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Maçons, charpentiers et tailleurs de pierre...

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Détails
Catégorie: Métiers
  • charpentiers
  • maçons
  • tailleurs de pierre

Page du carnet de notes de P.P. Faust dans lequel il avait relevé les marques de tailleurs de pierre qu'il avait découvertes dans l'église de Rouffach...

Dans mon travail pour le projet Rubiacum, je me suis attelé à la lecture, la transcription, la traduction et l'analyse des documents d'archives se rapportant aux métiers du bâtiment, maçons, charpente et taille de pierre. Dans cet article, je propose aux lecteurs quelques courts textes, conservés aux archives de Rouffach, dans lesquels il est question de la réception des apprentis, des compagnons et des maîtres dans les corporations de l'Obermundat.

Sources:

A.M.R. HH 38 (1688- 1719)
Protocoles de la corporation des maçons, tailleurs de pierres et charpentiers, contenant les réceptions à l’apprentissage, au compagnonnage et à la maîtrise, ainsi que des procès-verbaux de fin d’apprentissage…

A.M.R. HH 41 (1725-1751)

Règlement et statuts des maîtres maçons, charpentiers et tailleurs de pierre de Rouffach et de l’Obermundat.

L’entrée en apprentissage, pour une durée de trois ans, et la fin de l’apprentissage, suivent un rituel immuable qui se déroule en présence du maître et de représentants de la corporation, maîtres, assesseurs et trésorier. Dans ce protocole d’entrée en apprentissage, sont signifiés au postulant ses devoirs et ses obligations. Au préalable, la profession a exigé son certificat de baptême, et a vérifié ses origines et l’honorabilité de sa famille (pas de bâtards ni de fils de professions honteuses comme celle de bourreau ou d’éboueur…). Le jeune homme s’engage pour trois années d’apprentissage, il est logé chez son maître et son épouse qui le surveillent étroitement : « il est signifié à l'apprenti qu'il doit se comporter en tout temps de manière fidèle, honnête et assidue, vivre dans la crainte de Dieu et ne pas s'absenter de la maison à l’insu du maître ou à celui de son épouse, que ce soit de jour ou de nuit, ni fréquenter les mauvaises compagnies et s'adonner aux jeux et autres vices ». Le maître, quant à lui, s’engage à lui apprendre le métier. A l’issue de ses années d’apprentissage, le jeune homme sera libéré de ses engagements et déclaré compagnon, au cours d’une autre cérémonie officielle, die Ledigsprechung par laquelle le maître et l’apprenti se déclarent libérés des engagements qu’ils ont contractés au moment de l’Aufdingung, la cérémonie d’admission à l’apprentissage.
Les frais d’apprentissage sont réglés en livres « stebler », c’est-à-dire en monnaie bâloise. La livre Stebler vaut 20 schillings ou 240 pfennig.
Une autre monnaie qu’on trouve dans les documents ci-dessous est Wax, une orthographe de Wachs qui désigne la cire d’abeille. Cette cire, produit rare et cher, peut payer une amende, peut servir de monnaie d’échange mais elle servira surtout aux célébrations religieuses des corporations et des confréries, assemblées générales avec messes, vêpres et vigiles à l’église paroissiale, messes anniversaires pour les défunts, …

Le lecteur trouvera ci-dessous quelques exemples de procès-verbaux, suivis à chaque fois de leur traduction… Pour les traductions, je me suis servi de l’I.A. gemini, qui ne connait évidemment pas Wax, Bixengesell, ni Aufdingung, Mitgelith ou Ledigsprechung… mais il apprend très vite et retient bien ce qu’il apprend !

1. Sondag, als den 29.ten Augustii 1708, erscheindt vor
einer löblichen Meisterschafft der Steinhauwer,
Zimmerleith undt Maurer, der ehrengeacht undt
bescheidten Meister Johannes PFANER von
Gungelsheim, unserer Mitzunfftiger;
der zeigt ahn wie dass er Anno 1706, den 10.ten
Jenner, einen Lehrjungen habe auff undt an-
genomen undt beÿ der Zunfft einschreiben lassen,
das Maurer Handtwerckh zu lehrnen , mit
Namen Hans Geörg Bürr, weÿlandt Claus
Büren, gewester des Gerichts zu Gungelsheim
ehrleiblicher Sohn; weillen die angedingte
Lehrzeit sein Endtschafft erreicht undt er, Lehrmeister
mit dem Lehrjung und er Lehrjung mit ihme
Lehrmeister wohl mit einandter condendiert
undt zufriedten, als ist durch ein löbliche Meisterschafft
ein Umfrag ergangen, ist zue Recht erkhandt wordten
dass er soll freÿ, ledtig und los gesprochen sein,
welche Ledigsprechung beschehen in Beÿsein H.
Bruodermeister Johann Jacob Miller, der Zeit
Bruedermeister Johannes Bisatz der Steinhauwer,
Johannes Medauer, Hans Heinrich Miller als
Meister Bixengesell, Johannes Klein als
Zeügen dieser Ledigsprechung.

