Maison de recette du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg, actuel presbytère catholique de Rouffach
Avant la Révolution, le clergé de la paroisse de Rouffach, curé et vicaires, étaient installés dans une maison de la rue des Prêtres, qui valut d’ailleurs son nom à cette rue, die Pfaffengasse. Après la Révolution, les prêtres quittèrent cette maison, que l’on continua d’appeler, jusqu’aujourd’hui, « l’ancien » presbytère. Il fallut alors leur trouver un « nouveau » presbytère convenant à cet usage. Et c’est alors que commence un invraisemblable parcours de recherche, un feuilleton qui se poursuit une trentaine d’années, avec de multiples péripéties, sans que l’on parvienne vraiment à savoir où, pendant ce temps, étaient logés ces malheureux curés sans domicile fixe…
L’ancien presbytère.
L’ancien presbytère de la paroisse de Rouffach se trouvait jusqu’à la Révolution au n° 12 de la rue des Prêtres, Pfaffengasse [1]. Il s’agit d’une maison du tout début du 17ème siècle : la porte de la cage d’escalier en vis porte la date de 1608. Le corps de logis principal avec ses murs pignons à redents, le mur de clôture sur rue, sont protégés par arrêté du 29 octobre 2001.
Peu de documents d’archives anciens évoquent cette construction de la Pfaffengasse. La ruelle elle-même, est citée dans le Liber Vitae [2] «in Phaffengassen » et dans une charte de 1323, «…von sime huse in Phaffingasse…» [3] Ce presbytère était propriété de l’évêque de Strasbourg et devint Bien National après la Révolution.
En août 1793 [4], le curé républicain Jean Keller, s’adressait dans une lettre au citoyen Munsch fils, commissaire provisoire de la commune, pour le prier de procéder dans les plus brefs délais aux réparations urgentes qui s’imposaient dans son presbytère. Il espérait que les réparations seraient faites avant les vendanges, « époque où les mauvais temps ordinairement empêchent ces sortes de travaux » et demande que les ouvriers de la Ville commencent sans délai les plus pressantes réparations… A quoi les autorités de la Ville lui répondirent que les publications pour une adjudication au rabais des travaux avaient été faites à Soultzmatt, Westhalten, Meyenheim, Orschwihr, Pfaffenheim et Gueberschwihr, mais que personne ne s’était présenté !
Le 3 mai 1793, Michel Aman, maître maçon et Antoni Ruckstuhl, maitre charpentier, désignés par « geschwohren Werckmeister », maîtres-jurés, avaient présenté un devis pour les travaux urgents à réaliser dont ils avaient estimé le montant à 996 livres, un sol.
Le 10 juin, le Directoire du Département du Haut-Rhin, séant à Colmar, autorise la municipalité provisoire de Rouffach à procéder aux réparations urgentes dont le prix ne devra pas excéder les 996 livres du devis. Sans doute la modicité de cette somme n’avait-elle guère incité les artisans à s’engager dans ces travaux, puisqu’en août, personne n’avait encore répondu aux appels d’offre… D’après le devis présenté par Michel Aman et Antoni Ruckstuhl, les travaux à entreprendre concernaient la rénovation de chambres, la réalisation de cloisons ( rigelwant), l’aménagement d’une chambre pour les domestiques (gesintstub, Gesindestube,), une réorganisation de l’étable (Kiechstall), du pressoir, de la buanderie et des travaux dans la cuisine ( … ein neyen bachoffen in der küch unt den firhart aus zu bessern : un nouveau four, des réparations à la cuisinière (Feuerherd), des portes et divers travaux de serrurerie… Ces travaux ont-ils été réalisés ? Aucun document d’archive ne permet, pour l’instant, de l’affirmer. Une papier retrouvé dans de vieilles notes (malheureusement, j’ai omis d’en noter la cote) indique qu’en octobre 1794, la municipalité quittait l’ancien hôtel de ville pour s’installer dans le presbytère abandonné de la rue des Prêtres... en l’absence de référence, cette note est évidemment à prendre avec prudence.
