Encore une histoire de sorcières sur obermundat.org !
Pour suivre la mode ? Si l’on considère la multitude de publications, émissions de radio et de télévision qui lui sont consacrés, le sujet semble effectivement être porteur.
Mais est-il bien utile de rappeler ces moments sombres de notre histoire, au cours desquels furent livrés aux flammes d’un bûcher, après l’angoisse du cachot et l’horreur de la torture, des centaines de femmes, d’hommes, et d’enfants ?
Oui, pour tirer de l’oubli ces malheureuses victimes, pour empêcher qu’elles ne deviennent les vedettes du folklore de fêtes prétendument médiévales … et rétablir la vérité en revenant aux sources, débarrasser les discours que l’on tient sur le sujet, du fatras que l’on a inventé pour en rendre les histoires plus croustillantes… car quand on ne sait pas, on invente, pour faire rire ou frissonner le lecteur ou l’auditoire…
Je propose dans cet article deux Urgichten, aveux recueillis à l’issue de leur interrogatoire, de deux femmes: la première, Margreth Sontag, exécutée en 1624 et la seconde, Agnès Spon, exécutée en 1627. Des aveux spontanés (guetlich), croisés avec des aveux suggérés (peinlich), pour se libérer enfin, quel qu’en soit le prix à payer, de l’horreur du cachot et des souffrances insoutenables de la torture…
Le lecteur pourra juger, en conscience, si les crimes avoués par ces malheureux, après de longues heures d’interrogatoire et de tourments infligés par le bourreau, méritaient une fin dans l’horreur d’un bûcher…
I. Procès criminel de Margaretha Sontag, de Rouffach 1624
URGICHT Margaretha SONTAGerin, eine Krämer: und Hindersässin zu Rueffach. 30 janvier 1624 AMR FF11 / 62
Margaretha Sontag est Krämerin. Elle tient sans doute un petit commerce d’objets divers à prix modestes, boutons, fils, rubans, etc. Elle est originaire du Schwabenland, de Riedtling, Riedlingen, une ville allemande située sur le Danube en Bade Wurtemberg et en Haute Souabe.
On ne saura rien de plus d’elle, ni son âge, ni sa situation familiale, juste qu’elle était mariée : il est simplement précisé qu’elle est Hintersässin, c’est-à-dire manante, ni bourgeoise, épouse ou fille de bourgeois, ni sujet. Une personne de petite condition, qui ne bénéficie pas des garanties et des protections dont bénéficient les bourgeois…
Elle a été emprisonnée le 30 janvier 1624, accusée de sorcellerie. Elle a avoué, après avoir été interrogée, d’abord sans recours à la torture puis sous la torture, ce qui suit :
- Il y a de cela dix ans, après qu’elle eut été battue par son mari et chassée de sa maison, aux environs des 10 heures de la nuit, alors qu’elle pleurait seule, debout dans un coin de la cour, un individu a frappé au portillon de l’arrière de la cour. Elle l’a laissé entrer, croyant qu’il s’agissait d’un valet de ferme qu’elle avait connu et fréquenté avant son mariage. Il l’a entraînée dans l’étable, où elle a cédé à ses avances, mais lors de ce rapport, elle ne l’a pas trouvé « naturel », chaud comme un humain, mais froid comme la glace.
- Ce même individu lui a donné en main quelques couronnes d’argent : elle pensait tenir du « bon » argent, mais lorsqu’elle l’examina peu de temps après, elle vit que sa main ne renfermait qu’une poignée de feuilles mortes. Après cela, il lui demanda de renier Dieu et tous ses Saints : si elle refusait, tout son corps se mettrait à pourrir, alors elle fit ce qu’il lui demandait.
- Au cours de la quatrième nuit, son fiancé, l’ennemi méchant, est revenu auprès d’elle dans le grenier et à nouveau lui a imposé un rapport sexuel.
- Dans ce temps, il lui remit une baguette blanche, en lui ordonnant de s’en servir pour paralyser la vache de l’épouse de Weckerlin, avec laquelle elle était en mauvaises relations. Mais elle n’a pas obéi, à la suite de quoi son fiancé l’a battue et jetée dans le ruisseau de l’hôpital où elle faisait la lessive.
