Vierge de l'Annonciation du Musée de Besançon (© Guenat Patrick)
Après la parution sur obermundat.org de l'article Les vicissitudes d'un chef-d'œuvre: le grand portail de Notre-Dame de Rouffach, suite..., plusieurs lecteurs ont demandé comment les deux Vierges du portail de Notre-Dame de Rouffach ont pu se retrouver au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.
Nous ne savons pas, malheureusement, ce qu'il est advenu des statues et morceaux de statues arrachées à la façade de l'église, en cette triste journée du 13 décembre 1793. On ne peut aujourd'hui que constater leur absence sur les consoles et les voussures du grand portail et regretter l'acharnement des révolutionnaires à détruire tout ce qu'ils trouvaient à portée de leurs mains ou de leurs outils, notamment aussi les deux grands anges de la façade et les gargouilles surplombant le portail...
Les deux statues des Vierges sont installées depuis début décembre 2020 dans les collections permanentes du musée de Besançon et seront accessibles au public dès la réouverture..
Ces deux œuvres avaient appartenu à une collection privée, celle de Charles Oulmont, qui les a léguées en 1984 à la Ville de Besançon et à son musée.
Charles OULMONT
Charles Oulmont est un homme de lettres, né le 1er novembre 1883 à Mulhouse et mort le 16 février 1984 à Saint-Cloud.
Portrait de Charles Oulmont (Wikipedia)
Collectionneur d'art, il se forme en aidant son oncle, le docteur Paul Oulmont à constituer une importante collection de dessins et peintures du XVIIIe siècle, léguée en 1917 à la Ville d’Epinal. Il poursuit cette tradition familiale en contribuant à enrichir les collections de plusieurs musées, dont les Musées des Beaux-arts de Strasbourg, de Mulhouse et de Besançon…Une partie de ses collections ayant été spoliée par l’Occupant alors qu’il s’était réfugié à Lisbonne pour échapper à la menace nazie, il bénéficia en 1964 d’une indemnisation partielle par la République fédérale d’Allemagne qu’il consacra en 1982 à la création d’un « Centre d’aide aux artistes », qui devint après sa mort la Fondation Charles Oulmont, sous l’égide de la Fondation de France.
Pour l'instant nous ne savons rien de plus sur le chemin parcouru par ces deux œuvres, entre les journées de Terreur de 1793 à Rouffach et leur arrivée au Musée de Besançon.
L'avenir, que nous espérons proche, trouvera une réponse ou des éléments de réponse aux questions que nous nous posons...
Gérard Michel
Sources:
Musée des Beaux Arts et d'Archéologie de Besançon
Wikipédia, pour la biographie de Charles OULMONT et pour la Fondation Charles OULMONT