Note: Je viens de retrouver cette note, dans... Obermundat.org : (Topographie du Rouffach ancien: le NEUHAUS, la nouvelle Maison de Ville) ! Il s'agit d'une communication de M. Bernard Guiot, qui m'avait fait parvenir en commentaire d'un article édité en octobre 2019, une photo de la page 48 de Revolutionstage in Ruffach édition 1913, de Th. Walter:
"...Im Oktober 1794 verliess die Munizipalität das alte Rathaus und verlegte ihren Sitz in das verlassene Pfarrhaus der Pfaffengasse, vu, sagt der Beschluss vom 21. Oktober, qu'elle n'était plus habitable..." En octobre 1794, la municipalité a quitté l'ancien hôtel de Ville et a transféré son siège dans le presbytère abandonné de la rue des Prêtres, vu que, dit la décision du 21 octobre, qu'il n'était plus habitable...
Qu’en est-il des curés et vicaires, où étaient-ils logés après 1794 ? Pas de réponse, pour l’instant. Jusqu’en 1828, il semblerait qu’il n’y ait pas eu de presbytère « en titre » réservé au curé et à ses vicaires. La recherche du presbytère « idéal » fut, pendant une vingtaine d’années, un parcours chaotique semé d’imprévus et d’hésitations, avant d’en arriver au presbytère actuel, 9 place de la République !
Le presbytère actuel, ancienne Cour dimière du Grand Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg [5]…
...le presbytère élevé en 1778 par le grand chapitre de Strasbourg comme maison de recettes et centre des quatre colonges [6] de Rouffach, Soultzmatt, Pfaffenheim et Hattstatt qu’il possédait dans le Haut-Mundat C’est là l’emplacement de l’ancienne cour domaniale donnée jadis par le roi Dagobert à l’évêché de Strasbourg, pour la guérison miraculeuse de son fils Siegebert…
Thiebaut Walter Curiosités historiques et archéologiques de Rouffach 1926 chez Keller-Immelé Rouffach.
Le bâtiment actuel a été édifié en 1778 pour Joseph Antoine Schneider, receveur du Grand Chapitre et ses héritiers, dont Françoise, qui épousera Philippe Sébastien Dorsner, dont il sera question ultérieurement. Ils l’occupèrent jusqu’à la Révolution, lorsque la propriété fut saisie et devint bien national . Qu’y avait-il eu sur l’emplacement du bâtiment actuel ? Il semblerait qu'il y ait eu auparavant un bâtiment plus ancien, modifié, restructuré, sans doute considérablement agrandi, comme le suggèrent des éléments plus anciens du début du 17ème siècle encore conservés. Les receveurs précédents [7] logeaient-ils dans ce bâtiment? L’histoire ancienne du nouveau presbytère reste à écrire…
Thiébaut Walter affirme que c’était là l’emplacement de la cour domaniale primitive, celle donnée par le roi Dagobert. Ce n'est pas impossible, mais rien ne permet de l'affirmer.
Après la Révolution, cette maison, cour, grange, écurie et jardin furent confisqués et vendus comme biens ou domaines nationaux [8] en vertu de la loi du 9 juillet 1790. Elle fut acquise à l’issue d’une vente aux enchères qui eut lieu au district de Colmar, par Ignace Schneider, dernier enchérisseur à l’extinction de la troisième bougie, pour la somme de huit mille cent livres. Ignace Schneider déclare après la vente, avoir enchéri pour et au nom de sa sœur, Marie Françoise Schneider, épouse de Sébastien Philippe Jacques Dorsner, ancien colonel du Régiment de Royal Deux Ponts.
La ville de Rouffach fit l’acquisition de l’ensemble en 1821 pour la coquette somme de 20 000 Francs.
Mais avant l’acquisition de la maison place de la République, plusieurs autres propriétés avaient été envisagées pour l’usage de presbytère destiné au logement du curé de la paroisse et ses vicaires.
Retour, rue des Prêtres ?
Le registre des délibérations du conseil municipal du 26 novembre 1808 [9] fait état d’une lettre du Maire de Rouffach du 21 du même mois, relative à l’acquisition d’un presbytère. En voici un extrait qui reste énigmatique:
« … considérant que la maison dont l’acquisition est proposée, réunissant logement et jardin, et ayant déjà servi de presbytère avant la Révolution, parait, sous tous les rapports, très propre à l’usage auquel on la destine… ».
