L’Ordre du Saint Esprit a été fondé vers 1180 par Guy de Montpellier dans le but de venir en aide à tous les déshérités de la vie. Ce qui était à l’origine une confrérie destinée au service d’un hôpital fut transformé en 1198 en Ordre hospitalier, religieux et militaire par le pape Innocent III. L’ordre essaima rapidement et les maisons se multiplièrent dans toute l’Europe. Huit d’entre elles s’installèrent dans le sud-ouest du saint Empire, la province Alemania superior: à Memmingen (1213), Stephansfeld (entre 1213 et 1216), Berne (1233), Neumarkt (1239), Wimpfen (1250), Rouffach (1270) Markgröningen 1297) et Pforzheim.
Dans un article paru dans les pages d’obermundat le 21 février 2020, sous le titre Le plus ancien parchemin conservé aux archives municipales de Rouffach : une charte du 27 février 1270... nous avons présenté l’acte par lequel le chevalier Jacques de Rathsamhausen et sa famille, offrent à l'hôpital du Saint Esprit la parcelle de terre sur laquelle l'hôpital et toutes ses dépendances, chapelle, moulin, ferme, etc. avaient été construits.
De cette institution de Rouffach il ne subsiste que très peu de traces écrites et les rares indices qu’elles livrent ne permettent pas d’en imaginer avec précision l’architecture, la structure et les activités.
L’Ordre du saint Esprit suivait la règle de Saint Augustin et s'inspirait du catalogue des sept œuvres de miséricorde. Les religieux et les laïcs de l’ordre avaient pour mission d'entretenir les enfants exposés et orphelins, les estropiés et les invalides, les malades mentaux, d'assister les vieillards pauvres, les familles victimes d’accidents de la vie, les malades de la peste, etc.
Les témoignages de cette activité hospitalière sont rares : il ne nous est parvenu aucun registre dans lesquels auraient pu figurer des mentions d’enfants trouvés, de nécessiteux, de femmes enceintes ou de prébendiers qui auraient été accueillis à l’hôpital.
Le seul document qui évoque des malades, « Siechen » est un texte que le lecteur pourra consulter dans un autre article publié dans ces pages le 8 décembre 2020 : La vie quotidienne d'un hôpital du Moyen-Âge : l'hospice du Saint-Esprit de Rouffach. Il s’agit d’un procès-verbal de la première moitié du XVème siècle (A.M.R. AA9), consignant les dépositions d’une quinzaine de bourgeois de Rouffach, de membres du Conseil, du curé de la paroisse et même de l’abbé de l’abbaye saint Grégoire de Munster, appelés à témoigner dans une procédure opposant Schultheiss et Magistrat de la Ville à Jos. von BADEN, Maître de l’hospice du Saint Esprit de Rouffach.
Nous avons choisi dans l’article qui fait suite, de présenter de larges extraits du livre de comptes de l’économe de la Maison de l’Ordre du saint Esprit, Jacob ANSHELM. Aux détours de cette lecture apparaissent des indices qui permettent de reconstituer quelques éléments du quotidien de l’Ordre des hospitaliers du Saint Esprit à Rouffach.
A.M.R. GG 58 Comptes de l’hospice du Saint Esprit
En 1573
… Ausgab ahn dem Bauw, Costen was doran ahn allerhandt arbeitt uffgangen als man das Ordenshauss gebessert unnd renoviert. Angefangen den 28. Aprilis
- Cette année-là, les bâtiments ont fait l’objet de travaux importants : la charpente a été refaite à neuf, la façade donnant sur la Gasse a été recrépie puis blanchie. Le charpentier y a œuvré pendant 11 jours complets ann dem thürnlin, et lui ont succédé un menuisier et un peintre qui y a travaillé pendant 6 jours.
… Item so dann von dem Knopff und dem Krütz auch Monen zue verguldenn der uff dem thürnlin stodt
Thurn désigne ici une tour et thürnlin une petite tour, un clocheton. Le mot peut également désigner la prison, le cachot, souvent installé dans une tour et a donné naissance au verbe einturnieren, incarcérer, jeter en prison.
