Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
En ce mois de février 2023, nous nous réjouissons de la parution des Saisons d’Alsace n°95, un numéro spécialement consacré à l’Astronomie en Alsace. J’ai été contacté dès l’automne pour y rédiger un petit article sur notre astronome local. Comme j’avais déjà pu écrire dans le n°74 une présentation de la biographie de Remus Quietanus, médecin et astronome rouffachois, j’ai choisi de développer un point plus spécifique. Ce nouvel article revient donc sur la controverse qui opposait Kepler et Quietanus au sujet de la distance de la Terre au Soleil, une question déjà évoquée sur Obermundat[1].
En préparant cette publication pour « les Saisons », j’ai mené quelques recherches complémentaires qui m’ont permis de trouver la réponse à une question que je me posais depuis la lecture d’un article paru en 2005 dans une revue anglophone. C’est une petite avancée que je voudrais partager avec les lecteurs d’Obermundat.
Jacques Mertzeisen
Le dossier Presbytère conservé aux archives municipales de Rouffach (A.M.R. M 9 / 36) n’a pas fini de livrer ses secrets.
Après un premier article, il restait plusieurs pages dont le lecteur trouvera ci-après quelques extraits qui permettront de clore, provisoirement, le sujet.
Maison de recette du Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg, actuel presbytère catholique de Rouffach
Avant la Révolution, le clergé de la paroisse de Rouffach, curé et vicaires, étaient installés dans une maison de la rue des Prêtres, qui valut d’ailleurs son nom à cette rue, die Pfaffengasse. Après la Révolution, les prêtres quittèrent cette maison, que l’on continua d’appeler, jusqu’aujourd’hui, « l’ancien » presbytère. Il fallut alors leur trouver un « nouveau » presbytère convenant à cet usage. Et c’est alors que commence un invraisemblable parcours de recherche, un feuilleton qui se poursuit une trentaine d’années, avec de multiples péripéties, sans que l’on parvienne vraiment à savoir où, pendant ce temps, étaient logés ces malheureux curés sans domicile fixe…
La maison de Melchior Ginter, bourreau de Rouffach
Bien qu’il jouisse de certains privilèges et bénéficie de conditions matérielles meilleures que celle des basses classes, l’ostracisme vécu au quotidien par l’exécuteur des hautes et des basses œuvres et sa famille était puissant. Le bourreau était logé en marge de la ville, à l’écart de la société et exclu de la vie sociale et bourgeoise. Haï et redouté de tous, sa fonction en a fait un intouchable craint par la société.
Cet isolement du bourreau et de sa famille a conduit progressivement à des alliances entre familles de bourreaux, donnant naissance à de véritables dynasties et la charge est devenue héréditaire.
A Rouffach s’est formée une telle dynastie qui remonte à la fin du 16ème siècle, celle des Ginter ou Günter (souvent également orthograhié Ginther ou Günther) qui s’éteindra peu après la Révolution avec le dernier bourreau de la ville, Gervais Seitler.
La porte monumentale de Froeschwiller ( Sebastian Münster 1548)
(à gauche, l'hôpital Saint Jacques)
Jusqu’à leur démolition en 1809 sur décision du Préfet Desportes, [1] la ville de Rouffach disposait de trois portes monumentales qui protégeaient les trois entrées principales :
Il faut rajouter
Depuis que je m’intéresse à l’histoire de Rouffach j’ai cherché à connaître la signification et l’origine de ces noms que nous utilisons très couramment dès que nous parlons du passé de la cité. Sauf évidemment pour la petite porte de la poterne, Thörlin, je n’ai jamais obtenu de réponse satisfaisante.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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