Dimanche, 29 août 1708, a comparu devant l’honorable corporation des tailleurs de pierre, charpentiers et maçons, l’honorable maître Johannes PFANER de Gundolsheim, notre confrère ; lequel déclara qu'en l'année 1706, le 10 janvier, il avait pris et engagé un apprenti et l'avait fait inscrire auprès de la corporation pour apprendre le métier de maçon, un nommé Hans Geörg BÜRR, fils légitime de feu Claus BÜR du conseil de Gundolsheim ; la durée d'apprentissage convenue ayant pris fin et que lui, le maître avec l'apprenti, et l'apprenti avec lui, le maître, se sont bien entendus et sont satisfaits l'un de l'autre, il a été procédé par une honorable corporation à une concertation (un tour de table), et il a été décidé par le droit qu'il pouvait être déclaré libre, quitte et libéré de ses engagements, laquelle libération a eu lieu en présence du maître de la confrérie Johann Jacob MILLER, du maître de la confrérie des tailleurs de pierre Johannes BISATZ à l'époque, Johannes MEDAUWER, Hans Heinrich MILLER en tant que compagnon maître, Johannes KLEIN en tant que témoins de cette « libération »

2. Sondag, als den 19. Augustus 1708, erscheindt
vor H. Bruodtermeister und Beÿsitzmeister
der ehrengeacht Johannes Huober seines Handt//
werckhes ein Zimmerman undt Meister zu Sultz,
der zeigt ahn wie dass er auff dreÿ Jahr
lang einen Lehrjung habe angenomen das Zimmerman
Handttwerckh habe angenomen zu lehren
mit Namen Peter Pfister gebürdtig zu Wasenberg
undt verspricht er, Lehrmeister, ihme für
diese dreÿ Jahr zulehrnen namblich 23 lib.
Stebler dass auffdingen, was dem Handtwerckh
gebürth gibt der Lehrjung undt der Lehrmeister
im Ledigsprechen. Es würdt ihme, Lehrjung
angesagt dass er sich in wehrendter Zeit durchaus
getreuw, ehrlich und fleißig zudienen
beÿ dem selben Godtsförchtig zuleben undt
ohen Vorwissen seiner oder dessen Haussfrau,
es seÿe gleich beÿ Dag oder Nacht, aus
dem Haus zuschweiffen, böser Gesellschafft,
Spillens undt andteren Ubigkeit müssig zu gehen.
Welche Ledigsprechung beschehe in Beÿsein
H. Bruodermeister H. Jacob Miller, Johannes
Bisatz, Johannes Bisatz der Steinhauer, Johannes
Medauer, Hans Heinrich Miller als Beÿsitzmeister
Bixengesell Johannes Klein als
Zeüg dieser ledtig Sprechung der Jung bezalt
was dem Handtwerckh gebürth undt zustendig
ist.

Dimanche, le 19 août 1708, comparaît devant le maître de la confrérie et le maître assesseur, l'honorable Johannes HUOBER, de son métier charpentier et maître à Soultz, lequel déclare avoir pris un apprenti pour une durée de trois ans afin de lui enseigner le métier de charpentier, un nommé Peter PFISTER, originaire de WASENBERG, et lui, le maître, promet de lui enseigner pendant ces trois années, moyennant 23 livres stebler au moment de l'engagement ; ce qui revient à la corporation est payé par l'apprenti et le maître lors de la libération après les trois années d’apprentissage. Il est signifié à l'apprenti qu'il doit se comporter en tout temps de manière fidèle, honnête et assidue, vivre dans la crainte de Dieu et ne pas s'absenter de la maison à l’insu du maître ou à celui de son épouse, que ce soit de jour ou de nuit, ni fréquenter les mauvaises compagnies et s'adonner aux jeux et autres vices. Laquelle libération a lieu en présence de Monsieur le maître de la confrérie H. Jacob MILLER, Johannes BISATZ, Johannes BISATZ le tailleur de pierre, Johannes MEDAUER, Hans Heinrich MILLER en tant que maître assesseur compagnon, Johannes KLEIN en tant que témoin de cette libération. L'apprenti paie ce qui revient et est dû à la corporation.
 