…Item, so dann dem Kupfferschmidt von denn Küpffernn Knöpff und die Helmstag [1] zu verzinnen, geben…
Il y a donc sur l’église une (petite) tour, un clocheton, surmonté d’un bouton en cuivre doré, d’une croix dont l’une des branches se terminait par une lune (monen). On apprendra dans un autre item que l’autre branche de la croix se terminait par une étoile. L’ensemble, bouton et croix, était recouvert de dorure.
- On note également d’importantes dépenses pour de la chaux Kalch, des briques, Bachennstein et 133 charrettes de sable, Karrich mit Sand, 3000 tuiles creuses), Holziegel, du chêne, du sapin, des lattes, des clous, de la corde pour les échafaudages. S’ajoutent des travaux de vitrier et la mise en place de deux fenêtres neuves pour l’église.
En 1590
- L’installation du nouveau prieur, Heinrich GROSSKOPF [2], le 16 août 1590, donne lieu à des festivités qui dureront jusqu’au 20 août, occasionnant une dépense de 15 livres ,18 schillings et 3 deniers. Parmi les invités, Hans TEXTOR, Conventual de Steffansfelden, Ulrich BERTSCH de Strasbourg, notarius, Adam BETZ, Jörg SCHMITT, le voiturier, Kutscher, et l’épouse d’Ulrich BERTSCH.
- A cette occasion on offrit au greffier municipal, qui se trouve être le gendre de Jacob ANSHELM, 2 florins d’or et 1 florin d’or à chacun des deux chapelains de la ville…
- Le 21 septembre 1590, Jacob ANSHELM, Schaffner, se rend à Strasbourg pour acheter, pour Jacob BADER, prêtre et chapelain, 8 aunes de tissu pour la confection d’un Priester Rockh (un habit de prêtre, une soutane ?) et de 5 aunes de tissu de doublure : 8 Elen schwartz gefündt lindisch thuoch[3] et la doublure en türckisch grobgrüen[4], pour une somme de 15 livres et 13 schillings (GG 58)
- Meister Stoffel DANGLER der Glaser, remplace des fenêtres abîmées à l’église.
- Un autre item mentionne un achat de bois qui sera tiré (charrié par un attelage de chevaux) jusqu’au Zimmerplatz, une place où les charpentiers assemblent sur un sol plan les charpentes « à blanc »
- Une autre dépense concerne la réfection, par le gendre de Jacob ANSHELM, greffier de la ville, d’un Berein so die Ratten verbissen haben, un registre (un terrier ?) qui avait été en partie dévoré par des rats : il est chargé, comme notaire de recopier ce Berain viderumb abzuschreiben und zu vidimieren [5], pour 2 livres.
- Une dépense pour faire rédiger, par le même gendre, le parchemin de l’investiture du prieur, pour 8 livres
- Une dépense pour Hans RAVENSPURGER, dem Priester und Capelenen alhie, pour avoir célébré les offices pendant toute une année à l’église : 12 livres
- Des dépenses à l’occasion de la sainte Catherine et de la Pentecôte :
… item uff Sant Catarinen Festag, als man nach gehaltenem Gottes Dienst, Kurwÿ [6] gehalten, altem Prauch nach, ist mit den Priestern, Organisten, Schuolmeister, Schuoleren und Kirchwartten, der Schuoler seindt über 80 gewesen, in allem uf dem Imbiss Mhal ufgangen … 8 Pfundt 16 Sch.
- Le jour de la Sainte Catherine, lorsqu’après la célébration de l’office divin on a fêté la sainte patronne, un repas a réuni, selon un usage ancien, les prêtres, l’organiste, l’instituteur, les écoliers (ils étaient plus de 80 !) et le sacristain. Il en a coûté 8 livres et 16 schillings.
… item uf Pfingsten dieses 91. Jahrs, als man abermahlen nach Verrichtung gehaltenen Gottes Dienst, altem Geprauch nach, Kurwÿ gehalten, ist durch die Priester, Organisten, Schuolmeister, Schuelern und Kirchwarten, zum Imbiss Mhel in allem uffgangen und verzehrt worden … 8 Pfundt 18 Sch.
