stèle commémorative rappelant le massacre des religieux par les Suédois le 15 février 1634
Se souvenir: les atrocités de la Guerre de Trente Ans à Rouffach...
En 1634, le roi de Suède, avec l’appui de quelques villes impériales, envahit et dévasta l’Alsace. Colmar, qui avait trahi l’empereur, accueillit les troupes suédoises et la ville devint un vrai repaire de pillards.
Court rappel des faits :
Cette année 1634, le 15 février, les Suédois arrivèrent aux portes de Rouffach et assiégèrent la ville. Les gens de Rouffach, avec quelques soldats impériaux, se défendirent avec ardeur jusqu’au moment où la ville fut prise d’assaut par les Suédois qui, pendant trois longues heures massacrèrent tous les hommes qu’ils rencontraient.
Les religieux se réfugièrent dans la sacristie de l’église paroissiale, les Suédois forcèrent la porte à coups de hache, se saisirent des religieux qu’ils traînèrent jusqu’au Neuhaus où ils furent massacrés.
La ville fut mise à sac par les Suédois et les rouffachois furent contraints de payer aux occupants une très forte rançon, si exorbitante qu’ils durent y engager tous leurs biens et toute leur fortune. Les notables qui avaient survécu au massacre furent menés à Colmar et jetés en prison où on ne cessait de les menacer de les pendre si la rançon exigée n’était pas payée dans son intégralité.
L’insécurité régna de nombreuses années, tout le temps que dura la présence des Suédois dans le pays.
Jean-Simon Müller, rédacteur en 1727 de l’ Urbarium Rubiacensis Civitatis, Urbaire de la Ville de Rouffach, raconte que la famine s’était installée dans le pays et que, pour subsister, la population en était réduite à se nourrir d’écorces et de glands, et même à voler et manger des cadavres…
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Cette stèle installée dans le chœur de l’église Notre Dame, avait été déposée au moment des récents travaux de restauration et entreposée dans la sacristie voisine. Elle rappelle un moment douloureux de l’histoire de notre ville où furent massacrés sauvagement le recteur Johannes Hornung et de ses deux chapelains, Johannes Georg et Johannes Andrieu, les curés Petrus d’Oberentzen, Andreas de Hattstatt, König de Soultzbach et Johannes de Gundolsheim, ainsi que deux jésuites Mayering et Martini. Un dernier, Ackerman, ne dut la vie sauve qu’à l’intervention d’un soldat allemand et au médecin Remus Quiétanus qui paya sa rançon.
Une fois remise à la place qu’elle occupait avant les travaux, cette stèle mériterait d’être mise en valeur dans l’église, accompagnée d’un panneau explicatif qui rappellerait son histoire et le martyre de religieux , victimes innocentes de la barbarie guerrière.
Gerard Michel