Quelle est cette maison ? L’ancien presbytère de la Pfaffengasse, dans lequel s’était installée la municipalité en octobre 1794 ?
Cette solution ne sera pas retenue et on rechercha d’autres maisons qui pourraient être disponibles pour l’usage recherché.
Dans la rue Rettich ?
La première se trouvait dans la Rediggass, la rue Rettich, et était proposée à la vente par une dame Mayer ou Meyer.
Dans la maison Cuentz, place de l’Eglise ?
La seconde, se trouvait sur la place de l’église et était vendue par la famille Cuentz ou Kuentz.
Dans l’ancienne Apothicairerie Thomas de la Hasengasse ?
La troisième était celle de Michel Thomas, en son vivant pharmacien, proposée à la vente par son épouse Catherine Sollinger, son fils François Joseph Thomas également pharmacien et ses deux filles majeures, Anne Marie et Elisabeth, habitant ensemble dans la maison, au n° 218 de la Hasengasse (l’actuelle rue de la Prévôté). Il semblerait même que cette vente fut réalisée, comme le laisse supposer une note du 28 décembre 1820 :
« …la maison ci-dessus spécifiée et ses dépendances sont désignées à un presbytère pour la Ville de Rouffach et devront à l’avenir servir comme presbytère de monsieur le Curé de ladite Ville de Rouffach … à compter de la saint Jean-Baptiste, 24 juin prochain… »
Connue sous le nom Ancienne Apothicairerie, cette pharmacie Sollinger de la Hasengasse, aujourd’hui au n° 12 de la rue de la Prévôté, est contiguë à celle de Jean-Simon Muller que nos lecteurs connaissent bien pour être le rédacteur de l’Urbaire de la ville de Rouffach.
Un document extrait du même dossier (A.M.R. M9 /36), daté du 28 juillet 1821, confirme que la propriété de la Veuve et des enfants Thomas, « une maison avec appartenance et dépendance devant former presbytère » a bien été vendue, à la Ville, pour 18 000 francs !
Le curé et ses vicaires se sont-ils vraiment installés dans cette demeure? Pour l'instant les documents conservés aux archives municipales que j'ai consultés ne me permettent pas de l'affirmer… Pourtant, il fallait bien qu'ils aient été logés quelque part, avant que la mairie ne les installe dans la demeure qui est l'actuel presbytère !
L’ancien Hôtel de ville, presbytère ?
Une autre délibération du conseil municipal du 13 juin 1819 [10] évoque une autre solution : la vente de l’Hôtel de Ville et la construction d’un presbytère neuf sur l’ancien cimetière :
« … la vente projetée de l’hôtel de ville actuel resterait très au-dessous de la somme de 8000 f. qui a été fixée d’abord… ainsi le projet de construire le presbytère sur l’ancien cimetière perd sa base principale. » La solution serait le changement de l’Hôtel de Ville en presbytère !
« … les avantages de ce changement deviennent éminemment prépondérants, en ce que, par ce changement, l’on obtiendra un presbytère avantageusement situé à tous égards, que la bâtisse en sera bien moins dispendieuse, que l’on a la facilité d’ajouter au presbytère un jardin convenable en y affectant une partie des fossés intérieurs de la ville qui longent l’Hôtel de Ville… » Signé : le Maire de la ville, Edel.
L’ancienne Boucherie, nouveau presbytère ?
D’autres solutions avaient été pressenties pour loger le clergé qui avait quitté le presbytère de la rue des Prêtres.
Une lettre écrite par le curé Fristch au Maire de Rouffach, le 17 juillet 1820, nous éclaire à ce sujet :
« … je me permets donc de vous observer, ainsi qu’à Messieurs les membres du Conseil municipal, que je ne pourrai jamais être d’avis à ce que la Vieille Boucherie puisse être convertie en presbytère. Je déclare même que je n’y logerai jamais et qui si on voulait pousser la chose à une extrémité, je me logerai plutôt à mes propres frais, me contentant d’une petite cellule, comme j’ai pu me contenter jusqu’à ce moment… »
Voilà qui est dit clairement ! En juillet 1820, la municipalité de Rouffach envisageait donc d’aménager la Vieille Boucherie en presbytère pour y loger le curé Fritsch qui, jusqu’alors, occupait une « petite » cellule !
