Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
trouvé dans la Revue catholique d’Alsace 1905 1909, 24ème année septembre 1905
Coucher de soleil sur le versant Nord-Est du Bollenberg
(photo G.M. 22/08/2018)
Très peu de documents d’archives sont conservés sur l’histoire de l’occupation humaine du Bollenberg, ce qui a évidemment laissé libre cours à l’imagination : nous ne nous attarderons pas sur les multiples tentatives d’explications mystico-cosmo-telluriques données au toponyme Bollenberg qui devrait son nom à Bel, Appolon, Balder, Phol, sainte Appoline ou encore la vierge Polona… La littérature ne manque pas à ce sujet… et le lecteur y trouvera son compte.
Si l'on parle beaucoup de sorcières qui y auraient tenu leurs noces sataniques, (la chapelle Sainte-Croix a même été rebaptisée chapelle des sorcières), on ne se souvient plus guère que le Bollenberg a été un haut lieu des premiers temps de la chrétienté dans la région, un centre de culte rural important, vers lequel convergeaient les fidèles des communautés voisines, bien avant que celles-ci n'aient érigé leur propre église.
Comment convient-il de danser, dans un lieu public, sur la Tanzmatte ou dans le Tanzhaus, en 1581 à Rouffach?
La production de vins mousseux en Alsace remonte historiquement au début du XXe siècle. Lors de l'exposition universelle de Paris en 1900, Julien Dopff assiste à une démonstration de la méthode champenoise et presque aussitôt à son retour à Riquewihr, il produit ses premiers vins mousseux. Ainsi, en rajoutant du sucre et des levures à des vins tranquilles, il amorce cette fameuse deuxième fermentation qui permet la production de gaz carbonique et la transformation du sucre en alcool. Ce ne sera que le 24 août 1976 que l'A.O.C. Crémant d'Alsace sera officialisée par décret.
Le hasard nous a permis la découverte, dans les annonces de la Revue d’Alsace de 1834, d'une mise au point intéressante publiée par un producteur de vin mousseux d'Alsace de Strasbourg, qui défend sa production contre les vins médiocres ou mauvais proposés par la concurrence. (Revue d'Alsace 1834 , page IV des Annonces)
On ne saurait, semble-t-il, concevoir de fête médiévale sans sorcières, tant l'imagination populaire associe sorcellerie et Moyen-Âge. Mais on est parfois amené à s'interroger sur les spectacles qui nous sont présentés. Ainsi celui vanté par un annonce passée dans le supplément Loisirs du journal L'Alsace, en date du 12 juin 2009. Voici comme était présentée une fête médiévale dans une charmante petite bourgade viticole du proche Bas-Rhin:
... la fête[...] souhaite mettre l'accent sur le caractère d'authenticité de la manifestation. Un marché médiéval est lui aussi voulu au plus près de ce qu'on pouvait trouver au Moyen-Âge. Des animations, le bourreau et ses sorcières, des saynètes sur le thème de la torture, des guerriers en armes, entre autres, égaieront la journée...
Il n'est pas dit si les organisateurs avaient prévu un atelier torture, pour occuper les enfants, et rendre encore plus attractive cette sortie familiale...
La torture ne peut être ludique, le martyre de centaines de femmes, d'hommes et d'enfants ne peut distraire et encore moins égayer. Si des faits tragiques de notre histoire doivent être représentés en spectacle, ce ne peut être que dans le but d'instruire et de mettre en garde contre l'obscurantisme et la barbarie... pas pour passer un moment récréatif en famille.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
Cette page contient des liens vers des outils et sites partenaires autour de la paléographie, l'histoire et l'Alsace.
© 2025 Obermundat