Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
emblème de la Snider Zunfft, corporation des tailleurs d'habits
Le mardi après la Visitation de Nostre-Dame en l'année 1509, Guilaume III de HOHNSTEIN, prince-évêque de Strasbourg (de 1506 à 1541) décide de réunir plusieurs corporations de métiers Zunft en une seule "tribu" dans le but d'alléger les charges dont "les gens de métier" avaient souffert jusqu'alors. Les archives municipales de Rouffach conservent une copie, en français, du début du 17ème siècle que nous nous proposons de vous faire découvrir. Ce document est très intéressant parce qu'il nous révèle quelques aspects de la vie quotidienne des poêles, ici celui qui porte l'enseigne de La Licorne, et il précise également quelques items du règlement et des droits des métiers qui composent cette nouvelle structure. On y trouvera enfin le règlement et les privilèges de la confrérie des tailleurs d'habits.
Maria SCHLOSSER est originaire de Müstelbrunn, dans le Bade-Wurtemberg, principauté de Fürstenberg. Veuve de Michaël DÜRINGER, de son vivant bourgeois de Eguisheim, elle est soupçonnée de sorcellerie, arrêtée et emprisonnée en mars 1630. Elle livrera ses premiers aveux le 4 avril 1630 et d’autres suivront le 13 avril 1630. Son procès eut lieu sans doute le 23 avril 1630 et elle sera exécutée le jour même sur le bûcher, comme sorcière …
Dans ses premiers aveux, elle déclare que trente deux ans auparavant, elle vivait à Müstelbrunn et était encore célibataire. Elle était au service de Jacob WALFF.
Un soir, dit-elle, elle était allée danser avec plusieurs autres jeunes de son âge et elle n’était rentrée chez elle que tard dans la nuit, vers une heure du matin.
Elle avait en ce temps là un petit ami, un certain MARX, lui aussi valet dans une maison voisine de celle où elle logeait. Elle lui avait déjà à plusieurs reprises accordé ses faveurs sich unehlich vermischt, mais ce Marx ne l’avait apparemment pas accompagnée ce soir là.
Sur le chemin du retour, à son retour du bal, elle est abordée par un homme qu’elle a d'abord pris pour ce MARX : ils se laissent un peu distancer par le reste du groupe et là, derrière un bosquet, arrive ce qui devait arriver : die Unzucht mit demselben verricht…
dessin de Jean-André SILBERMANN représentant l'orgue Thomas SCHOTT de Notre-Dame de ROUFFACH (1739)
Archives Silbermann, page 34
Au moment où on commençait à envisager sérieusement la restauration de l'orgue par Alfred KERN en 1983, il devenait évident qu'il fallait écrire l'histoire de l'orgue de l'église Notre-Dame de Rouffach. Dans son ouvrage, Les Callinet facteurs d'orgues à Rouffach et leur œuvre en Alsace (1965), Pie MEYER SIAT avait bien écrit un peu plus d'une page sur cet orgue qu'il a traité d'ailleurs d' orgue sauvagement hybride [...] dont toutes les pièces ont une origine différente sans aucune unité de style et qui fonctionne tout de même... mais comme on lui avait dit alors à la mairie et aux archives de Rouffach qu'il n'y avait rien à trouver sur l'orgue de Rouffach, il n'a pas pu approfondir sa recherche.
J'ai tenté ma chance, j'ai pris rendez-vous avec Pierre-Paul FAUST, archiviste de la ville, qui m'a sorti des réserves un dossier, poussiéreux certes, mais plutôt complet sur les orgues de Rouffach. Restait à lire ces documents et c'est là que Paul FAUST m'a donné mes premières leçons de paléographie germanique et m'a aidé à déchiffrer toutes ces pages. Le curé WOLFF m'a également permis de consulter les registres de délibération du conseil de Fabrique du XIXème siècle.
Et c'est ainsi que j'ai pu rédiger les articles qui paraîtront dans les Archives de l'Eglise d'Alsace en 1982 et 1984 et le petit opuscule qui fut offert aux auditeurs du concert inaugural de l'orgue par Maurice MOERLEN en juin 1983. (Orgues, organistes et organiers à Rouffach). Et ce n'est que deux et trois ans plus tard que paraîtront les volumes de l’Inventaire technique des orgues du Haut-Rhin, par l’ ARDAM, en 1985 et 1986…
C'est ainsi aussi qu'a commencé mon aventure avec la paléographie et l'histoire de Rouffach et de l'Obermundat...
Le registre A / BB 126 conservé aux archives municipales de Rouffach est le recueil des serments (Aid) que doivent prêter devant le Magistrat réuni, tous les serviteurs de la Ville. Cette prestation de serment a lieu le lendemain du Zwölften Tag, le douzième jour après Noël, jour du renouvellement des différents offices et charges. Il s'agit d'un document d'un intérêt considérable puisqu'il détaille avec une extrême précision les devoirs de chaque office et permet de comprendre mieux les institutions de la Ville.
Sebastian MÜNSTER Vue de ROUFFACH 1548
l'hôpital Saint-Jacques et la Porte de Froeschwiller
Wir, der Schultheis und der Rat zu Rufach bekönnent und thuend Kund allermeglichem mit disem Brieff als Peter HALLENBART selige des Selen Gott
Gnade ein Pfleger des Spitals Sant Jacob zu Rufach, gelegen by dem Fröschwiler Töre, mit siner Zuegehörde gewesen und nu von Tödes wegen abgangen
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
© 2023 Obermundat