Un premier article a présenté l'Inquisition menée au sujet de Margaretha Schönholzerin d'Eguisheim, poursuivie par la rumeur populaire, das gemeine Geschrey, qui l'accuse d'être une sorcière. L'Inquisition, nous l'avons dit, n'est que le premier acte d'une procédure qui peut conduire, - et conduit le plus souvent - à la recherche et à la découverte d'Indicia, à une arrestation suivie d'un emprisonnement, à des interrogatoires répétés, à la torture, et à la mort sur un bûcher...
Le lecteur trouvera dans cet article ce que l'état actuel de nos recherches dans les archives permet de dire sur l'après de cette Inquisition, la détention et le procès de Margaretha Schönholtzerin.
Dans un premier document, des archives départementales de Strasbourg, (Bailliage de Rouffach W 346), il est dit qu’à la suite des Inquisition menées au sujet de
- Margretha Schönholzerin d‘Eguisheim
- Christina Meyerin de Rouffach
- Elisabeth Franckhen, épouse d’Andréas Keller de Pfaffenheim
- Catharina, veuve Roman Martin de Soultz
- Anna, dite Schnipperin
- Anna, épouse Michel Krauth de Soultz,
il a été jugé que ces Inquisition fournissaient des Indicia suffisants pour les faire incarcérer. Dans le cas où l’une ou plusieurs d’entre elles ne se seraient pas totalement purgirt , c’est-à-dire « libérée » de ses aveux, les autorités de Saverne autorisent celles de Rouffach à passer à la torture.
- Une autre femme, Euphrosina, est signalée échappée de prison. Pour d’autres, il faudrait poursuivre l’Inquisition, besser inquiriren
Un second document du 27 août 1630 dresse un état des personnes accusées de sorcellerie et emprisonnées à Rouffach :
- la Eckarterin est décédée en prison, elle doit être tirée de prison et son corps brûlé, ses biens seront confisqués
- Christina Meyer, la vieille Marschalherin (Christina Eckharterin de Rouffach) et Margaretha Schönholtzerin doivent être une nouvelle fois interrogées au sujet de leurs complices et soumises à la torture (mais sans utiliser des poids)
- le dit Grossnass a été besibnet (il a renouvelé ses aveux devant les 7 sibner, témoins) et il doit être présenté à ses juges.
- Elisabeth Franck n’a rien voulu avouer sous la torture : les autorités de la Régence de Saverne autorisent les autorités de Rouffach à avoir recours pour la « question » aux « Beinschrauben » ou la « Platteÿslin »…
Les premiers aveux de Catherina sont enregistrés le 2 août 1630, d’autres suivront le 24 août 1630.
On apprendra par un document conservé aux archives de Rouffach (A.M.R. A FF 12) que Margaretha avait été exécutée :
… der hingerichten Margaretha Schönholzer, Joachim Haberer geweste Hausfrau zu Egisheim.
Sa succession a été estimée à 106 livres et 36 livres de dépenses…
Pour l'instant, on n'en saura pas plus sur les derniers mois de la vie de cette malheureuse... Mais mon exploration du contenu des cartons étiquetés Bailliage de Rouffach conservés aux archives départementales du Bas-Rhin, est loin d'être terminée...