- De même à la Pentecôte de cette année 91, lorsqu’après la célébration de l’office divin s’est tenue la fête patronale, il a été consommé lors du repas traditionnel rassemblant prêtres, organiste, instituteur, écoliers et sacristain, 8 livres et 18 schillings.
- Dépenses pour nettoyer le lit du ruisseau qui traverse l’institution : Spitahalbach ussraumen und ufzuwerffen
- Dépenses pour le voyage et une nuitée à Kientzheim pour deux personnes, le comptable et son gendre, pour rencontrer Lazare SCHWENDI au sujet d’un litige foncier
- Dépenses pour les deux fêtes patronales :…uf die beide Kürchwyehung Meyen in die Kirchen bracht par le bannwart…
- Pour ces deux fêtes ont été coupés en forêt et livrés par le garde du ban, des rameaux verts pour décorer l’église… [7]
En 1591 :
- Sur la page de garde du registre de l’année 1591 :
Jacob ANSHELM zu Rufach als Schaffner des ehrwürdigen und geistlichen Herrn Heinrich GROSSKOPF, Prior des heiligen Geist Ordens und Hauses zu Ruffach, umb alle Einam und Ausgab an Wein, Früchten, Gelt, Huener und Cappauwen [8], welliches alles gemelt Gottshaus alhie fallen hat, angefangen uf Johannis des heiligen Teuffers Tag A° 90 inclusive, bitz widerumb Johannis des Teuffers Tag A° 91 exclusive, beschehen wie harinnen begriffen und zu finden ist…
- Dépenses pour de la chaux lors des travaux de couverture du toit de la plus petite maison :
…item, für 6 Füertel Kalck so man zu Eindeckung des kleineren Hauses verpraucht … 1 Pfundt 10 sch.
- Remplacement des vitres (vitraux?) cassés dans toute l’église / de nouvelles grilles (aux fenêtres ?) de la sacristie / réparation de fenêtres dans la salle de la plus grande maison :
… item Meister Stoffel DANGLER, dem Glaser allhie, dass er alle abgefallene und gebrochene Fenster in der gantzen Kirchen, davon etlich ganz neuwe Stuckh seindt, folgendts in dero selbigen Sacrasteÿ etlich neuwe Getter zu machen, und in dem grösseren Haus derselbigen Stuben die Fenster widerumb zu besseren geben und bezalt… 9 Pfundt 10 Sch. 4 d.
- 18 pièces de sapin à façonner par le charpentier pour de nouveaux bancs à l’église :
… item Meister GLADen, dem Zimmerman alhie, von den 18 Stucken Dennenholtz zu den Stüelen [9]in der Kirchen gehörig zu hauwen und zu felhen, geben für Speiss und Lohn …
- Pour le salaire annuel du prêtre et chapelain qui a célébré les offices à l’église, entre la saint Jean-Baptiste 90 à celle de 91 :
… item Hans STAUENSPURGER, dem Priester und Capalanen alhie, für ein Jahrlang, namblichen von Johannis Baptistae A° 90 bitz Johannis Baptistae A° 91, dass er die Kirchen mit celebrieren und dem Gottes Dienst versehen, für sein Jahrs Besoldung … 12 Pfundt.
En 1594:
- pour 3 tonneaux de 7 Omen cerclés de neuf par le tonnelier en prévision de la vendange
… item Meister GALLen, dem Khüeffer, dass er drej 7 öhmige Fass über Herbst bereitet und gebunden, darzue er Reiff und Bandt geben…
- pour le salaire annuel des pères franciscains qui ont célébré les messes tout au long de l’année
… item den Barfüessern Ordens Herrn alhie, für dass sie des Jahrs des Haus Kirchen mit celebrieren versehen, für ihr Jharsbesoldung geben … 12 Pfundt
En 1596:
- Hans HERINGER, le forgeron répare le bouton de cuivre recouvert d’or, se trouvant sur la tour de l’église de l’Ordre et sur lequel était fixé le drapeau, der Fahnen, de l’Ordre.