Ce bâtiment appelé « Vieille Boucherie » est celui de la « Nouvelle Boucherie », construite en 1571 sur la place du Marché aux Oignons par Simon Hüglin, [11] maître tailleur de pierres et maçon. Il se trouvait à l’emplacement de l’immeuble qui abrite aujourd’hui l’agence du Crédit agricole.
Dans la suite de sa lettre au Maire de Rouffach, le curé Fritsch détaille les raisons de son refus à y emménager. La première est que le bâtiment « n’offre qu’une situation malsaine, un voisinage incommode et très gênant ». Penserait-il à la proximité de la Tuerie voisine ou Schlaghaus construite en 1544 par l’architecte Pierre Sattler (selon P.P. Faust), l’abattoir municipal et les nuisances qu’il devait provoquer ? La seconde raison est qu’il trouvait le bâtiment insuffisant pour qu’un Curé puisse s’y loger avec deux ou trois vicaires et encore moins suffisant « pour y loger l’évêque quand il est en tournée ou qu’il arrive pour donner la confirmation ou autre chose semblable » … De plus, cette maison pourrait être très inconfortable pour un Curé « qui peut aussi être un vieillard, ayant ses infirmités… ».
La maison commune, ancien Hôtel de ville, nouveau presbytère, mais amputé d’une aile !
Enfin le curé Fritsch propose pour être convertie en presbytère, la maison commune qui réunirait « tous les avantages désirés et ne présenterait aucun inconvénient ». Et il observe à ce sujet que comme la maison commune comporte deux bâtiments attenant l’un à l’autre, « en démolissant l’un, il y aurait des matériaux en suffisance pour réparer le bâtiment restant et qu’il ne faudrait payer que la main d’œuvre ! En plus ce bâtiment dispose d’une cave, « et même une excellente cave ». On a frissonne à l’idée de la maison commune, notre « ancien Hôtel de Ville », amputé d’une de ses ailes !
Un presbytère sans cave à vin, n’est pas un presbytère !
A propos de démolir, un des projets de la municipalité avait été la démolition de la Vieille Boucherie de la place du Marché aux Oignons et d’y construire le nouveau presbytère, « sur des fondements, tout de neuf ». Le curé Fritsch trouve un tel projet inutile et coûteux, surtout que sur cette place « …pour la cave, on ne pourra jamais en creuser une, vu qu’on trouverait de l’eau, et on ne pourra même jamais en avoir de bonne, témoin M.Schemel, voisin, qui a les vins dans un autre quartier de la ville… » ! Où aurait-il fait vieillir ses foudres de vin de messe ?
En post-scriptum, le curé Fritsch ajoute : « P.S. Si la ville persiste à ne pas démolir l’un des bâtiments formant la maison commune, il y aurait encore un moyen de conciliation, c’est de conserver les deux bâtiments et de faire de celui qui est à l’orient une maison curiale (presbytère) et de conserver l’autre pour lui donner une destination quelconque… »
Rien ne fut finalement démoli, les deux bâtiments de la maison commune, que nous appelons aujourd’hui Ancien Hôtel de Ville sont toujours en place… On démolit par contre Le Neuhaus et le Tanz Haus, à l’emplacement duquel on construisit la « Nouvelle maison de Ville », l’actuelle Mairie.
Le nouveau presbytère projeté, quant à lui, ne fut jamais construit, mais les plans en sont conservés aux archives municipales de Rouffach :
Le curé Fritsch s’installe, enfin, dans le presbytère, (actuel) !
Le curé Fritsch se serait installé dans l’ancienne maison de la Recette du Grand Chapitre de la Cathédrale, convertie en presbytère, le 6 décembre 1828, sept ans après l’acquisition de l’ensemble en 1821 par la ville de Rouffach. Pourquoi ce délai, et pendant ce temps quelle maison hébergea le curé et ses vicaires ? Pour l’instant, les documents consultés ne permettent pas de réponse…
Si l’on en croit Th. Walter, Johann Théobald Michael Fritsch, nommé curé de Rouffach en 1819, aurait été nommé curé de Saint Georges de Sélestat en novembre 1828.Or un document de Rouffach dit qu’il s’est installé dans le nouveau presbytère de Rouffach le 6 décembre 1828. Il n’aura donc que très peu profité de son nouveau cadre de vie ... et de son excellent cave, aujourd'hui salle paroissiale!
