Façade de la Cour seigneuriale de l'évêque de Strasbourg, Rouffach
Johann Weinholdt, est nommé receveur de l’Obermundat par Jean de Manderscheid-Blankenheim, prince évêque de Strasbourg de 1569 à son décès à Saverne en 1592.
Johann Weinholdt est dit Schaffner der Obermondat, c’est à dire comptable des dépenses et des recettes, receveur de la seigneurie épiscopale de l’Obermundat. On dirait de lui aujourd’hui qu’il est un haut fonctionnaire, nommé par le prince-évêque et révocable par lui.
Il a son siège dans unsern Zehenthoff zu Ruffach, la cour épiscopale et grange dimière des évêques de Strasbourg (Zehenthof) et il est chargé du recouvrement et de la collecte des impôts dus à l’évêque, tant ceux en nature que ceux en argent.
Le document proposé dans le présent article est le règlement qui détaille les droits et les devoirs du nouveau promu. Ce règlement est consacré presque exclusivement à la collecte de la dîme seigneuriale et en particulier à deux postes qui génèrent des revenus importants : la dîme en vin et celle en grains. Le vin et le grain, blé, seigle, avoine, outre qu’ils pouvaient être vendus et remplir les caisses de l’évêque, étaient également une monnaie qui permettait de payer en nature les curés, les baillis, ceux d’Eguisheim et de Soultz, le greffier et le receveur du baillage, le Burgvogt et le Marschalk, les sergents, etc.
Un inventaire du vin de la cour dimière, daté du jeudi 16 mars 1589, découvert aux A.D.B.R. donne des chiffres assez impressionnants sur les réserves conservées dans les trois caves de la cour seigneuriale, au total 86 Fuder ; le Fuder équivalent à environ 1000 litres, cela fait 86.000 litres ! Un autre document, daté de juillet 1579, rappelle à l’évêque qu’il est urgent de vendre rapidement du vin, sous peine de ne pas disposer de tonneaux vides pour la vendange de l’année, dieweil man zum khünfftigen Herbst kheine leere Fass mehr hette ! Ce dernier texte rappelle également qu’un des rôles dévolus au receveur était de surveiller étroitement l’évolution des marchés aux grains, die Früchten, du Wochenmarckt qui se tiennent dans la Kauffhauss, la halle aux blés, afin de toujours vendre au meilleur cours, blé, seigle, avoine et orge…
Le lecteur trouvera ci-après quelques items choisis de ce règlement, traduits et commentés.
- ...dass er uns und unserm Stifft Straßburg getrew unnd holdt sein…
...le seigneur évêque et le grand chapitre attendent de lui fidélité et dévouement,
- ...unsern und unsers Stiffts Schaden unnd Unfrommen warnen und wenden...
...qu’il prévienne et écarte de l’évêque, des siens et du grand-chapitre toute menace et tout dommage,
- ...Nuz und Frommen aber bestes Vleiß fürdern...
et qu’il défende avec zèle les intérêts de la seigneurie et ceux du Seigneur,
- auch alles Gefell gemelter Herrschafft inn unsere Amptschaffneÿ gehörig, an Gelt, Wein, Früchtenn oder anderm, und insonderheit auch das so bishero unserer Vorfaren und unserer Amptleüth, Schaffnern, Schreiber und Knecht, von Zollenn, Zolltrögen und Püchsen, Marckhgellt, von den Gewerffen der Dörffer und andern für Ir herbrachten Zugehörden ingenommen, und alles zu Iren Ämptern und Diensten gehörig genossene Haben, üssgenommen das Drinckhgelt, so Ime alls Schaffner von Aussrichtung der Zinsen, Lehen, und Gültd geschenckhtt würdtt, getreülich innhemmen, inzwingen und uns jederzeit uff unser Erfordern, verrechnen,
De même, il collectera, comptabilisera et remettra à l’évêque tous les impôts et taxes (die Gefelle) dus à la recette du bailliage (die Amptschaffnei) qu’ils soient en argent, en vin, en céréales ou autres, ainsi que les taxes douanières collectées dans les caisses et les troncs (qui se trouvent à chacune des portes de la ville…), les droits de place des marchés, etc. Il conservera pour lui les pourboires qu’on lui aura donnés au moment du recouvrement des intérêts, rentes, cens, etc.
- ...niemanndts daran nichts nachlassen, noch schenckhen soll, one unsern sondern Bevelch, damit auch von solchen seinen Geschenckhen nichts in Abgang khomme, soll er uns jährlichs neben seiner Rechnung, davon ein Verzeichnuss und Specification zustellen...