- item au maître d’école, pour les écoliers qui à la sainte Catherine et à la Pentecôte ont chanté les messes dans l’église
- le soir de la même Pentecôte, on prend un repas à l’auberge du Saumon, avec
Hern Pfarhern, Caplön, Schuolmeister, Külwardten, ein Barfüesser Ordens Herrn, sampt meiner und beider meiner Dochtermenner (plus moi-même et mes deux gendres…)
- Pour le salaire annuel des pères franciscains :
… item den Barfüessern Ordens Herren alhie, für dass sie dis Jars alhie des Ordens Kürchlein mit celebrieren…
en 1600:
- une nouvelle corde pour la cloche de l‘église
… ein new Glockenseihl in die Kirchen…
en 1603:
- des rameaux verts pour décorer l’église aux deux fêtes patronales :
… item, dem alhierigen Banwart, dass er uf beide fäst Tag, altem Gebrauch nach, grünen Meÿen zwei Mahlen in die Kürchen bracht… (… als Pfingsten und Catharinen Tag…)
en 1609:
- réfection de deux poêles dans la « grande » maison de l’Ordre
… dem Haffner alhie für Macherlohn der zweÿen Stuben Öffen in des Ordens grösseres Haus…
pour cette réparation (ou construction) on utilise Erde und Leimen , 100 Flach Ziegel et Gewelbstein (de la terre, de l’argile, des tuiles plates et des « pierres de voûtes) : il s’agit donc de poêles « masse » construits en terre et briques réfractaires, q.q.chose qui pourrait ressembler à nos Kunscht ou poêles en faïence.
Commentaires et remarques :
- L’Ordre du Saint Esprit de Rouffach célébrait deux grandes fêtes dans l’année : à la Pentecôte, bien sûr, mais aussi à la Sainte Catherine, celle de Sienne que l’on fête le 29 avril et qui est la sainte patronne de l’église des Récollets.
- Ces fêtes sont de tradition ancienne, nach altem Prauch nach, et elles sont désignées par Kürwÿ [10]
- Participent à ces célébrations : les prêtres, curés et chapelains, l’organiste, l’instituteur et les enfants des écoles qui ont chanté à la messe (en 1591 ils étaient 80 !), les Kirchwartten [11]
- La célébration de la messe est suivie d’un repas à l’auberge du Saumon
- À l’occasion de ces deux fêtes, l’église est décorée de grünen Meÿen [12], selon une tradition ancienne nach altem Gebrauch , qui sont coupés et livrés par le Banwarth, le garde du ban.
- L’église a un clocher, avec au moins une cloche puisqu’on en remplace le Glockenseihl, la corde.
- Surmontant ce clocher Turn, un bouton de cuivre recouvert d’or, au sommet duquel est planté le drapeau de l’Ordre du Saint Esprit...
- Un organiste ? Je n’ai, pour l’instant, pas trouvé de trace d’un orgue dans cette église qui, de toutes façons, serait sans doute trop petite pour un instrument. L’organiste dont il est question ici serait plutôt celui de l’église Notre-Dame voisine, où se déroulaient les grandes festivités de l’ordre …
- L’église est dotée de bancs, Stühle ...
- Des boutiques, échoppes, Gaden, sont adossées aux bâtiments, en particulier au chœur de l’église et ces Gaden sont propriété de l’Ordre, puisque c’est lui qui en supporte les dépenses d’entretien.
- Le domaine de l’Ordre comporte au moins trois bâtiments :
- l’église, est appelée Kirche mais aussi parfois Kirchlein, petite église, chapelle. Cette église comporte une sacristie (intérieure, attenante ?)