- Plus de huit jours plus tard, alors qu’elle était dans le jardin de Ruel, son fiancé l’a rejointe, lui a à nouveau imposé une relation. Il lui remit un petit pot contenant un onguent dont il lui ordonna de se servir pour enduire la baguette qu’il lui avait donnée et de se servir de cette baguette pour faire du mal aux gens et aux animaux.
- Peu de temps après, alors qu’elle s’était disputée avec Maria, maintenant épouse de Jacob Laur, elle s’est servi de cette baguette pour frapper deux de ses moutons : elle ne sait pas s’ils en étaient morts.
- Elle reconnait que son fiancé était venu huit jours plus tard, lui avait donné une fourche sur laquelle elle s’était rendue à la fontaine de la Sinne (actuelle fontaine Place du Mal. Foch) où elle avait retrouvé un grand nombre de ses semblables … Ensemble, ils s’étaient rendus dans le jardin de Knechtlin, près de la tuilerie.
- C’est là où elle fêta ses noces diaboliques, en compagnie de Georg Schlegel, de la Heglerin, la vieille de la tannerie et d’un grand nombre de ses comparses, à un banquet où on servit de la viande, du rôti, du porcelet, trois poules, du vin, mais ni pain ni sel ! Il y avait également quelques gobelets en argent, apportés par ses comparses.
- Cinq jours plus tard, il y eut un grand rassemblement de ses semblables sur la place de la Sinne, autour du Stockbrunnen. Toute cette assemblée se rendit au Bollenberg, elle, chevauchant sa fourche, d’autres chevauchant des chats, des chiens ou d’autres animaux.
- L’autre fois où elle avait été au Bollenberg, l’une de ses comparses aurait dû concocter dans un pot une intempérie, (orage, grêle, gelée blanche…), mais elle renversa le pot du pied, après quoi l’ennemi mauvais, son fiancé, la battit violemment.
- Il y a plus de deux ans passés, elle se rendit à Gundolsheim où elle croisa sur sa route deux veaux qu’elle frappa, au nom de son fiancé, avec sa baguette : les deux veaux en crevèrent, l’un appartenait à l’intendant de la cave dimière, l’autre à l’intendant de celle de Marbach.
- Un temps, le prévôt de Merxheim avait traité cette Margaretha de putain et de sorcière : elle frappa de sa baguette, au nom de son fiancé, deux de ses moutons et elle pense qu’ils en sont morts tous les deux.
- Comme l’épouse de Hans Solbach, le cordonnier, ne voulait pas lui donner de chaussures, elle la frappa, au nom de son fiancé diabolique, d’une tape sur le bras et lui enfonça dans le bras un os de corneille (Krähe) que son fiancé lui avait donné, la blessant sérieusement.
- Elle a mélangé à une soupe qu’elle a donnée à manger au fils de Jacob Rueff une semence que lui avait donnée son fiancé satanique : il en serait mort …
- Pendant l’interrogatoire de l’accusée, son fiancé aurait été présent ; à cette occasion, il lui aurait fait signe de la main de ne rien reconnaître de ce dont on l’accusait et de ne pas boire l’eau bénite. Elle en a bu, mais l’a recrachée aussitôt. Après qu’elle en eut bu à nouveau, elle ne l’a pas recrachée, après quoi elle a pu passer aux aveux.
- Pendant qu’on la conduisait chez le bourreau à la torture, son fiancé lui a ordonné de ne rien avouer. Il l’a consolée en lui disant qu’il allait l’aider. Elle a prononcé le nom de Jésus, sur quoi il a disparu aussitôt.
- Son fiancé lui a remis une semence verte, pour qu’elle s’en serve contre l’aubergiste A la Montagne Noire, parce qu’il lui aurait fait payer trop cher ses repas. Mais elle n’en a rien fait, provoquant la colère de son fiancé qui la battit brutalement.
- Il y a huit ans, elle a fait cuire avec ses comparses, sur la montagne de Guebwiller une potion avec des semences de vigne et des fleurs de chêne pour provoquer une intempérie. Une de ses comparses qui était de Guebwiller a renversé la marmite, et les vignes, les arbres fruitiers et les chênes en furent endommagés, depuis ladite montagne, vers la chapelle et jusqu’à Zell.