3. Sondag als den 3 augustus 1710
erscheindt vor offener Lath uns vor H.
Bruodtermeister und beÿsitzmeister der
ehrengeacht undt bescheidtener Johann Caspar
Fux, burger undt unser mit zünfftiger von
Egisheim, der zeigt ahn wie daβ er Anno 1708,
den 13. Heumonath in gedachtem Egisheim einen
Lehriung habe auff undt angenomen das Zimmer-
man Handtwerckh zu lehrnen mit namen
Hans Jacob Spiesser, gebürdtig zu Sultzbach, weillen
aber seine angediengte lehrzeit sein Endt-
schafft erreicht undt er, Lehrjung, nach aussag
seines Lehrmeisters, sich wohl gehalten undt
alles was sich auff dem Handtwerckh gezimbt
zugeben [g…dlich] entricht, also dass wir beider-
seits wohl mit einandter condentiert undt zu-
frieden seindt, als ist hier i(ü)ber ein Umfrag
ergangen ist zurecht erkhandt worden dass
er soll freÿ, ledig undt loss gesprochen seie
Es ist ihme Jungen, nach verflossener Lehrzeit
noch ein halb Jahr des dags umb 6 Creützer
schuldig sein zuarbeithen, welche ledtig
sprechung geschehen in beÿsein ehrengeachten
Johannes Bÿsatz der elter, der Zeit bruedermeister
Hanns Jacob Miller der Jung, Johannes Medawer,
Wilhelm Bÿsatz, als zeugen dieser ledigsprechung,
bixen gesellen Mathias undt Johannes
Thor.

Le dimanche 3 août 1710, se présente devant notre assemblée et devant les honorables maître de confrérie et assesseurs, l’honorable et respectable Johann Caspar Fux, bourgeois et membre de notre corporation d'Eguisheim, lequel déclare qu'en l'année 1708, le 13 du mois de Heumonat (juillet), il a pris et accepté à Eguisheim un apprenti pour apprendre le métier de charpentier, nommé Hans Jacob Spiesser, originaire de Sultzbach. Considérant que son temps d'apprentissage convenu était arrivé à son terme et que l'apprenti, selon le témoignage de son maître, s'était bien comporté et acquitté de tout ce qui était dû à la profession, de sorte que nous sommes tous deux satisfaits et en accord, il a été procédé à un vote et il a été décidé conformément au droit, qu'il soit déclaré libre, quitte et libéré.
Le jeune homme est encore redevable, après l'expiration de son apprentissage, d'une demi-année de travail à raison de 6 Kreuzer par jour. Cette déclaration de libération a eu lieu en présence des honorables Johannes Bÿsatz l'aîné, alors maître de confrérie, Hanns Jacob Miller le jeune, Johannes Medawer, Wilhelm Bÿsatz, en tant que témoins de cette cérémonie de libération, ainsi que les compagnons charpentiers Mathias et Johannes Thor.

4. Sondag, als den 19 augustus 1708 erscheindt
vor H. brueder undt beÿsitzmeister
der ehrengeacht Melcher Stall, wohnhaft
in Sultzmath, seines handwerckhs ein
Zimerman, der zeigt ahn wie dass er einen
lehrjung habe angenomen auff 3 jahr lang
das Zimerman handtwerckh zu lehrnen mit
namen Johannes Stall, weÿlandt Bastian Stall,
gewester burger in Sultzmadt ehe-
leiblicher sohn und verspricht er, Lehrmeister,
ihme Lehrjung für diese 3 Jahr Lohn … 23 liber
stebler dass auff dingen bezalt der Lehrjung
undt das ledtig sprechen der lehrmeister
welche Auffdingung beschehen in beÿ sein
hrl bruodtermeister Johann Jacob Miller,
Johannes Bisatz der Steinhawer, Johanes
Medawer, Hans Heinrich Miller als Beÿ-
sitzmeister, Johannes Klein als Bixen ge-
sell.