Il ne devra accorder de faveur ni faire de cadeau à personne sans en avoir reçu notre ordre et notre autorisation et afin que rien ne se perde, il devra nous présenter un état annuel de tous les cadeaux (des remises ?) qu’il aura consentis
- ...sonderlich aber soll er Wein und Früchten uff Casten und Kellern vleißig verwahren, auch davon one unser Vorwissen und Bescheidt nicht hinweg geben, leühen oder verkhauffen...
En particulier il devra conserver en lieu sûr dans les réserves et les caves, le vin et les grains et n’en rien céder, prêter ou vendre sans nous en faire part et nous demander notre avis
- ...insonderheit soll er alles sein Vermögen unnd Vleiss ankhören, alle gemellter unser Herrschafft der Mundat Gefell, Zins, Gülten und Gerechtigkheiten zuernewernn, sovil daran durch vorgewesene Schaffner noch nit ernewert seindt und darüber gepürlich Urbar und Register machen...
De même, il s’appliquera avec un soin particulier à mettre à jour les redevances, cens et autres taxes dus à notre seigneurie de l’Obermundat qui n’auraient pas été mis à jour par ses prédécesseurs et en dressera un inventaire fidèle dans un registre.
- ...Er soll auch fürnemblich unsern Zehenthoff zu Ruffach (darin er wie nachgemelt seinen Sitz haben soll) seines Vermögens in gueter Verwarsam halten, und ein getrewes Uffsehen thuen, und daran sein, dass die Frucht: und Weinzehenden one Abbruch ordenlich einbracht, auch niemandts darunder übersehen werde, wann sie auch durch Inen allso einbracht, dieselbige in gueter Verwarsamb (: damit sie nit schadhafft werden:) behalten...
Il devra avant tout veiller à entretenir soigneusement notre cour dimière de Rouffach, dans laquelle il aura, comme dit plus haut, sa résidence, et à contrôler que la dime en vin et en grains soit correctement et régulièrement perçue et engrangée, que personne ne soit omis et également de prendre soin à sa conservation afin que rien ne s’avarie.
Le document de 1579 mentionné plus haut fait justement état de l’état de délabrement dans lequel se trouvent les bâtiments des cours seigneuriales de Rouffach et de Soultz : les toitures des demeures, des granges, des étables et des pressoirs sont, aux dires de l’Amtschaffner, dans un état tel qu’à plusieurs endroits il pleut à l’intérieur des bâtiments et que les pièces de charpente pourrissent et menacent de céder sous peu ! L’état des pressoirs, celui du château d’Isenbourg et les deux de la cour dimière sont également dans un piteux état, au point que beaucoup du jus de raisin se perd par la sole percée des presses , das Trottbett, au moment des vendanges !
Pressoir ancien (provenant de la cour de l'abbesse d'Eschau à Westhalten?)
au Domaine MURÉ Clos saint Landelin
- ... Er soll auch uff die Trottknecht und Tröscher ein vleissigs Uffsehen Haben, das die Traber truckhen ausgetrottet, auch die Frucht sauber und woll ausgetroschen werden...
Il doit également surveiller attentivement le travail des valets du pressoir et des batteurs, pour que les marcs soient pressés au maximum, à en être secs… et que les gerbes soient battues correctement et qu’aucun grain ne se perde…
Le battage du blé au fléau
- ... So soll auch die Traber nit hinweg geben, sonder zu Mist machen lassen, den in unsere Reben zue verbrauchen, auch Stroe und Spräwer zum nutzlichsten auffheben, verkauffen und uns verrechnen...
Les marcs ne doivent pas être donnés, mais récupérés et conservés pour en faire un fumier qui sera utilisé dans nos vignes, de même que la paille et spräwer (?) qui seront ramassés après la moisson et vendus. L’argent qu’on en tirera nous sera passé en compte.
- ... bemelter unser Amptschaffner soll auch unsere Wein zu rechter Zeit besichtigen und füllen, und zum wenigst zu 14 Tagen ein Mall selbst neben einem Khüeffer darzu sehen, damit die an Fassen und sonst wol gehalten werden, auch seine Khindt und Gesindt nit in Keller lauffen lassen...