L’ancien hôtel de ville devient collège communal…
Pour revenir à la maison commune, l’actuel « ancien Hôtel de Ville », le collège communal y fut ouvert au mois de novembre 1820, sous la direction provisoire de M. l’abbé Vogelgsang. M. le recteur Meyer venait de mourir. Il fut remplacé par M. le recteur Fritsch, en 1819. Le nouveau curé de Rouffach fut nommé Principal du Collège. [12]
Sources:
- Dossier presbytère A.M.R. : M1 M9
- François Boegly pour la généalogie et l'historique des maisons
- Jean Michel Vogelgsang Journal d'un prêtre rouffachois sous la Terreur (1ère et seconde partie)
- Appolinaire Freyburger: Documenta Collecta
- Urbaire de la Ville de Rouffach
Notes:
- [1] Der Pfaffe, désigne à l’origine un religieux séculier, un prêtre, un curé. Après la Réforme, le mot prit un sens péjoratif, une connotation méprisante, dédaigneuse. Luther utilisa le mot en parlant des prêtres catholiques.
- [2] A.M.R. vers 1250-1372
- [3] A.M.R. A / GG 52
- [4] M. M9 / 3
- [5] A Strasbourg, la désignation de l’évêque était le privilège du Grand Chapitre de la cathédrale. Cette assemblée était organisée en deux chambres et c’est la chambre capitulaire qui élisait à la majorité absolue le nouvel évêque. Au 18ème siècle, les chanoines du grand chapitre appartiennent tous à la haute noblesse allemande. Pour être admis au grand chapitre, il fallait faire preuve de seize quartiers de noblesse du côté paternel et maternel ou bien descendre de princes, de ducs ou de comtes.
- [6] Voir l’article Dinghof du DHIA : Dinghof ou Cour seigneuriale ou domaniale, abusivement « cour colongère »...
- [7]
1629 Wolff Sturm, receveur du Chapitre de Strasbourg
1630 Jean Léonard Notter, receveur du Chapitre de Strasbourg
1650 Arbogast Goetzmann, greffier et receveur du Chapitre de Strasbourg
1655 François Streng, receveur du Chapitre de Strasbourg
1694 Jean Caspard Gerber et Elisabeth Knechtlin, son épouse
1723 Antoine Schneider, son neveu par alliance et Agnès Gschickt, son épouse
1765 Joseph Antoine, son fils, et Rose Bach, son épouse
1778 Travaux de construction par Joseph Antoine Schneider, qui aboutissent à l’actuel bâtiment
- [8] Les biens nationaux ou domaines nationaux sont des domaines et possessions de l’Église, du domaine de la Couronne, ainsi que les propriétés de certains nobles (bâtiments, objets, terres agricoles, mines, bois et forêts) de la Première République qui furent confisqués durant la Révolution française, en vertu du décret du 2 novembre 1789. Ceux-ci sont vendus via un processus d'aliénation, décidé par la loi du 9 juillet 1790, pour résoudre la crise financière qui a causé la Révolution.