- Il y a de cela 5 ans, elle a concocté une intempérie au Bollenberg avec une quinzaine de ses comparses qui s’est répandue sur les champs de Gundolsheim et a détruit les récoltes.
- A cause d’une querelle au sujet d’une dette, elle a frappé de sa baguette plusieurs fois mentionnée, au nom de son fiancé diabolique, la vache de l’ancienne vachère. La vache en est crevée dans les huit jours…
- Il y a neuf ans, à l’auberge À l’Ours, elle a donné à un vieil homme originaire de Souabe qui y était employé, une soupe d’orge à laquelle elle avait ajouté la semence verte. Il en mourut dans les trois jours…
- La même année, elle a donné à manger à un garçon boucher, une soupe qu’elle avait préparée avec la même semence verte. Il en est mort en 4 jours.
Cinq semaines après ces aveux, le 5 mars 1624, à l’issue de son procès, Margreth Sontag fut condamnée à être remise aux mains de l’exécuteur pour être conduite au lieu d’exécution et y être brûlée vive dans les flammes du bûcher. Toutes les cendres seront soigneusement recueillies pour être ensevelies, afin que nul ne puisse s’en servir pour nuire aux humains ou aux animaux.
Dans son infinie générosité, le tribunal lui accorda la grâce d’être étranglée par le bourreau, avant d’être livrée aux flammes…
Sur le même bûcher, le même jour et à la même heure, périrent avec Margreth, un père, Jacob Moner et son fils Adam. Adam n’avait pas quinze ans… lui aussi bénéficia de la grâce du tribunal, il sera décapité avant d’être brûlé…
C’était à Rouffach, il y a un peu moins de 500 ans… Margreth, est condamnée par un tribunal local siégeant sous l’autorité de Léopold, archiduc d’Autriche, évêque de Strasbourg, représenté par le chancelier Johann Morel de Guebwiller, Johann Notter et Simon Ottmann, respectivement receveur et greffier du bailliage, Johann Bacher, Marschalckh auxquels s’ajoutent le Schultheiss et les conseillers-jurés du Magistrat de Rouffach.
II. Procès criminel d'Agnes Spon, de Gueberschwihr 1627
Malefiz Recht gehalten den 18 octobris 1627 A.M.de Rouffach AFF10 (folio 238 verso)
Clegere: Herr Johann Leonhardt NOTTER, Ambtschaffner undt Simon OTTMANN, Landschreiber
Beclagte: Agnesen SPONin die Gsanderin genant, Michaël MILLERs Hausfrawen zu Egisheimb.
Procès criminel, tenu le 18 octobre 1627
Les plaignants sont : Johann Leonhardt Notter, receveur du bailliage et Simon Ottmann, greffier du bailliage
L’accusée est Agnes Spon, appelée la Gsanderin, épouse de Michaël Miller, d’Eguisheim.
URGICHT Agnesen SPONin, die Gsanderin genant welche umb Verdacht der Hexereÿ eingezogen
Les aveux d’Agnès Spon, appelée la Gsanderin, incarcérée pour soupçons de sorcellerie :
Erstlichen bekhandt dass beÿ ungefohr 30 Jahren hab sie und ihr damahl gewesten Karcherknecht Ihr vorigen Mann Hans WEYER seligen üss in einem Treübelmuess zue essen geben davon er khranckh worden undt in acht Tag gestorben.
En premier lieu, il est connu qu‘il y a une trentaine d’années elle avait, avec son valet charretier, donné à manger à son défunt premier époux, Hans Weyer, une compote de raisin. Il en est tombé malade et est décédé en l’espace de huit jours.