Notre receveur doit également prendre soin de nos vins, les visiter régulièrement et « füllen » (remettre le vin des barriques à niveau pour compenser l’évaporation, la part des anges, l’ouillage ?) et se rendre au chai au moins une fois par quinzaine accompagné d’un tonnelier pour vérifier le bon état des tonneaux. Il devra également veiller à ce que ni ses enfants ni ses domestiques ne courent dans la cave (pour éviter les accidents aux tonneaux ou pour éviter des chocs ou des vibrations nocives au vin ?)
- ... Dazu soll er mit den Trottknechten und Tröschern Kerfphelzer machen, darann auschneiden was jederzeit für Wein getrottet und für Frucht ausgetroschen worden, darmit ers destor ordenlicher inn sein Rechnung bringen möge...
Il devra utiliser des Kerbhölzer avec les valets du pressoir et les batteurs pour y graver régulièrement les volumes de vin pressés et de grains battus afin qu’il puisse mieux les noter dans les registres de sa comptabilité. Ce mot kerbholz se traduit en français par bâton de comptage ou bâton de taille. Le verbe kerben signifie faire une encoche, une entaille. Le principe du Kerbholz (il existe également des Kerbzettel) : deux planchettes de bois que l’on joint soigneusement pour y faire une marque au canif au moment d’un achat, ou d’un prêt d’argent et dont chacun conservait précieusement la sienne pour l’utiliser au moment du paiement, ou du remboursement. Ce mot est resté dans l’expression alsacienne, er hàtt ebbis uff’m Kerbholtz, il lui reste encore une dette à payer et, par extension, il n’a pas la conscience tranquille…
Les ouvriers des vignes ou des champs ne savaient pas lire mais ils savaient sans doute bien compter, et ces kerbhölzer qui servaient au comptable pour enregistrer les volumes engrangés servaient aussi pour calculer, sans possibilité de tricher, les rémunérations des travailleurs…
Bâton de comptage (Kerbholz) photo du blog Martouf, le synthéticien
- ... Und wann man unsere Wein ablast, soll er die Truesen in ein Fass zusammenschütten, ettlich Tag ligen lassen, demnach den Wein sauber davon thuen und die Trusen zum nutzlichsten verkauffen, und das erlöst Gelt uns errechnen....
Et lorsque l’on soutire nos vins, notre receveur doit récupérer toutes les lies, les verser dans un tonneau et les laisser décanter quelques jours puis recueillir soigneusement le vin restant. Les lies seront vendues au meilleur prix et l’argent versé sur nos comptes. (Ces lies, distillées, produisent une eau de vie, Trüassa, qui aurait des vertus thérapeutiques, utilisé en friction pour soulager les douleurs rhumatismales…)
Rien ne doit se perdre et personne ne doit être oublié, les réparations des toitures et celles des pressoirs attendront!
G. Michel
Le lecteur germanophone trouvera ci-dessous la transcription du texte intégral de A.D.H.R. 3G / 2
Pour un meilleur confort de la lecture, nous avons corrigé quelques « tics » orthographiques du greffier et rajouté les majuscules à l’initiale des noms communs.
Bonne lecture.
Von Gottes Gnaden, Wir, Johann Bischoff zu Straßburg [1] unnd Landtgrave
zu Elsass, thuen hiemit zu wissenn, dass wir Johann
Weÿnoldtt uff sein underthenig vleißig Bitten und
Ensuechen, auch anderer vor Ine beschehener Interessen,
so dann gethane Caution, zu unserm Schaffner der Obermondat
angenommen haben, also und der Gestalt,
dass er uns und unserm Stifft Straßburg getrew unnd
holdt [2] sein, unsern und unsers Stiffts Schaden unnd
Unfrommen warnen und wenden, Nuz und Frommen[3]
aber bestes Vleiß fürdern, auch alles Gefell [4] gemelter Herrschafft
inn unsere Amptschaffneÿ [5] gehörig , sie seien wie sie
wöllen, an Gelt, Wein, Früchtenn oder anderm, und
insonderheit auch das so bishero unserer Vorfaren und
unserer Amptleüth, Schaffnern, Schreiber und Knecht,
von Zollenn, Zolltrögen und Püchsen, Marckhgellt,
von den Gewerffen der Dörffer und andern für
Ir herbrachten Zugehörden ingenommen, und alles (ou als ?)
