Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leurs réserves une précieuse collection de parchemins allant du treizième au dix-neuvième siècle. Le présent article propose un document de 1825, rédigé sur parchemin à une époque où le papier avait largement supplanté ce support d'écriture rare et coûteux. Il s'agit ici de la lettre de concession et de confirmation des armoiries de la Ville, un acte officiel signé par le Roi Charles X et vraisemblablement reçu à Rouffach avec toute la pompe dont un événement de cette importance devait être entouré. L'usage du parchemin s'imposait dans de pareilles circonstances!
Discours astronomique et astrologique des Grandes conjonctions de 1643 et 2020.
Les lève-tôt l’auront remarqué : Jupiter et Saturne occupent en ce mois de mars des positions voisines sur la voûte céleste. Bien visibles avant le lever du Soleil, elles sont installées entre le Sagittaire et le Capricorne, et Mars, la Planète Rouge, se rapproche d’elles pour venir s’intercaler en dernière semaine. Le passage à l’heure d’été nous obligeant à nous lever plus tôt à la fin du mois, le spectacle matinal de leur proximité pourra nous consoler de cette heure perdue.
En avril, Mars s’éloignera, c’est presqu’une évidence ! Jupiter et Saturne se lèveront de plus en plus tôt, tout en cheminant de conserve dans le ciel de l’été. À l’automne, nous les retrouverons astres du soir, et là, de soir en soir, elles se rapprocheront davantage jusqu’au 21 décembre : leur distance ne sera plus alors que de 6 minutes d’angle, soit moins que ¼ du diamètre de la Lune.
Ces rapprochements virtuels des deux planètes supérieures se produisent régulièrement, à peu près tous les 20 ans. On les appelle Grandes conjonctions, les astronomes s’y intéressent depuis la nuit des temps. En 1642, le rouffachois Johannes Remus Quietanus a écrit un opuscule d’une trentaine de pages sur la Grande conjonction qui devait se produire le 26 février de l’année suivante : son Discours astronomique et astrologique de la grande rencontre des deux planètes supérieures Jupiter et Saturne a été, selon ses dires, élaboré avec soin d’après les Fondements (scientifiques et bibliques). Le document original est accessible en ligne sur Numistral, la bibliothèque numérique patrimoniale de l’Université de Strasbourg. Nous nous livrerons dans cet article à une analyse succincte de ce discours qui n’est pas facile à lire, mais souvent instructif et parfois amusant par la grandiloquence de son auteur.
Le parchemin aurait été inventé au deuxième siècle avant J.C. dans la ville de Pergame d'où il tire son nom, peau de Pergame. Son usage est apparu en Europe au cours du VII ème siècle. Il sera abondamment utilisé pendant au Moyen-Âge jusqu'à ce que le papier apparaisse et le supplante progressivement. Son usage restera réservé à des circonstances particulières, comme dans le document de 1854 présenté dans cet article. Thiébaut Walter le résume ainsi dans l'inventaire qu'il a dressé des parchemins conservés aux archives municipales de la Ville de Rouffach:
Pergamentblatt, das in Turm Knopf aufgefunden wurde, das Turm Kreuz in der Revolution betreffend.
...un parchemin découvert dans le bouton de la girouette, sur la flèche, qui se rapporte à la dépose précipitée de la Croix surmontant le clocher, sous la menace des révolutionnaires...
Sur les 1228 parchemins conservés aux A.M.R. seuls deux sont du XIX ème siècle: celui-ci, de 1854, et un autre daté de 1825, qui est le document d’approbation des armoiries de la Ville de Rouffach par Charles X, qui ne cessera de répéter au Maire de Rouffach, lors de sa visite trois ans plus tard, le 11 septembre 1828:
Ah, Monsieur le Maire, que vous avez de bons habitants! 1
1. cité par Walther Thiébaut dans Abrégé de l'histoire de la Ville de Rouffach août 1920 page 33
Les Archives municipales de Rouffach conservent un fonds ancien d'une richesse exceptionnelle. On y trouve en particulier un ensemble rare de 1228 parchemins dont le plus ancien date du treizième siècle, de 1270 plus précisément, et le plus récent de 1854. [1] Ces documents précieux, et fragiles, demandent une attention et un soin particulier lors de leur manipulation, en particulier ceux qui ont conservé leurs sceaux.
Nous avons choisi de présenter dans cet article, le plus ancien de ces parchemins conservés aux archives municipales de Rouffach: l'acte par lequel le chevalier Jacques de Rathsamhausen et sa famille, offrent à l'hôpital du Saint Esprit la parcelle de terre sur laquelle l'hôpital et toutes ses dépendances, chapelle, moulin, ferme, etc. avaient été construits.
[1] cf. Inventaire des Parchemins: Théobald Walter et Thérèse RUEFF Attachée de conservation du patrimoine, archiviste de la Ville
Le martelage (sous le second Empire)
in Les bûcherons et les schlitteurs des Vosges, dessins de Théophile Schuler - Paris, 1867.
Dans l’affaire évoquée dans les deux documents qui suivent, deux bourgeois de Hattstatt , Diebod Schultheiss et Hanns Imelin ont été condamnés à une peine de prison au château d’Isenbourg pour avoir falsifié des arbres-lisières qui marquaient les limites de pâturages entre les bans de Rouffach d’une part et ceux de Herrlisheim et Hattstatt d’autre part. Grâce à l’intervention du seigneur de Hattsttat, ils ont bénéficié d’une grâce accordée par le seigneur de l’Obermundat mais cette grâce est assortie d'une Urfed par laquelle ils s’engagent solennellement de ne pas se retourner contre ceux qui les ont condamnés, sous peine de devenir parjures et hors-la-loi.
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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