Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
L'orgue Hans Klein de 1606
La lecture des comptes rendus des séances du Magistrat réserve bien souvent des surprises. Nous vous proposons dans l’article qui suit, trois courts extraits tirés du registre A.M.R. BB 4 qui consigne les protocoles des audiences des années 1547 -1551, principalement consacrées à des jugements en matière civile et correctionnelle. Même si la lecture de ces registres est toujours riche de renseignements, elle peut parfois s'avérer un peu lassante : ivrognerie, désordres dans la rue, injures et atteintes à l’honneur, coups et blessures, triche au jeu, petits larcins, tromperies sur les poids, les quantités ou la qualité par les meuniers, les boulangers ou les bouchers, déplacement de bornes, ...les mêmes délits reviennent régulièrement … mais les acteurs changent, et parfois il en est de plus pittoresques que d’autres !
Figurine dite Plat d'étain, réalisation Pierre Paul Kientz
Christkindele, Christkindele,
Kumm dü ze uns' erin
Merr hann e frisch's Heubindele
Unn au e Gläsele Wyn
E Bindele fir’s Essele
Fir’s Kindele e Gläsele
Un bete kenne merr au
Enfant Jésus viens, entre chez nous,
nous avons une petite gerbe de foin toute fraîche,
et aussi un petit verre de vin
la gerbe pour l’âne,
le verre pour l’enfant,
et prier, nous savons aussi le faire ...
dans Oberrheinisches Sagenbuch August STÖBER 1842
L’école latine de Rouffach, attestée depuis 1323, se serait trouvée, selon certaines sources, sur l’actuelle place de l’église, non loin de la chapelle-ossuaire Saint-Nicolas, entourée par le cimetière. D’autres sources, notamment Th. Walter, la situent en bordure de route, face au chevet de l’église.
Le document que propose le présent article date de 1542 : il est la copie, dans le registre des délibérations du magistrat, du règlement promulgué le 11 mars 1521 par l’évêque de Strasbourg, Guillaume III de Honstein, qui définit les droits et les devoirs du maître de l’école latine.
Christkindel et Hans Trapp venant demander si les enfants ont été sages Th. Schuler 1858
En ce mois de décembre, le soleil nous manque, provoquant chez les plus fragiles d’entre nous, une carence en vitamine D que l’on peut pallier fort heureusement chez nos pharmaciens. Nos ancêtres étaient eux aussi sensibles au manque de lumière à l’approche du solstice d’hiver et on ne s’étonnera pas de voir s’accumuler en cette période, des fêtes chrétiennes ou réminiscences de rites païens, appelant le retour de jours plus longs. La célébration le 13 décembre, de la Sainte Lucie de Syracuse, patronne des aveugles, des ophtalmologues et des électriciens, en fait partie. « À la Sainte Luce, nous dit le dicton, le jour croît d’un saut de puce », mais le jour le plus court n’est-il pas le 21, date du solstice ?
Pour bien comprendre ce qui se produit à la Sainte Lucie, il pourra être utile de revenir aux explications de l’équation du temps dans notre article sur la méridienne Adam de Rouffach ou encore de se référer à la réforme du calendrier de 1582 commandée par le pape Grégoire XIII.
Pour suivre la mode ? Si l’on considère la multitude de publications, émissions de radio et de télévision qui lui sont consacrés, le sujet semble effectivement être porteur.
Mais est-il bien utile de rappeler ces moments sombres de notre histoire, au cours desquels furent livrés aux flammes d’un bûcher, après l’angoisse du cachot et l’horreur de la torture, des centaines de femmes, d’hommes, et d’enfants ?
Oui, pour tirer de l’oubli ces malheureuses victimes, pour empêcher qu’elles ne deviennent les vedettes du folklore de fêtes prétendument médiévales … et rétablir la vérité en revenant aux sources, débarrasser les discours que l’on tient sur le sujet, du fatras que l’on a inventé pour en rendre les histoires plus croustillantes… car quand on ne sait pas, on invente, pour faire rire ou frissonner le lecteur ou l’auditoire…
Je propose dans cet article deux Urgichten, aveux recueillis à l’issue de leur interrogatoire, de deux femmes: la première, Margreth Sontag, exécutée en 1624 et la seconde, Agnès Spon, exécutée en 1627. Des aveux spontanés (guetlich), croisés avec des aveux suggérés (peinlich), pour se libérer enfin, quel qu’en soit le prix à payer, de l’horreur du cachot et des souffrances insoutenables de la torture…
Le lecteur pourra juger, en conscience, si les crimes avoués par ces malheureux, après de longues heures d’interrogatoire et de tourments infligés par le bourreau, méritaient une fin dans l’horreur d’un bûcher…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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