Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Dans les commentaires sur les procès de sorcellerie, il est dit souvent que ces femmes avaient été condamnées parce qu’elles disposaient d’un savoir que les hommes leur jalousaient : c’était certainement vrai pour les sages-femmes, dont beaucoup sont mortes sur les bûchers. Pour les autres, on dit qu’elles connaissaient les vertus des plantes, des racines : si elles pouvaient guérir, elles pouvaient aussi, par jalousie, esprit de vengeance ou pure méchanceté utiliser leur savoir pour nuire aux hommes et aux animaux. Ceux qui les ont interrogées, d’abord guetlich puis peinlich, c’est-à-dire d’abord sans avoir recours à la violence puis en les soumettant à la torture, auraient donc pu avoir une réponse sensée lorsqu’ils souhaitaient savoir quels produits, quels ingrédients magiques elles avaient mélangés pour concocter les poudres, crèmes ou onguents qu’elles avaient utilisés pour perpétrer les méfaits dont on les accusait.
Prêtre réfractaire ou non-jureur, à la Constitution civile du Clergé, promulguée en juillet 1790, Jean-Michel Vogelgsang est contraint à la clandestinité : la vie d’un prêtre réfractaire, s’il est dénoncé et retrouvé, se termine souvent sur l’échafaud. Dès lors, il vivra caché, fuyant d’une maison amie à une autre, ou terré dans la maison familiale, dans l’actuelle rue Poincaré, caché sous le plancher du grenier. Il poursuivra cependant son ministère, visitant les malades et administrant les mourants, se déguisant parfois en femme pour ne pas être repéré…
Voici la suite de son récit , conservé à la B.N.U. de Strasbourg sous la cote MS 858 (réserve)
Etwas von meiner Geschichte […] als ich gezwungen ware aus meinenm Haus in das andere zu flüchten...
Quelques pages de mon histoire, alors que j’étais contraint de fuir ma maison pour me cacher dans une autre…
texte original en allemand, traduction Gérard MICHEL
photos Gérard MICHEL
Jean Simon MULLER est une personnalité rouffachoise incontournable pour tous ceux qui veulent écrire l'histoire de Rouffach. Dans des articles précédents nous avons largement puisé dans le précieux ouvrage dont il a été le rédacteur à partir de 1727: l'Urbaire de la Ville de Rouffach, conservé aux Archives municipales de Rouffach sous la Cote AA 11.
Le lecteur trouvera ci-dessous quelques éléments de sa biographie que nous a confiés amicalement le Dr. François BOEGLY:
Cet article fait suite à l’article intitulé L'assaut et la prise de la ville par les suédois en février 1634, racontée par Jean Simon MÜLLER dans l'Urbaire de la Ville, URBARIUM RUBIACENSIS CIVITATIS, de 1727. Rouffach sort exsangue de la guerre de Trente Ans: la population est décimée, l'économie ruinée, les cultures perdues.
Le chroniqueur conclut par ces mots :
Tout cela montre clairement ce que notre bonne ville de Rouffach a enduré au cours de cette guerre des suédois comme angoisses, chagrins et misère auxquels peu de bourgeois ont survécu, une grande partie d’entre eux sont morts de frayeur, de faim et de chagrin.
Les conseillers du Magistrat touchaient, jusqu’en l’année 1614 une indemnité annuelle dans la mesure où les revenus de la ville le permettaient, est-il dit pudiquement dans un des protocoles ! En plus, ils profitaient très largement de bien des avantages, en particulier des nombreuses bombances qui les rassemblaient à toutes occasions… les comptes du Bourgmestre nous révèlent, sans pudeur, le nombre et le prix de ces « troisièmes mi-temps »…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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