Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Jean Simon MULLER est une personnalité rouffachoise incontournable pour tous ceux qui veulent écrire l'histoire de Rouffach. Dans des articles précédents nous avons largement puisé dans le précieux ouvrage dont il a été le rédacteur à partir de 1727: l'Urbaire de la Ville de Rouffach, conservé aux Archives municipales de Rouffach sous la Cote AA 11.
Le lecteur trouvera ci-dessous quelques éléments de sa biographie que nous a confiés amicalement le Dr. François BOEGLY:
Cet article fait suite à l’article intitulé L'assaut et la prise de la ville par les suédois en février 1634, racontée par Jean Simon MÜLLER dans l'Urbaire de la Ville, URBARIUM RUBIACENSIS CIVITATIS, de 1727. Rouffach sort exsangue de la guerre de Trente Ans: la population est décimée, l'économie ruinée, les cultures perdues.
Le chroniqueur conclut par ces mots :
Tout cela montre clairement ce que notre bonne ville de Rouffach a enduré au cours de cette guerre des suédois comme angoisses, chagrins et misère auxquels peu de bourgeois ont survécu, une grande partie d’entre eux sont morts de frayeur, de faim et de chagrin.
Les conseillers du Magistrat touchaient, jusqu’en l’année 1614 une indemnité annuelle dans la mesure où les revenus de la ville le permettaient, est-il dit pudiquement dans un des protocoles ! En plus, ils profitaient très largement de bien des avantages, en particulier des nombreuses bombances qui les rassemblaient à toutes occasions… les comptes du Bourgmestre nous révèlent, sans pudeur, le nombre et le prix de ces « troisièmes mi-temps »…
Dans le langage populaire, bourge ou bourgeois, désigne des personnes qui font étalage de leur aisance matérielle et financière au travers de signes extérieurs de richesse ou qui ont un goût affirmé pour le paraître. Pour les classes populaires, est appelé bourgeois tout ce qui n’est pas vulgaire, qui a de belles manières, qui n’est pas de la banlieue, qui est des classes supérieures, le riche, le nanti, le capitaliste…
Originellement le mot bourgeoisie désigne « ceux qui habitent le bourg », les gens de la ville, marchands, artisans, etc., par opposition à ceux de la campagne.
Dans la période qui nous concerne dans cet article, c’est-à-dire du Moyen-Âge à la fin de l’Ancien Régime, la bourgeoisie est la classe des habitants qui ont acquis les droits de bourgeoisie : le droit de s’établir dans la ville leur confère le droit d’y exercer une profession, d’être membre d’une corporation, d’une confrérie, de bénéficier de la protection de la ville en matière de droit et de justice en particulier. En contrepartie, ils payent des impôts, participent aux corvées, assurent les tours de garde et la défense de la ville et peuvent être enrôlés dans des campagnes militaires à l’extérieur.
La Une du Progrès illustré relatant la catastrophe de Bouzey (88) le 27 avril 1885
L'hiver 1709 a été évoqué dans un article précédent paru sous le titre 1709 un hiver particulièrement rigoureux et meurtrier. Cette fois Jean-Simon MULLER nous parle d'un autre hiver qu'il a vécu, celui de l'année 1739 au cours duquel beaucoup de gens sont morts gelés et qui anéantit les réserves de vin et les espoirs de récolte de l'année suivante. Une année 1740 où les pluies et la fonte des neiges ont été la cause d'une catastrophe meurtrière qui noya de nombreuses personnes: la rupture de la digue du lac du Ballon.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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