Le dimanche 19 août 1708 comparait devant les frères et assesseurs, l'honorable Melchior Stall, domicilié à Soultzmatt, de son métier charpentier, qui déclare avoir pris un apprenti pour 3 ans pour apprendre le métier de charpentier, nommé Johannes Stall, fils légitime de feu Bastian Stall, ancien bourgeois de Soultzmatt, et lui, le maître d'apprentissage, promet à son apprenti pour ces 3 ans de salaire… 23 livres stebler, payées pour l'engagement de l'apprenti et la libération par le maître, lequel engagement s'est conclu en présence du maître de la confrérie Johann Jacob Miller, Johannes Bisatz le tailleur de pierre, Johannes Medawer, Hans Heinrich Miller assesseur, Johannes Klein compagnon trésorier.

5. Sondag, als den 24igsten Augustus 1708, erscheindt
vor Herren bruoder und beÿsitz meister
der ehrengeacht Christoffel Obner, wohnhafft
in Ohrschweür, unserer mit Zinfftiger, der
zeugt ahn wie dass er einen lehrjungen habe
angenomen auff dreÿ Jahr lang das Zimer-
handtwerckh zulehrnen, mit namen Hans Georg
Gilg, wÿlandts Gielg gewester burger
in Orschweür eheleiblicher sohn undt verspricht
er Lehrmeister ihme Lehrjung, für diese dreÿ Jahr
Lohn, namblich acht undt zwantzig pfundt stebler,
das wax bezalt der jung undt die Kösten das
auff dingens bezalt der Lehrmeister. Es ist ihme
Lehrjunge zuwiessen dass er sich in wehrender
Zeit alzeit gedreÿ, ehrlich undt fleissig zu dienen,
beÿ dem selben Godts förchtig zu leben undt
ohne vorwiessen seiner undt dessen hauss
fraw es gleich beÿ dag undt nacht aus dem
Hauss schweiffen, besser gesellschafft, spillens
unndt andteren Ubigkeit müessig zu gehen, seiner
Lehrmeisters undt seinigen Nutzen in allen ding
zufordtern undt deroselben schadten aber bester
Vermögens zu wahrnen undt zu wendten
zumahlen in allem übrigen Leben wie es sich
einem ehrliebenden Jungen Gesellen gebürth
undt wohl ahn steht zu erzeügen undt verhalten
schuldig sein solle.
Es ist zuwiess(en) dass ihme Lehrjung, sein lehr-
zeit in Anno 1707, namblich auff weinacht,
soll ahn gehen, das Wax verspricht er, Lehr-
jung, im ledtig sprechen zu geben.
Welche auff dingung beschehen in beÿ söhen
Johann Jacob Miller, bruodtermeister,
Johanes bisatz der Steinhauwer, Johannes
Medawer, Hanns Heinrich Miller als beÿ-
sitz meister, Andreas Dischgandt als Bixen-
gesell, als zeüg dieser auff dingung.

Le dimanche 24 août 1708, s'est présenté devant messire le frère et maître assesseur, le très honorable Christoffel Obner, demeurant à Orschwihr, notre confrère de la corporation, lequel a déclaré avoir pris un apprenti pour une durée de trois ans pour lui apprendre le métier de charpentier, un nommé Hans Georg Gilg, fils légitime de feu Gielg, ancien bourgeois d'Orschwihr, et promet, lui le maître, à son apprenti, pour ces trois années, un salaire de vingt-huit livres stebler. La cire est payée par le jeune homme et les frais de l'engagement sont à la charge du maître. Il est enjoint à l'apprenti de se comporter durant cette période en tout temps avec diligence, honnêteté et assiduité, de vivre dans la crainte de Dieu auprès de lui, et de ne pas s'absenter de la maison, celle du maître et de son épouse, de jour comme de nuit, pour fréquenter de mauvaises compagnies, s'adonner aux jeux et autres oisivetés, de favoriser en toutes choses l'intérêt de son maître et des siens, d'éviter et d'éloigner d’eux, de son mieux, tout dommage qui pourrait leur nuire , enfin de se montrer et de se conduire en tout le reste de sa vie comme il sied et convient à un jeune compagnon honorable.
Il est convenu que, pour ledit apprenti, le temps d'apprentissage commencera en l'année 1707, à savoir à Noël, et il promet, l'apprenti, de s’acquitter de la cire lors de sa libération.
Cet accord a été conclu en présence de Johann Jacob Miller, maître de la confrérie, Johannes Bisatz, tailleur de pierres, Johannes Medawer, Hanns Heinrich Miller, maître assesseur, Andreas Dischgandt, trésorier, témoins de cet accord.


