrlostem Stande im Stadthause. Abbé Vogelgsang besuchte es in den zwanziger Jahren von Zeit zu Zeit zu geschichtlichen Aufzeichnungen, die dann später Ehrendomherr Freyburger zu einem zweibändigen Werk (Ms. Im Pfarreiarchiv) Documenta collecta vereinigte.
Erst infolge der Instruction pour la garde et la conservation des archives (8 August 1839) und der Instructions pour la mise en ordre et le classement des archives départementales et communales (24 August 1841) erschien am 56. März 1843 das allgemeine Archivreglement, dem davon 1854 eine genaue Instruktion zur Abfassung der Inventare folgte.
Gegen Ende des Jahres 1855 wurde in Rufach eine genaue Besichtigung der alten Bestände vorgenommen, vorauf der Präfekt in Colmar einzelnen alten Dokumenten für das dortige Archiv beansprucht (13 Februar 1856) und auch erhielt.
Am 22 Auguste 1867 übersandte der Präfekt die Formulare zu einem neuen Inventar und verlangte von der Stadt die Herausgabe von 18 älteren Mundatsrechnung, die für Rufach keinerlei Wert hätten. Die wanderten am 17. April 1858 in das Departemental Archiv nach Colmar. Von diesem April hörte das Drängen des Präfekten nicht mehr auf, doch Ordnung in das reichhaltige und wertvolle Archiv zu bringen.
Endlich, im Märtz 1860, beauftragte der Maire den ehemaligen Friedensrichter Bucher aus Rufach, eine Inventarisierung nach dem vorgeschriebenen Muster vorzunehmen.
Aber Bucher zeigte keine große Eile, trotz aller Mahnungen und Bitten, mit denen Maire und Präfekt nicht kargten. Als er auch auf persönliche Briefe von Colmar aus stumm blieb, entzog ihm der Präfekt durch Verfügung vom 9. März 1863 den Auftrag und erteilte ihn von neuem Herrn Sommer, ancien archiviste de la préfecture.
Im September 1866 hatte Sommer die Arbeit vollendet, und die Gemeinde zahlte ihm nach einigen Auseinandersetzungen eine Vergütung von 3000 frs. Auf die geforderte Drucklegung des Inventars wurde verzichtet.
Im Laufe der Jahre, geriet das sonst leidlich verwahrte Archiv abermals in Unordnung, hauptsächlich dadurch, dass der Archivraum zur Unterbringung aller mmöglichen Geräte und Papiere benutzt wurde. Acktenbündel fielen zu Boden und rissen auseinander oder wurden in den Fächern in und durcheinander gedrückt, um andere Sachen Platz zu machen. Manches Siegel ging dabei zu Grunde. Als ich 1893 das Archiv zum ersten Male besichtigte, war die allgemeine Ordnung bereits arg in Brüche geraten, so dass ich bei Benutzung desselben später das Inventar kaum mehr gebrauchen konnte, sondern aufs Gradewohl angewiesen war.
Aus eigenem Antrieb habe ich dann im Winter 1908 die Ordnung der Pergamenturkunden, die am meisten gefährdet waren, unter dankbare Mithilfe des Kollegen Herrn Carl Bruxer begonnen, und im laufe des Sommers 1910, das vorliegende Inventar beendigt.
Eine Vergütung unserer Mühe haben wir von der Stadtverwaltung nicht beansprucht.Rufach, den 14. Juli 1910
Th. Walter
Traduction :
Les Parchemins des Archives Municipales de Rouffach
Inventaire par Th. Walter 1908-1910
Avant-propos
L'ancienne Rouffach ne possédait pas d'archives municipales unifiées, telles que nous les connaissons aujourd'hui. Chaque administration (Pflege) avait son propre fonds d'archives distinct, que le responsable ou l'intendant respectif détenait et gérait.
Ces sections étaient les suivantes :
• l'intendance Municipale (Stadtschaffnei)
• l'administration Paroissiale (Kirchenpflege)
• l'administration de l'Hôpital et de la Léproserie (Spital und Gutleutepflege)
• les prébendes et les chapellenies (Pfründen und Kaplaneien)
• les Corporations, etc. (die Zünfte u.a.)
Cependant, dès le XVIIe siècle, la plupart des lettres et des parchemins furent déposés par mesure de sécurité dans ce qu'on appelait la pièce voutée de pierre (Stadtgewölbe). Un inventaire commun n'avait cependant jamais été dressé. En revanche, deux anciens inventaires datant de la fin du XVe siècle nous sont parvenus, l'un provenant de l'administration paroissiale et l'autre de l'administration de l'hôpital.