- un grand bâtiment dans lequel se trouvent la Stube et des Cammeren
- un bâtiment plus petit
- La Stube du grand bâtiment est chauffée par deux poêles en terre cuite...à moins qu’il ne s’agisse de deux Stuben chauffées chacune par un poêle ? La formulation permet les deux interprétations : « für Macherlohn der zweÿen Stuben Öffen in des Ordens grösseres Haus… »
- Ce sont les religieux des Récollets qui célèbrent les offices divins tout au long de l’année et pour cela ils sont rémunérés. Ce qui expliquerait pourquoi les hospitaliers du saint Esprit fêtaient la saint Catherine…
Le prieur, Heinrich Grosskopf, Prior des heiligen Geist Ordens, est prêtre. Il se pourrait même qu’il soit le seul prêtre de l’établissement de Rouffach : ce qui expliquerait que l’on fasse appel à des prêtres extérieurs pour célébrer les offices, lorsque le prieur, qui cumule les fonctions de maître à Rouffach, Steffansfeld et Wimpfen [13], est absent de Rouffach
- Qui est Hans Stauenspurger, dem Priester und Capelanen alhie : s’agit-il également d’un prêtre franciscain? Pourquoi alors chapelain ?
- Y avait-il à un certain moment à l’église paroissiale de Rouffach une chapellenie attaché à un autel dédié au Saint Esprit ? (Rappelons qu’à la Révolution l’église comptait une dizaine d’autels…)
- Qui sont les autres membres, en dehors du prieur et de l’économe ? Y a-t-il des frères, religieux non prêtres ? Le texte évoqué plus haut (A.M.R. AA9) mentionne des Spittalherren qui suivaient en cortège la dépouille du défunt lors des cérémonies d’obsèques… Il mentionne également des Kellerin, (des cellérières), des Spittal Botten qui accueillent et soignent les malades, également au moins un Pründner (prébendier) et une religieuse de l’ordre du Saint Esprit que l’on appelait « la lombarde » … Au final, rien de bien complet dans cette suite de dépositions…
- Il y a une cave avec des tonneaux : ça, on s’en doutait... un inventaire sommaire de l’église y avait déjà signalé des tonneaux et des dispositifs (échelles) pour le chargement des tonneaux sur des chariots… L’ordre possédait à Rouffach et les villages environnants des vignes dont il touchait les revenus en vin au moment des vendanges,
- On prépare des tonneaux en vue de la vendange (pour ce Zinswein)
- On y mange apparemment plutôt bien : les comptes mentionnent des dépenses pour du vin, des volailles, poules et chapons ! (Certains cens pour des biens appartenant à l’ordre devaient d’ailleurs être acquittés en poules et en chapons : Hühner - und Capaunenzins...) Et on y a le sens de la fête et peut-être même un certain goût du luxe, pour des cadeaux, des tissus fins, des déplacements « d’affaire » …
- Par contre, si on y détaille le lieu où se déroulent les repas de fête et la liste des convives, on ne trouve pas dans les registres de comptes de dépenses pour l’achat de denrées pour la nourriture des malades, des enfants trouvés, des indigents ou des prébendiers de l’hospice. Ces dépenses figuraient-elles dans d’autres registres ? Ou bien, comme le suggèrent les témoignages consignés dans le document de la première moitié du 15ème siècle évoqué plus haut, l’entretien des « pensionnaires » de l’hospice était-il laissé à la générosité des âmes charitables qui empruntaient le passage qui traversait l’hospice de part en part ?
Finalement, l’étude de ce livre de comptes, si elle apporte quelques pistes intéressantes qui restent à creuser ,suscite surtout un grand nombre de questions. Tous ces éléments, mis bout à bout, finiront bien, à terme, par fournir suffisamment de matière pour rédiger une communication plus complète sur ce qu’a été, pendant près de six siècles, la vie de cette communauté de Rouffach
Mais le plaisir du chercheur n’est-il pas, justement, dans la recherche ? Et que ferait-il de son temps s’il avait tout de suite toutes les réponses ?
Gérard Michel
Bibliographie:
Dans Jahrbuch für Geschichte, Sprache und Literatur Elsass-Lothringens Historisch-Literarischer Zweigverein des Vogesen-Clubs Straßburg 1899:
Das Spital des Ordens zum heiligen Geiste in der Stadt Rufach von Theobald Walter (Pages 24 à 44)
L’Ordre hospitalier du Saint-Esprit. Exemple de la commanderie de Stephansfeld en Basse-Alsace de sa fondation (vers 1216) à sa sécularisation (1774).
par Julien Nogues (mémoire de master soutenu à l'université Marc-Bloch de Strasbourg en 2012)
Faust (Pierre Paul), Boegly(François), Michel (Gérard), Histoire de la Maison Saint-Jacques de Rouffach, t. 3. Retour aux origines (1300-1789), période contemporaine (1918-2000), Colmar, 2013.