- [9] A.M.R. M9 / 8
- [10] A.M.R. M9 / 8
- [11] obermundat.org (Contrat pour la construction de la nouvelle boucherie, place du marché aux Oignons 1571)
- [12] Source : Appolinaire Freyburger Documenta Collecta
Un peu de lecture pour les plus courageux:
A.M.R. M. N°9 / 17
Extrait du registre de délibérations du conseil municipal de la Ville de Rouffach
Séance extraordinaire du 23 juillet 1820 ¨
Présents : M.M. Durand, Maire et Président, Chevalier, Meyer, Isner François Joseph le vieux, Isner François Joseph le jeune, Mentzer, Schemmel, Haberer, Heinrich, Jaenger, Ruehl, Busch, Thomas, Vogelgsang, Seitler, Treyer, Mertian
Le conseil municipal de la Ville, réuni extraordinairement sous la présidence de M. le Maire afin de délibérer ensuite de l’autorisation de la Préfecture du 12 courant sur le rapport fait à Monsieur le Préfet par le directeur des travaux communaux de l’arrondissement relativement à la construction à Rouffach, d’un presbytère et d’un hôtel de Ville, dans lequel rapport les dispositions primitivement projetées, mais trop disproportionnées aux ressources de la Ville sont remplacées par de nouvelles dispositions qui, en réduisant les constructions à 21 000 francs, modifient le premier projet, par la proposition de la vente de l’hôtel de ville actuel et la construction du presbytère sur l’emplacement de l’ancienne Boucherie, qui doit être rasée…
Considérant que, quoique le rapport qui fait l’objet de la présente délibération renferme de fort bons raisonnements et d’excellentes vues…, le projet développé dans le même rapport ne repose cependant que sur des apparences qui, d’ici au moment de l’exécution sont susceptibles de grandes variations…, qu’au lieu de s’engager dans des projets d’après des aperçus sujets à varier, il est plus expédiant de réaliser avant tout les ressources indiquées dans la délibération du 24 avril 1819 et d’adopter ensuite un projet de construction d’après des résultats connus et exacts…
Considérant que l’hôtel de ville actuel, composé de deux corps de Bâtiments, avec une cour spacieuse, est, par sa situation et par sa disposition très propre, non seulement à être converti en un Presbytère fort convenable, mais qu’une partie du même édifice peut en outre être disposée pour un établissement d’Instruction du 2ème degré que réclament impérieusement et la population de la Ville et l’intérêt de la Communauté d’habitants ; que les ressources que l’on espère de la vente du même hôtel de ville se remplaceront facilement par le produit de la vente de la boucherie, de l’ancienne maison d’école et enfin par les économies qui résulteront d’un système de finances désormais plus adapté aux besoins de la Ville , que sus tous ces rapports le projet d’affecter le local de l’ancienne boucherie à un presbytère et de vendre l’hôtel de ville actuel, se trouve très en-dessous de celui de convertir les corps de bâtiment de cet hôtel en presbytère et en un établissement d’instruction
Estime :
- Qu’avant toute adoption de projet de construction, la Ville de Rouffach doit être autorisée à vendre les immeubles désignés dans la délibération du 24 avril 1819 et décrits dans le procès-verbal d’estimation du 11 mai suivant.
- Qu’à la vente des immeubles ci-dessous doit être ajoutée celle de l’ancienne maison d’école, pour sur le produit de ces ventes réunis être calqué un projet de construction approprié aux localités et en rapport avec les dépenses de la Ville.
- Que l’hôtel de Ville actuel doit être converti en presbytère et la partie qui en restera disponible, en une maison d’instruction.
- Et finalement, que la Maison communale, dite Neuhaus, doit être changée en Hôtel de Ville, le tout d’après le projet à former en suite du second dispositif de la présente délibération
Fait et délibéré à l’hôtel de Ville de Rouffach, les jours, mois et an que d’autre part
Suivent les signatures
Pour extrait conforme
Le Maire de la Ville de Rouffach Durand
A.M.R. M. N°9
Procès-verbal de récolement, cousu à l’acte de vente dressé « par devant Maître Hildenbrand et son confrère, Notaires royaux, résidents à Rouffach. »
Le 23 mars 1822 le curé Fritsch signe le procès-verbal de récolement des objets trouvés au presbytère d’après l’inventaire du 18 juin 1821 :
Le vingt-trois mars 1822, Nous, Maire de la Ville de Rouffach, accompagné des Sieurs Ruell et Busch, membres du Conseil municipal, avons, en présence d M. Fritsch, curé de la paroisse, procédé au récolement des objets déjà inventoriés par acte du 18 juin 1821 et compris dans l’acte de vente du Presbytère acquis par la Ville, de Dame Veuve Dorsener en vertu de l’ordonnance royale du 17 octobre 1820 par contrat notarié passé en l’étude de M° Hildenbrand le 12 novembre même année approuvé en Préfecture le 13 du même mois. L’acte de vente porte, article 3, « la venderesse laissera dans la maison, les pressoirs, les tapisseries y existantes au moment actuel, ainsi que les tringles des fenêtres et rideaux, enfin tout ce qui est scellé en plâtre ou à chaux, ainsi que le Code civil le détermine…
Suit un inventaire détaillé du mobilier de la cave, du vestibule, du rez-de chaussée et du premier et seul étage…
Gérard Michel
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