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Marc Grodwohl: de la Froeschwillertor à la Rheingrafentor...

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Catégories : TopographieQuotidien
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Sebastian Münster Cosmographia Universalis Vue de Rouffach 1548

Reconnaissance des fossés des remparts sud et sud-est (de la Froeschwillertor à la Rheingrafentor)

Nous avons effectué avec Gérard et Marylen Michel un tour de l’enceinte sud-est de Rouffach. S’il est toujours agréable de cheminer dans ce bel environnement, surtout en aussi bonne compagnie, la sortie avait pour objectif de reconstituer autant que possible l’ancien tracé de l’Ohmbach, ou les tracés, car cette rivière, à partir de Soultzmatt, se divise en deux branches dont l’une alimente les moulins, et qui ne se réunissaient qu’à la sortie de Rouffach un peu après la Froeschwillertor (figure 1).

 

Figure 1. Plan de situation des éléments cités, avec reconstitution du cours des deux Ohmbach

 

Un point à éclaircir en particulier était comment l’Ohmbach des moulins d’une part alimentait les fossés dans cette partie de la ville et d’autre part comment il passait sous le rempart pour former un canal usinier intra muros.

Le tronçon examiné se situe entre l’emplacement de la Rheingrafentor (un peu en avant des Récollets), porte sud, et la Froeschwillertor,  porte est. Entre ces deux portes, au sud, existait une troisième porte, la Törlein, s’ouvrant sur l’actuelle rue de la Poterne.

La vue publiée par Sebastian Münster (1548 / figure 2) montre sur ce tronçon un rempart intérieur (5). Surélevé à plusieurs reprises et bien conservé en élévation, celui-ci donne sur un fossé «intérieur » (3). La contre-escarpe de ce dernier s’appuie sur une seconde enceinte (2), donnant sur un fossé «extérieur» (4) dont la contre-escarpe est surélevée en merlon (1).

 

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Figure 2. Coupe schématique sur le système des fossés sud-est, localisée en A-B sur la vue de Sebastian Münster

 

Apparemment « à l’origine » il n’existait que le rempart et le fossé « intérieurs ».  Ce dispositif a été renforcé par une levée de terre (merlon) et une plate-forme d’artillerie sur levée de terre entre les deux fossés, dans laquelle  a été ménagée une circulation enterrée (casemate).

En 1548 ce dispositif adapté à l’artillerie était achevé de part et d’autre de la Törlein. Cette modernisation des défenses s’inscrivait dans un ambitieux projet architectural dont la qualité de l’ensemble Renaissance de la Froeschwillertor donne la mesure.

On accédait à la Törlein ou « poterne » par un pont en pierre avec pont-levis, enjambant chaque fossé par deux arches. Ce pont formait barrage, retenant l’eau de l’Ohmbach qui à cet endroit alimentait d’une part les fossés et d’autre part un canal usinier, via un passage voûté sous le rempart intérieur, toujours visible de nos jours côté ville (figure 3).

 

 

Figure 3. Marylen Michel fait découvrir le passage du canal usinier sous le rempart, côté intra muros

Le double fossé avec boulevard d’artillerie a été réalisé après 1548 sur le front de la Froeschwillertor  à la Neuestor, sur le même principe que le front sud / sud-est. Les différents plans fin XVIIe s.-1er tiers du XVIIIe s. attestent que le projet de double ceinture adaptée à l’artillerie avait bien été achevé en son temps et le cadastre napoléonien fixe l’emprise des deux fossés, quand bien même ceux-ci étaient déjà comblés à cette époque, et la plate-forme d’artillerie arasée.

Plusieurs barrages devaient exister sur le cours ouest des fossés, qui ne pouvait être alimenté par l’Ohmbach, le barrage de la Törlein garantissant un remplissage jusqu’ à la Rheingrafentor. Le pont donnant accès à cette dernière se combinait probablement avec un barrage qui retenait en amont les eaux du fossé ouest. Ce dernier bénéficiait d’une arrivée d’eau distincte, sans doute les eaux de ruissellement depuis le Hochberg bien plus abondantes que de nos jours [i] et le trop-plein de la conduite de la Daechelbrunn qui alimentait le château et plus loin la fontaine éponyme en ville. Le dénivelé entre le fossé du château d’Isenbourg et le barrage supposé de la Rheingrafentor est de l’ordre de huit mètres, ce qui laisse supposer plusieurs autres barrages sur ce tronçon.  

Le comblement des fossés au début du XIXe s. a conduit à ménager dans leur remblai un fossé assurant l’approvisionnement du canal usinier par les eaux de l’Ohmbach. Ce fossé, franchi par un ponton sur la promenade des remparts était encore à ciel ouvert vers 1960 selon le témoignage de Marylen Michel.

Une des questions en suspens est le rapport entre le canal usinier et les extensions successives de la ville. Une des hypothèses est qu’il serait le vestige du fossé entourant l’enceinte primitive, réduite au périmètre de l’église Notre-Dame et aux grandes « cours » (Freihof de l’évêque de Strasbourg, cour de l’abbaye d’Eschau, cour du chapitre cathédral (de Bâle ?).

 Marc Grodwohl juin 2023

Nota :

les numéros entre parenthèses renvoient à la figure 2.

[i] Les cartes de la fin du XVIIe s. et du début du XVIIIe s. figurent un réseau hydrographique quasiment asséché de nos jours comme le montre aussi le tarissement de la source captée au lieu-dit Daechelbrunn

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Commentaires:

Guy Fohrer a écrit le 22 juin 2023:

De petites indications. L'ohmbach entre la Schiffmulhl et la ville coulait bien entièrement à ciel ouvert sous l'actuelle rue de la Piscine jusqu'en 1960. Longé par un petit sentier sinueux étroit où pas mal de riverains ont glissé en vélo et mis pied à l'eau, il a été enfoui lors de l'aménagement final du groupe scolaire en 1960 avec création de la rue de la Piscine tronçon Est actuelle. Le tracé de la rivière des années 50 en amont plus au sud - au moins en partie - coulait le long de la RN83 dans le secteur de l'HP, et avait été un peu corrigé lors de la construction de la piscine vers 1958. Ensuite, vers 1970, en février, une crue brutale de l'Ohmbach, (redoux pluvieux soudain avec fonte des neiges vosgiennes) le flot se retrouvant devant un conduit enterré canalisé à débit limité, a conduit à une  inondation majeure couvrant notamment l'actuelle place des sports et le quartier au sud. Des travaux majeurs ont ensuite conduit à un cheminement direct de délestage au sud de la ville vers la Lauch. Il est fort probable que nos ancêtres savaient utiliser les crues violentes de printemps et d'automne pour remplir les fossés et en garder l'eau.

Merci Guy pour cette précieuses contribution

Article publié le 21 juin 2023 par Gérard MICHEL.

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Gérard MICHEL

Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.

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