6. Sondag, als den 2. Heümonat Anno 1708, erscheindt
vor offener Lath wie auch vor Hr. Bruodermeister
und beÿsitzmeister, der ehengeacht Meister Martin
Immeckher, burger zu Wintzenheim, der zeigt ahn
unndt bringt vor wie dass er Ihro Zunfft gerecht-
igkeith zuerkhauffen begehre und ein mit gelith
mechte sein, als ist hieriber von einem ehrsamen
handtwerckh ein Umfrag ergangen, ist erkhandt
worden, neben abstadtung was dem handt gebürt,
dass er soll für ein Mitgelith auff undt angenomen
sein und solle das recht habe Lehrjungen zu Dienst
auff undt anzunemen undt beÿ unserer Zunfft ein
schreiben lassen, doch dass ihme nicht soll erlaubt
undt verwilliget sein, einiben Baw oder ar-
beit in unserer Herrschafft zu verdingen, es
werdte ihme dan von den Obermeister des
Handtwerckhs verwilliget.
Es zeügt obgemelter Meister Martin Immekher
Ahn wie dass er ein lehrjung habe angenomen
Auff dreÿ Jahrlang nach handwerckhs gebrauch,
das Zimerhandtwerckh zu lehrnen, mit namen
Joseph Schenauer, gebürtig zu Egisheim, und
verspricht er, lehrmeister, ihme Lehrjungen für diese
dreÿ Jahr Lohn, namblich segs zehn gulten, ein
bundt geschüer, ein Zollstab, neben erlegung dem
handtwerckh dreÿ dransu, den dransu zu
neünzehn schilling undt segs pfenning gezalt.
Was die kösten des auffdingung bedreffent,
hat der Lehrmeister bezalt. Welches beschehen
in beÿ sein Johann Jacob Miller, Ding brueder-
meister, Johannes Medauer, Johannes Eschbach,
Heinrich Miller, Simon Weber, Imer Birenbaum,
Joseph Keller beÿsitzmeister, Johannes Klein
undt Andreas Dischgandt, bixen gesellen, alle
zeüg dieser ahnnemmung des Meisters undt
dessen Lehrjung.

Zollstab: ein Zollstock, fachsprachlich Gliedermaßstab, auch Zollstab oder Meterstab genannt, ist ein Messgerät zur Bestimmung von Längen bis zu vier Metern

Le dimanche, le 2 juillet de l'an 1708, comparait devant la loge ouverte, devant le maître de confrérie et l'assesseur, l'honorable maître Martin Immeckher, bourgeois de Wintzenheim, qui déclare et expose comment il désire acquérir le droit de leur corporation et pouvoir en devenir membre / à la suite de quoi, l’honorable corps de métier s’est réuni pour délibérer et il a été décidé, après acquittement de ce qui revient à la corporation, qu'il sera reçu et accepté comme membre et qu'il aura le droit de prendre des apprentis à son service et de les faire inscrire auprès de notre corporation, avec cependant la restriction qu'il ne lui sera pas permis ni accordé de soumissionner aucun ouvrage ou travail dans notre juridiction, à moins que cela ne lui soit permis par les maîtres jurés du corps de métier.
Ledit maître Martin Immekher déclare avoir pris un apprenti pour une durée de trois ans, selon l'usage du métier, pour apprendre le métier de charpentier, un nommé Joseph Schenauer, natif d'Eguisheim, et lui, le maître d'apprentissage, promet à son apprenti pour ces trois ans un salaire, à savoir soixante-dix florins, un assortiment d'outils, une règle pliante, en plus du paiement à la corporation de trois "dransu", le "dransu" étant payé à dix-neuf schillings et six deniers. Les frais d'engagement de l'apprenti ont été payés par le maître d'apprentissage. Ceci s'est passé en présence de Johann Jacob Miller, maître de la confrérie en exercice, Johannes Medauer, Johannes Eschbach, Heinrich Miller, Simon Weber, Imer Birenbaum, Joseph Keller assesseur, Johannes Klein et Andreas Dischgandt, trésorier, tous témoins de cette réception du maître et de son apprenti.

