Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
stèle commémorative dans le chœur de l'église Notre-Dame de Rouffach, rappelant le massacre des religieux par les suédois le 15 février 1634
En 1634, le roi de Suède, avec l’appui de quelques villes impériales, envahit et dévasta l’Alsace. Colmar, qui avait trahi l’empereur accueillit les troupes suédoises et la ville devint un vrai repaire de pillards.
Cette année 1634, le 15 février, les suédois arrivèrent aux portes de Rouffach et assiégèrent la ville. Les gens de Rouffach, avec quelques soldats impériaux se défendirent avec ardeur jusqu’au moment où la ville fut prise d’assaut par les suédois qui, pendant trois longues heures massacrèrent tous les hommes qu’ils rencontraient.
Les religieux se réfugièrent dans la sacristie de l’église paroissiale, les suédois forcèrent la porte à coups de hache, se saisirent des religieux qu’ils traînèrent jusqu’au Neuhaus où ils furent massacrés.
La ville fut mise à sac par les suédois et les rouffachois furent contraints de payer aux occupants une très forte rançon, si exorbitante qu’ils durent y engager tous leurs biens et toute leur fortune. Les notables qui avaient survécu au massacre furent menés à Colmar et jetés en prison où on ne cessait de les menacer de les pendre si la rançon exigée n’était pas payée dans son intégralité.
L’insécurité régna de nombreuses années, tout le temps que dura la présence des suédois dans le pays.
Nous avons évoqué plusieurs fois dans ces pages la figure de Jean-Simon MÜLLER, le rédacteur de l’URBARIUM RUBIACENSIS CIVITATIS ou Stadt Buch und Urbarium von Ruffach, conservé aux A.M.R. dans le fonds ancien des archives municipales, série AA n° 11.
Cet Urbaire rassemble des copies des anciennes chartes et lettres qui contiennent les droits et les privilèges de la ville depuis les années qui ont suivi sa fondation. Mais ce registre contient aussi des passages de vraie chronique, dans lesquels l’auteur évoque des événements dont il a été un témoin direct.
Nous avons choisi un passage dans lequel il décrit un hiver particulièrement rigoureux et meurtrier, celui de 1709, il y a un peu plus de 300 ans, à une époque où on ne parlait pas encore de dérèglement climatique…
rue de la Poterne porte d'entrée de l'ancien poêle À l'Éléphant
Règlement de Guillaume, évêque de Strasbourg, sur les deux tribus et poêles des bouchers et maréchaux de Rouffach.
emblème de la Snider Zunfft, corporation des tailleurs d'habits
Le mardi après la Visitation de Nostre-Dame en l'année 1509, Guilaume III de HOHNSTEIN, prince-évêque de Strasbourg (de 1506 à 1541) décide de réunir plusieurs corporations de métiers Zunft en une seule "tribu" dans le but d'alléger les charges dont "les gens de métier" avaient souffert jusqu'alors. Les archives municipales de Rouffach conservent une copie, en français, du début du 17ème siècle que nous nous proposons de vous faire découvrir. Ce document est très intéressant parce qu'il nous révèle quelques aspects de la vie quotidienne des poêles, ici celui qui porte l'enseigne de La Licorne, et il précise également quelques items du règlement et des droits des métiers qui composent cette nouvelle structure. On y trouvera enfin le règlement et les privilèges de la confrérie des tailleurs d'habits.
Maria SCHLOSSER est originaire de Müstelbrunn, dans le Bade-Wurtemberg, principauté de Fürstenberg. Veuve de Michaël DÜRINGER, de son vivant bourgeois de Eguisheim, elle est soupçonnée de sorcellerie, arrêtée et emprisonnée en mars 1630. Elle livrera ses premiers aveux le 4 avril 1630 et d’autres suivront le 13 avril 1630. Son procès eut lieu sans doute le 23 avril 1630 et elle sera exécutée le jour même sur le bûcher, comme sorcière …
Dans ses premiers aveux, elle déclare que trente deux ans auparavant, elle vivait à Müstelbrunn et était encore célibataire. Elle était au service de Jacob WALFF.
Un soir, dit-elle, elle était allée danser avec plusieurs autres jeunes de son âge et elle n’était rentrée chez elle que tard dans la nuit, vers une heure du matin.
Elle avait en ce temps là un petit ami, un certain MARX, lui aussi valet dans une maison voisine de celle où elle logeait. Elle lui avait déjà à plusieurs reprises accordé ses faveurs sich unehlich vermischt, mais ce Marx ne l’avait apparemment pas accompagnée ce soir là.
Sur le chemin du retour, à son retour du bal, elle est abordée par un homme qu’elle a d'abord pris pour ce MARX : ils se laissent un peu distancer par le reste du groupe et là, derrière un bosquet, arrive ce qui devait arriver : die Unzucht mit demselben verricht…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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