Zum 2. ungefohr beÿ 4 Jahren, als sie auf ein Zeit kein Brodt im Haus gehabt und sehr betrüebt gewesen, seye der böse Geist in den Stall zue ihren khommen in Gestalt eines Burgers zue Egisheimb welcher ihren offtermahls geschaff sie getröst mit vermelden wölle ihren Gelt geben dass sie zu essen kauffen könne, und damit hien der beÿschlaff an sie begehrt, welchem sie gefolgt, die Unsucht mit ihme verrichtet. Und denselben unnatürlich befunden folgents ihren gelt geben. Als sie es aber besichtiget, seÿ es (Rev:) nur Kod unnd wuest gewesen. Dieser hab sich Peterlein genandt und nach verrichten beÿschlaff gesagt seÿ seÿe ainz einmal sein, muesse Gott undt alle seine heÿlige verleügnen, oder wölle sie zerrissen, welchen sie gefolgt und als Gott sambt seiner Muetter und alle Heÿligen verleugnet.
En second lieu, il y a environ quatre ans, alors qu'on manquait de pain à la maison et qu’elle en était très inquiète, l’esprit mauvais l'a rejointe à l’étable, sous l’apparence d’un bourgeois d’Eguisheim avec lequel elle avait eu souvent affaire. Il la consola en promettant qu’il lui donnerait de l’argent pour qu’elle puisse s’acheter de quoi manger. Il lui demanda alors de coucher avec lui, ce qu’elle lui accorda. Pendant l’acte, elle le trouva contraire à la nature. Il lui remit de l’argent en mains mais lorsqu’elle l’examina, elle ne vit que des excréments et autres saletés. Il s’appelait Peterlein, et après l’acte sexuel, il lui dit que désormais elle serait sienne, qu’elle devait renier Dieu et tous ses saints. Si elle n’obéissait pas, il la déchiquèterait. Mais elle lui obéit et renia Dieu, sa mère et tous les saints.
Zuem 3., acht Tag nach disem seÿ derselb ihr Buel Peterlein widerumb in ihrem Garten zue Ihren khommen, den Beÿschlaff mit ihren verrichtet, folgents mit demselben ihr Hexenhochzeit auf dreÿen Egisheim gehalten, beÿ welcher mehr andere ihrer Gesellschafften sich befunden, haben Wein, Gebrates und Fleisch aber kein Salz noch Brodt gehabt, seÿen lustig gewesen undt gedantzt.
Troisièmement, huit jours plus tard, ce même fiancé Peterlein l’a rejointe dans son jardin, elle s’est à nouveau donnée à lui, à la suite de quoi ils se sont rendus aux trois châteaux d’Eguisheim pour y tenir leurs noces sataniques. Là elle a rejoint d’autres comparses. A la table de ces noces, il y eut des rôtis, de la viande et du vin, mais il y manquait le sel et le pain. Tous étaient joyeux et on dansa beaucoup.
Zuem 4., unlängst demnach, seye sie sambt ihren gespielen auff dreÿen Egisheimb wider zuesamben khommen, Gesellschafft befunden.
Quatrièmement : peu de temps après, elle et sa compagnie se sont à nouveau retrouvés aux Trois Châteaux.
Zuem 5., ungefohr zweÿ Jahren hab sie der BECKHin gifft in Wein zue trincken geben, davon sie zwar kranckh wordt aber nit gestorben.
Cinquièmement, il y a environ deux ans de cela, elle versa du poison dans le vin qu’elle servit à boire à la femme Beck : celle-ci en tomba malade, mais n’en mourut pas.
Zuem 6., hab sie Ihrem Ehemann Michaël MÜLLER kurzlich zweÿ mahlen Quecksilber essen geben, hab ihme aber solches Gub nichts geschadet.
Sixièmement : récemment, elle a donné à deux reprises du mercure à manger à son époux, Michaël Muller, mais cela ne lui causa aucun mal.
Zuem 7., vor etlich Jahren vor undt ehe sie mit dem Teüffel verstricht gewesen hab sie Geörg BECKHen des Schuemachers Kindt, ist ein Bieblein von 6 Jahren alt gewesen, getötet, Quecksilber zue essen geben, seÿ in etlich Wochen gestorben.
Septièmement : il y a quelques années, avant qu’elle eût pactisé avec le diable, elle avait assassiné l’enfant de Geörg Beck le cordonnier, un garçonnet de six ans, en lui donnant à manger du mercure : il en mourut en quelques semaines.
Zuem 8., vor vier Jahren hab sie Hans FISCHER, des Graben Becken zue Egisheimb kleinen Kindt, ist noch in der Wagell gelegen, von solchem Güfft mit dem finger in das Meülen gestrichen, davon es kranckh worden, ungefohr 6. oder 7. wochen gesarbt und gestorben.