Dans les mots que gemini ne connaissait pas, j’avais oublié dransü, qu’il n’a pas su traduire… je ne suis pas sûr moi-même de mon interprétation :
un SÜ, en allemand (comme en alsacien) est un SOU, c’est-à-dire de l’argent, GELD, en allemand. Il existe en allemand le mot DRANGELD, ou Daran-geld, utilisé en Bavière et en pays souabe. Voilà ce qu’en dit Grimm :
aus der rechtssprache in den allgemeinen sprachgebrauch übernommen handgeld, an-zahlung bei abschluß eines dienst- oder kaufvertrags:
et il donne comme exemple: er gibt den taler der Ursula als darangeld, zum zeichen, daß nunmehr der vertrag als richtig und fertig gelte.
Le Frühneuhochdeutsches Wörterbuch donne pour darangeld les synonymes suivants: anzahlung, handschlag, versprechung, verspruch, angeld, darangeld, haft, arre…, globalement donc une avance d’argent pour confirmer un accord, un contrat… J’ai proposé mon explication à gemini … voilà sa réponse: Votre analyse est très précieuse et me permet de mieux comprendre le contexte de ce mot. Je vous remercie vivement d'avoir pris le temps de partager vos connaissances !
Ce que j’ai oublié de lui dire, c’est que je ne suis pas sûr du tout de mon interprétation de DRANSÜ ! Peut-être, dans ce contexte, caution, garantie pour le prêt des outils ?

7. Freÿdag, als den 2.igsten Christmonat, namblich
auff das fäst Thomas Apostelÿ, erscheind vor offner
lath undt vor Hr. bruodtermeister undt beÿsitz-
meister der ehrengeacht Meister Hanns Caspar
Fux, unser mittzünfftiger von Egisheim, der zeigt
ahn, wie dass er Anno 1706, den 24igsten Jener, einen
lehrjungen habe auff und angenomen du beÿ der
Zunfft einschreiben lassen, das zimerhanderckh zu
lehrnen, mit namen Joseph Miller, gebürthig zu Hadt-
stadt / weill er aber die angedingt Lehrzeit sein Endt-
schafft erreicht, als büdtet obgemelter Meister Hans
Caspar ein ehrsame Meisterschafft ihme die gnadt
zuthuen seinen Lehrjung nach handwerckhs gebrauch
ledig und los zu sprechen / als ist hierüber ein Umfrag
ergangen / ist zu Recht erkandt worden, dass er soll
ledig undt loss gesprochen sein, welche ledigsprechung
geschehn in beÿsein Hr. bruodermeister Johan Jacob
Miller der jung, Johannes Beÿsatz, Johannes Medauer,
Jacob Kläger als Beÿsitz Meister, Andreas Dischgand
und Friedrich Stauffer, Bixen gesellen.



Le vendredi, le 2 décembre, fête de l'apôtre Thomas, comparait devant la loge ouverte et devant le maître de confrérie et l'assesseur, l'honorable maître Hanns Caspar Fux, notre compagnon d'Eguisheim, qui déclare qu’en l'année 1706, le 24 janvier, il a pris et engagé un apprenti et l'a fait inscrire auprès de la corporation, pour apprendre le métier de charpentier, un nommé Joseph Miller, natif de Hattstatt / comme le temps de son temps d'apprentissage est échu, ledit maître Hans Caspar prie l'honorable corporation de lui accorder la faveur de déclarer son apprenti libre et quitte, selon l'usage du métier / sur quoi une délibération a eu lieu et il a été a été jugé conforme au droit qu'il peut être déclaré libre et quitte, laquelle déclaration de libération s'est faite en présence du maître de confrérie Johan Jacob Miller le jeune, Johannes Beysatz, Johannes Medauer, Jacob Kläger en tant qu'assesseur, Andreas Dischgand et Friedrich Stauffer, trésorier.

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Le lecteur se posera peut-être la question: était-ce mieux ou pire qu'aujourd'hui ?  En tous cas, c'était très différent ...

Gérard Michel

 

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Article publié le 23 avril 2025 par Gérard MICHEL.

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Gérard MICHEL

Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.

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