zu Iren Ämptern und Diensten gehörig genossene
Haben, üssgenommen das Drinckhgelt, so Ime alls Schaffner
von Aussrichtung der Zinsen, Lehen,[6] und Gültd[7]
geschenckhtt würdtt, getreülich innhemmen, inzwingen[8]
und uns jederzeit uff unser Erfordern, verrechnen,
niemanndts daran nichts nachlassen, noch schenckhen soll,
one unsern sondern Bevelch, damit auch von
solchen seinen Geschenckhen nichts in Abgang khomme,
soll er uns jährlichs neben seiner Rechnung, davon ein
Verzeichnuss und Specification zustellen, sonderlich aber
…/…
soll er Wein und Früchten uff Casten und Kellern vleißig
verwahren, auch davon one unser Vorwissen und Bescheidt
nicht hinweg geben, leühen oder verkhauffen, er soll
auch allzeit ein getrew Uffsehen uff unsern Oberamptman
und Vogt zu Rufach haben, und dem in zimblichen
Dingen mit Schreiben, in Amptsgeschäfften und denen
so Ime der Schaffnei halben gepüren mögen, gehorsam
und gewertig sein, auch khein Frewell, Erbfall, Todtfall,
oder Unzuchten, one Beÿsein unsers Oberamptmanns
verthädingen, nachlassen, noch verkhauffen, darzu khein
Müett, Schennckh, noch Gaab seines Ampts halben nhemen
wie die seÿen, und insonderheit soll er alles sein Vermögen
unnd Vleiss ankhören, alle gemellter unser Herrschafft der
Mundat Gefell, Zins, Gülten und Gerechtigkheiten
zuernewernn, sovil daran durch vorgewesene Schaffner noch
nit ernewert seindt und darüber gepürlich Urbar und
Register machen, darzu wir Ime dann jederzeit uff sein
pittlich Ersuechen, mit unsern Schrifften und sonst
gleichermaß auch unser Statthalter zu Rufach, soviel müglich,
fürderlich und beholffen sein wöllen
3.Er soll auch fürnemblich unsern Zehenthoff zu Ruffach (darin
er wie nachgemelt seinen Sitz haben soll) seines Vermögens
in gueter Verwarsam halten, und ein getrewes Uffsehen
thuen, und daran sein, dass die Frucht: und
Weinzehenden one Abbruch ordenlich einbracht, auch
niemandts darunder übersehen werde, wann sie
auch durch Inen allso einbracht, dieselbige in gueter
Verwarsamb (: damit sie nit schadhafft werden:) behalten
- 4. Er soll auch uff die Trottknecht und Tröscher ein vleissigs Uffsehen
Haben, das die Traber truckhen ausgetrottet, auch die Frucht
Sauber und woll ausgetroschen werden
- So soll auch die Traber nit hinweg geben, sonder zu
Mist machen lassen, den in unsere Reben zue verbrauchen,
auch Stroe und Spräwer zum nutzlichsten
auffheben, verkauffen und uns verrechnen.
- Bemelter unser Amptschaffner soll auch unsere Wein
zu rechter Zeit besichtigen und füllen, und zum wenigst
zu 14 Tagen ein Mall selbst neben einem Khüeffer darzu
sehen, damit die an Fassen und sonst wol gehalten
werden, auch seine khindt und Gesindt nit in Keller
lauffen lassen.
- Dazu soll er mit den Trottknechten und Tröschern
Kerfphelzer machen, darann auschneiden was jederzeit für
Wein getrottet und für Frucht ausgetroschen worden,
darmit ers destor ordenlicher inn sein Rechnung bringen
möge
- Und wann man unsere Wein ablast, soll er die Truesen
in ein Fass zusammenschütten, ettlich Tag ligen lassen,
demnach den Wein sauber davon thuen und die Trusen
zum nutzlichsten verkauffen, und das erlöst Gelt uns
errechnen.
- Er soll die Zehent und Trottknecht, auch andere Taglöhner
zu jederzeit, nach Gelegenheit, allso nahe er mag, dingen.[9]
…/…
- Darzu soll er die Wein, so wir Jars unserm Amptmann Stathalter,
dem Pfarrherrn und andern zugeben schuldig, zu Herbstzeit
vor der Drotten ordenlich ausrichten die Frucht….
changement de graphie ou de greffier, presque illisible
Ob er auch Arbeiter in unsern Geschäfften haben und
anstellen wurde, wöllen wir Ime für dern einen uff
ein ganzen Tag Acht …. Illisible
- In Zeit seines Abzugs soll er auch alle und jede seine
Rechnungen, Register, Rodlen und Brief unsere Schaffnei zu
Ruffach betreffendt, oder uns sonst zustendig uns oder
unsern Nachkhommen überantworten, und davon nichts
hinderhalten. Im Fall er aber inmitttelst mit Todt
abgehen wurde, sollen seine Erben solches zuthuen schuldig
und hiemit verbunden sein.
