Turenne en marche vers Turckheim
La bataille de Turckheim oppose le Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg commandant une armée austro-brandebourgeoise, au maréchal de Turenne, commandant une armée française.
Ecoutons Jean Simon Müller, le chroniqueur de l'Urbaire de la Ville de Rouffach, raconter cet épisode d'une guerre interminable, qui laissera l'Alsace, et Rouffach, totalement ruinées...
Pillage d'un village pendant la guerre de Trente Ans
Il n’était pas rare, il y a quelques années, de rencontrer au hasard d’une promenade matinale, Pierre-Paul Faust, historien et archiviste de la Ville, arpentant d'un bon pas le tracé des anciens remparts. Dans ce tour de la ville ancienne, il marchait dans les traces de l'histoire de sa ville et les pas des personnages qu'il avait fréquentés dans ses lectures, sa vie durant: Berler, Pellicanus, Zwingli,... et bien sûr, François Joseph Lefebvre, sénateur et Maréchal d'Empire... Et lorsqu’on le croisait et lui demandait ce qu’il faisait là de si bon matin, il répondait invariablement, le sourire en coin :
Waïsch, ech pàss uff, un lüag emmer eb d’Schweda net wedder zeruck kumma, m’r waïss nia!
Tu sais, je surveille et je regarde toujours si les Suédois ne sont pas en train de revenir, on ne sait jamais !
Paul évoquait évidemment un des épisodes les plus douloureux du peuple alsacien et des plus sanglants de l’histoire de Rouffach : l’arrivée des suédois en Alsace pendant la guerre de Trente Ans (1618 - 1648).
Gobelets de Conseillers du Magistrat, aux armes de Wissenbourg
Les conseillers du Magistrat percevaient, jusqu’en 1614, en remerciement de leur fidélité et de leur zèle tout au long de l'année, une indemnité annuelle, dans la mesure où les revenus de la ville le permettaient, est-il dit pudiquement dans un des protocoles ! En plus, ils profitaient très largement de bien des avantages, en particulier des nombreuses bombances qui les rassemblaient à toutes occasions… les comptes du Bourgmestre révèlent, sans pudeur, le nombre et le prix de ces « troisièmes mi-temps »…
Le 14 mars 1614, le Magistrat décide de remplacer cette indemnité annuelle par un cadeau, remis à chacun des 15 membres élus du Magistrat ainsi qu’au Schultheiss et au greffier de la ville,: il s’agit d’un gobelet, ein Rathsbecher, une pièce d’orfèvrerie en argent plaqué d’or, ce que l’on appelle le vermeil, d’un poids d’environ 15 Loth… sauf celui du Schultheiss d’un poids de 21 Loth et qui coûtera 81 livres, ce qui fera une facture globale assez considérable de 774 livres… Tous les conseillers du Magistrat acceptent cette proposition sauf Jacob FISCHER, absent pour cause de maladie et Hans ACHTJAHR dont le protocole dit qu’il est stettig, têtu, et qu’il préfère rester aux anciennes dispositions qu'il trouvait peut-être plus avantageuses…
L’usage d’offrir des gobelets ou timbales était très répandu et Rouffach n’était pas la seule ville à récompenser ainsi ses élus et ces objets n’étaient pas rares.
Il s’agit d’une pièce d’orfèvrerie précieuse que l’on devait conserver dévotement dans les familles, en souvenir de l’ancêtre Schultheiss ou conseiller au Magistrat… comme on conserve aujourd’hui d’autres gobelets ou timbales, offerts autrefois à l’occasion de naissances ou autres événements familiaux, mariages, noces d’or, etc.
Et pourtant on en trouve peu dans les musées ou sur le marché de l’art…et si on en trouve, ils se vendent à prix… d’or ! Ou ont-ils bien pu passer ?
A la suite de l’article paru dans obermundat.org sur Les fonts baptismaux de l’église Notre-Dame, Monsieur Bernard Guiot, historien et membre actif de l’Espace Histoire du Centre hospitalier de Rouffach m’a informé d’un fait divers survenu en 1842, dont ont été victime ces fonts baptismaux. Il avait découvert l'anecdote il y a quelques années, au cours d'une recherche aux archives municipales de Rouffach. Le dossier de l'affaire comporte trois pièces, deux lettres et un court exposé de quelques pages.
Ont-ils mis le feu au retable d’Issenheim ? Jacques M.
C’est l’une des inquiétudes qu’exprime l’astronome Remus Quietanus, rouffachois d’adoption [1], dans une lettre à son ami Giovanni Faber, médecin et botaniste pontifical. On connaissait la correspondance de Quietanus avec ses illustres collègues, les astronomes Kepler et Galilée, mais on trouve aussi aux archives de l’Accademia dei Lincei à Rome, une dizaine de lettres adressées à Faber où il raconte à chaud des faits d’actualité.
Ainsi, le 1er février 1622, il évoque un raid de la cavalerie d’Obentraut sur Issenheim, le 24 janvier
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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