Huitièmement: Il y a quatre ans, elle a fait mourir un enfant de Hans Fischer, le boulanger d’Eguisheim. Alors que l’enfant était allongé dans son berceau, elle s’est enduit un doigt de ce même poison (du mercure) et en a caressé les lèvres et la bouche de l’enfant. Il en tomba malade, agonisa pendant 6 ou sept semaines et finit par mourir.
Zuem 9., vor einem Jahr, hab sie Martin DANHAMER mit einer angesalbten Weÿden, welche Ihren Ihr Buel geben, ein Khue ins Theüffels Nammen geschlagen, davon sie gleich selben Tag auff der Weÿdt nider gefallen, Verrecht, und solches aus dieser Ursachen weil er als Weinlader Ihren zue khleinem Wein verckhauff helffen wöllen.
Neuvièvement, il y a un an, elle s’est servi d’une baguette d’osier, enduite d’un onguent, que lui avait donnée son fiancé, pour frapper la vache de Martin Danhamer, au nom du Diable : la vache est tombée morte, le même jour, au pâturage. La raison était que ce Martin, qui était chargeur de vin, ne voulait pas l’aider …
Zuem 10., ungefohr einem Jahr, hab sie Jacob W: dem Weisbeckhen , welchen man sonsten Hans JAGLE, undt mit gemelter Ihrer angesalbten Weÿden, die seÿ under dem Fiertuch getragen, ein roth Falb (?) Ross in des Theüffels Namen geschlagen, davon es in dreÿen Tagen abgangen.
Dixièmement : il y a environ un an de cela, elle a frappé de sa baguette d’osier, au nom du diable, le cheval de Jacob. W. Auparavant, elle avait enduit la baguette de l’onguent et l’avait cachée sous son tablier, Le cheval en mourut en trois jours…
Malefiz Urthel. Sentence.
……..Herren Clegern eines; so dann Agnesen SPONIN die Gsanderin genant, Michael MÜLLERs Hausfraw zu Egisheim peinlich beclagte, andern Theil.
Ist nach angehörter Clag, Andtworth und gegen Redt, offendlich abgelesner Urgichten und gethanden Recht Saz, durch die verordnete Malefiz Richter mit mehrer Urthel zue Recht erkhandt, es habe die beclagte armbe Persohn, dab sie Gott den Allmechtigen und seine liebe heyligen verleügnet, dem leidigen Sattan hingegen angehanden, Leüth und Vieh getödet undt geschediget, hoch sträfflich gesündiget und grob Unrecht gethan, solle derowegen solches Unrecht nach folgender weib mit Leib undt Leben abbieben, erstlichen als Balden vom Schrancken dem Scharffrichter an die Handt gelifert, an gewohnliches Wahlstatt gefierth, daselbsten anfangs mit kleÿender Zang ihro auf den rechten Armb ein Griff geben, verfolgents lebendig in das Fewer geworfen, darinnen vom Leben zum Todt zu Pulver undt Aschen gebrendt und die Aschen in den Boden vergraben werden solle, Ihro zue wohlverdienter Straff, andern zu einem abscheuhlichen Exempel.
Après audition de l‘accusation, de la défense et lecture des aveux de l’accusée, il a été reconnu par les juges du tribunal criminel que cette malheureuse personne avait renié Dieu tout puissant et les chers saints, qu’elle s’était alliée à Satan et qu’elle avait tué des humains et des animaux ou leur avait fait du mal. Elle s’est rendue coupable de péchés hautement condamnables et enfreint gravement les lois : pour tout cela elle devra expier et payer de son corps et de sa vie comme suit :
D’abord en quittant la barre du tribunal, elle sera remise aux mains de l’exécuteur qui la conduira au lieu habituel du supplice. Là, on la pincera, avec une tenaille rougie au feu, au bras droit avant de la précipiter vivante dans les flammes, pour y être consumée et réduite en cendres, lesquelles cendres devront être enfouies sous terre. Ce châtiment sera pour elle une punition bien méritée et pour tous les autres un exemple hautement dissuasif...
Gérard Michel
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