- Was er auch in solchem seinem Dienst sichtt, hörtt oder erfahrtt
so sich zu verschweigen gepürt, dasselbig niemandt offenbahren,
darwider auch nit rhatten, dienen, noch schaffen
gethan werden, und da sich aber inn Zeit dieses
seines wehrenden Dienstes zwischen uns, den Unsern
und Ime, und hingegen zwischen Ime, uns und den
unsern Spen und Irrungen begeben, so(?) sollen
dieselbige vor unserm Hoffmeister Stathalter, Cantzlern und Räthen Recht geben und nhemen, nhemen (sic) und geben, vermög unserer
derwegen uffgerichter Rhätt Ordnung, was auch durch die
selbigen erkhandt würdt, dabeÿ soll es one ferner Appelieren,
Reducieren, und Supplicieren bleiben. (?) welchem Theil
auch bei solcher Bestallung lenger zu bleiben nit gelegen sein würdt, der soll dem andern ein viertel Jar zuvor aufkhunden.
Notes:
[1] Jean de Manderscheid-Blankenheim, évêque de Strasbourg de 1568 à 1592
[2] Hold, adj.: zugeneigt, von treuer und freundlicher Gesinnung; und zwar
a) bezüglich des Herrn zum Diener, gnädig, gewogen
b) bezüglich des Untertanen zum Herren, treu ergeben
[3] Nutz und Frommen: eraltet; "Nutz" ist eine ältere Kurzform von "Nutzen" (Vorteil, Gewinn), die noch in Bildungen wie "Eigennutz" erhalten ist. Das Adjektiv "fromm" hatte ursprünglich die Bedeutung tüchtig, tapfer, nützlich, brav (daher: ein lammfrommes Pferd u.ä.) und gewinnt erst im 15./16. Jahrhundert die heute dominierende religiöse Bedeutung "gläubig". Die Ursprungsbedeutung "nützlich" hat zum heute fast ungebräuchlichen Verb "frommen" (etwas frommt mir = nützt mir, hilft mir) und dem Substantiv "der Fromme" (Nutzen, Vorteil) geführt, das heute nur noch in der Zwillingsformel "zu jemandes Nutz und Frommen" erhalten ist, die der Rechtssprache entstammen dürfte
[4] die Gefälle, dasjenige, was von einem Grundstück fällt, dessen Ertrag, die Einkünfte von demselben, und in engerer und gewöhnlicherer Bedeutung, die Abgaben, welche man dem Grundherren oder der Obrigkeit von einem Gute oder von einer Sache entrichtet; Herrengefälle. Die Gefälle entrichten. In einigen Oberdeutschen Gegenden ehedem nur Velle. Vor diesem bedeutete es auch eine Erbschaft, die einem andern an- oder zufällt, und war alsdann auch in der einfachen Zahl üblich.
[5] Schaffnei, f.
Amt, Tätigkeit eines Schaffners (I); auch: die Behörde, das Amtsgebäude
Amtsschaffnei, f.
Kassen- und Wirtschaftsverwaltung des Amtes
[6] Lehen: in vom Oberherrn dem Vasallen auf gewisse Bedingungen und auf Wieder Einziehung verliehenes Grundbesitzthum, feodum, ahd. lêhan, beneficium, praedium, mhd, lehen, mitteld. lên; feodum ein lehen, lechen, len, leyn
[7] Gülte: Abgabe, die am stärksten entwickelte Bedeutung von Gülte neben dem älteren Geldt, Geld
zunächst eine Leistung von Untertanen oder Unterworfenen an den Herrscher, auch als Tribut
von der Obrigkeit auferlegte Steuer
Abgaben der Bauern an ihre Herrschaft (Herren Gülte), auch an Geistliche, die in Naturalien, vornehmlich Getreide (Korn Gülte) oder in Geld (Pfennig Gülte) bestanden und meist jährlich zu leisten waren
[8] einzwingen : eintreiben
Dans Adelung: einzwingen, verb. Irreg.: hineinzwingen, in sich zu nehmen zwingen. Jemanden die Speise, den Trank einzwingen, entweder durch eigentliche Gewalt oder durch wiederholtes Nötigen.???
[9] Dingen : einen Vertrag schließen, eine Abrede treffen / abmachen, übereinkommen