Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Le serment du bourreau (AMR BB 126 1613)
Sous l'ancien régime, le statut de bourreau est infamant, lui et sa famille sont de mauvaises fréquentations: la charge d'infâmie qui pèse sur le père se transmet à son épouse et ses enfants. Le document qui suit, extrait du compte-rendu d'un Conseil hebdomadaire du Magistrat illustre l'opprobre qui enferme ces familles et les condamne ces à vivre en marge de la société.
Ainsi, il est interdit à l’épouse du bourreau de la Ville d'être marraine de l'enfant d'une famille "honorable" et celui qui lui en fait la demande est puni par la loi ! Jacques Bentelin, le tisserand, est condamné à une amende par le Conseil de la ville, parce qu'il avait demandé à la femme du bourreau d'être la marraine de son enfant!
Vestiges de rinceaux peints autour de l'autel de la Vierge (photo G.M.)
On oublie trop souvent que nos églises et cathédrales étaient toutes peintes, à l'intérieur comme à l'extérieur: même les sculptures des portails et des tympans étaient polychromes. Les fresques et les peintures contribuaient à la beauté de l'édifice, mais leur fonction première était d'ordre pédagogique: il s'agissait d'initier les fidèles aux mystères de la religion et de les instruire, comme une bande dessinée aux couleurs vives enseignerait aujourd'hui le catéchisme à des enfants ..
Cette polychromie parfois très exubérante, a disparu dans la plupart des édifices, victime des dégradations naturelles dues au vieillissement des supports, aux infiltrations, à la pluie, au gel... Mais aussi victimes des changements de mode et surtout de la sottise et de l'ignorance... sous prétexte de revenir à "l'authentique" on a piqueté les crépis des églises, "nettoyé" les statues, les chapiteaux et les clés de voûtes pour revenir, nous faisait-on croire, à la rigueur et à l'austérité de la pierre nue et rendre ainsi au lieu sa pureté originelle... Quelques édifice du département sont aujourd'hui les tristes témoins de ces navrantes restaurations...
En parcourant le registre des délibérations des Conseils de la fabrique de l’église paroissiale 1811 -1839, j’ai eu la surprise de découvrir un feuillet glissé entre deux pages. En voici le contenu qui remet en question des certitudes que nous avions jusqu’à présent au sujet des peintures murales de l’église :
Couverture du ZINSBUCH des Spittals Sant Jacob 1492
Depuis quelques années , je suis à la recherche d’indices qui attesteraient le passage de pèlerins qui auraient fait étape à Rouffach sur leur route vers Saint Jacques de Compostelle. Dans les cahiers de comptes des Burgermeister successifs, comptables de la Ville, sont notées scrupuleusement toutes les recettes et surtout les dépenses, même les plus modestes. Y figurent notamment les aumônes données, umb Gottes Willen, pour l’amour de Dieu, à une multitude de gens de passage, nécessiteux de toutes sortes, indigents, malades, infirmes, estropiés, jetés sur les routes, en quête d’un asile et de quelque nourriture.
Parmi eux, des pèlerins qui, dans cette foule, se distinguent des vagabonds : le pèlerin accomplit « un voyage de plus ou moins longue durée, effectué pour faire une visite à quelque lieu sacré en esprit de pénitence, de piété ou d’action de grâce » [2]
Deux cierges presque consumés et une bougie bleue piqués dans cette brique… Sous la brique, une dalle de pierre avec une face moulurée, et une autre dalle creusée d’une cavité rectangulaire… Une table d’autel en pierre avec son sépulcre, destiné à recevoir les reliques d’un saint, fermé d’une pierre scellée… il s’agit du maître-autel de l’église sainte Catherine de Rouffach…
Francis Vuillemin
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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