Chaque inventaire possède des index complets avec une date précise. Les marques de référence, qui figurent à la fois dans le registre en marge et sur le dos du document, sont initialement :
L'inventaire de l'administration paroissiale comprend 122 pièces. Dès 1438, les documents cédés à la ville par les Franciscains furent joints à ceux de l'administration paroissiale, parmi lesquels se trouvaient également quelques lettres de béguines.
Au XVIIe siècle, le bel ensemble de parchemins de l'hôpital du Saint-Esprit, une maison-fille de Stephansfeld, rejoignit les archives de l'hôpital, avec le document original le plus ancien, une donation de 1270. Une série de lettres de rentes de la léproserie de Soultz appartient à la même collection.
Un dernier et précieux enrichissement d'environ 150 parchemins eut lieu dans nos archives au moment de la Révolution française de 1789, lorsque les archives dites de l’Amtsschaffnei du Mundat durent être remises à l'administration municipale.
Après les années révolutionnaires, les archives se trouvaient dans un état de complet abandon à l'hôtel de ville. L'abbé Vogelgsang les visita de temps à autre dans les années 1820 pour des notes historiques, que le chanoine Freyburger réunit plus tard en un ouvrage en deux volumes (Ms. dans les archives paroissiales) intitulé "Documenta collecta".
Ce n'est qu'à la suite de l’ Instruction pour la garde et la conservation des archives (8 août 1839) et des Instructions pour la mise en ordre et le classement des archives départementales et communales (24 août 1841) qu'apparut le 56 mars 1843 le règlement général des archives, auquel succéda en 1854 une instruction précise pour la rédaction des inventaires.
Vers la fin de l'année 1855, une inspection minutieuse des anciens fonds fut effectuée à Rouffach, à la suite de quoi le préfet de Colmar réclama (13 février 1856) et obtint certains anciens documents pour les archives de cette ville.
Le 22 août 1867, le préfet transmit les formulaires pour un nouvel inventaire et demanda à la ville la remise de 18 anciens parchemins relatifs aux comptes de l’Ober-Mundat, qui ne représentaient aucune valeur pour Rouffach. Ceux-ci furent transférés le 17 avril 1858 aux Archives Départementales de Colmar. À partir de ce moment, les pressions du préfet pour mettre de l'ordre dans les archives riches et précieuses ne cessèrent plus.
Finalement, en mars 1860, le maire chargea l'ancien juge de paix Bucher de Rouffach de procéder à un inventaire selon le modèle prescrit. Mais Bucher ne montra pas une grande hâte, malgré tous les avertissements et les incessantes sollicitations du maire et du préfet. Bucher restant muet, même aux lettres personnelles venant de Colmar, le préfet lui retira sa mission par arrêté du 9 mars 1863 et la confia à Sommer, ancien archiviste de la préfecture. En septembre 1866, Sommer avait achevé le travail, et la commune lui versa, après quelques différends, une rémunération de 3000 francs. Il fut renoncé à l'impression demandée de l'inventaire.
Au fil des années, les archives, jusqu’alors passablement conservées, retombèrent dans le désordre, principalement parce que la salle des archives fut utilisée pour entreposer toutes sortes d'outils et de papiers. Des liasses d'actes tombaient par terre et se déchiraient ou étaient entassées pêle-mêle dans les rayons pour faire de la place à d'autres choses. De nombreux sceaux furent ainsi détériorés.
Lorsque je visitai les archives pour la première fois en 1893, l'ordre général était déjà fortement compromis, de sorte que lors de mes recherches ultérieures, je pouvais à peine me servir de l'inventaire et devais procéder au hasard. De ma propre initiative, j'ai alors commencé, durant l'hiver 1908, le classement des chartes de parchemin, qui étaient les plus menacées, avec l'aide reconnaissante de mon collègue Monsieur Carl Bruxer, et j'ai achevé l'inventaire actuel au cours de l'été 1910.
Nous n'avons réclamé aucune rémunération pour notre peine à l'administration municipale…
Rouffach, le 14 juillet 1910
Th. Walter
Suivent plusieurs inventaires qui restent précieux pour l’historien :
. Baillis et Amtmans épiscopaux de la ville de Rouffach 1260-1789
. Schultheiss (prévôts) épiscopaux de la ville de Rouffach 1216-1765
. Liste des greffiers de l'ancienne Rouffach 1295-1806 Bibliographie de 76 titres, dont les ouvrages déjà publiés de Th. Walter
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