Histoire de l’ordre hospitalier du saint Esprit par l’abbé Paul BRUNE Membre de la Société Française d’Archéologie, de la Société des Antiquaires de France, etc. Paris 1892
aux Archives départementales du Bas-Rhin : Commanderie de l’Ordre du Saint Esprit à Rouffach 1485-1705 G 1682
Françoise Durand-Dol : Origines et premiers développements de l’ordre hospitalier du saint Esprit dans les limites de la France actuelle (fin XIIe- fin XIIIe siècle) Thèse pour le doctorat en histoire soutenue devant l’université Paul Valéry-Montpellier III le 7 décembre 2011
Altes Spital de Bad-Wimpfen (1230) avec des parties du 13ème siècle, transformé en Bürgerspital en 1471 et en musée municipal en 1992 (photo Wikipédia)
Notes:
[1] Je n’ai pas trouvé Helmstag, mais Grimm donne une définition pour Helmstange : Stange auf dem Helm eines Daches, an der sich Knopf oder Fahne befindet (Helm signifie flèche sur une église…)
Ein Kaiserstiel (oder „Helmstange“) ist im Holzbau die innere Spitze einer Turmkonstruktion (z. B. eines Kirchturms). Es handelt sich um das zumeist hölzerne senkrecht stehende oberste Bauteil der Dachkonstruktion, an deren Spitze die Sparren eingezapft werden. Das hölzerne Bauteil wird bei Kirchtürmen meist mit einer Konstruktion aus Metall verlängert, die den Dachschmuck des Kirchturms wie Knopf, Wetterhahn oder andere bildliche Darstellungen trägt.
[2] Heinrich Grosskopf: Meister zu Steffansfelt, Spitalmeister zu Wimpffen und Ruffach
[3] lündisch, adj., aus London stammend, tissu fin dit « de Londres »
[4] grobgrün: grobgran, du français gros-grain, tissu côtelé de soie de Lyon
[5] vidimieren: en français vidimer, certifier par un vidimus, une attestation qui garantit un acte conforme à l'original
[6] notre mot Kilwa, devenu en français kilbe, a pour origine le mot Kirchweih que l’on trouve dans les textes anciens, sous la forme kilchwih, kilwihi, kilben, kilwes : notre Kilbe est donc bel et bien une fête « religieuse », la fête patronale qui célèbre le saint patron de l’église
[7] Maie: gewöhnlich im plur. Maien, auch nur von den kleineren Stämmen, Ästen oder grünen Zweigen, die um das Pfingstfest aus den Wäldern geholt und in Städten und Dörfern zum schmuck der Häuser und Kirchen verwendet werden… Grimm
[8] Capaun, m. capo, gallus castratus, it. capone, franz. chapon
[9] Stuhl peut également désigner un banc, en particulier un banc d’église: … weit verbreitet zur Bezeichnung des gewöhnlichen feststehenden Kirchenstuhles, der meistens eine Bank aus Holz ist…
[10] Kirb, Kirbe, Kürbe, Kilwy, Kirwihe, Kirchweih: la fête patronale (Kirchweyungstag)
[11] Kirchwart, Kilchwart, Kilbert, : le sacristain
[12] Meÿen, Maien, Meien, Meyen : rameaux de sapin ou de bouleau ornant les maisons le 1er mai (Himly). Apparemment ce mot désigne plus généralement des branches vertes de sapin : le fameux « arbre » de Noël de Sélestat de 1521 est désigné par MEIEN...
[13] Bad Wimpfen est une ville de Bade-Wurtemberg (Allemagne), située dans l'arrondissement de Heilbronn, dans la Région de Heilbronn-Franconie, dans le district de Stuttgart.
... à suivre
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