Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Lorsque les cloches de l'église Notre-Dame sonnaient à toute volée à quatre heures du matin pour donner du cœur à l’ouvrage au bon peuple des travailleurs… et qu’un trompette ivre et maladroit s'époumonait à sonner toutes les heures de la nuit, du haut de sa tour…
Les archives municipales de Rouffach conservent dans leur fonds ancien un registre d’un intérêt considérable pour qui s’intéresse à l’histoire de la ville : il s’agit du Stadt Buch und Urbarium von Ruffach (A.M.Rouffach cote AA/11). Son rédacteur, Jean Simon MÜLLER (1679-1772) y raconte dans les premières pages l'histoire de la fondation de la ville de Rouffach, largement inspirée de l'histoire rédigée par Sebastian MÜNSTER (1488-1552) dans sa Cosmographie Universelle de 1544.
Le bourreau est l’exécuteur des hautes œuvres : il est chargé d’exécuter les peines capitales et corporelles ordonnées par la justice criminelle. Cette justice s’appuie sur un code de procédure criminelle Halsgerichts Ordnung, ou Carolina qui fixe de manière très réglementée et codifiée les peines encourues selon la nature du crime : sévices corporels, mise à mort par noyade, bûcher, enfouissement, décapitation, écartèlement, pendaison, etc. Le bourreau pouvait également être amené à mutiler ses victimes, en les marquant au fer rouge ou encore en les amputant d’une partie du corps.
L'image qui illustre cet article est la "note" de frais déposée par le bourreau de la ville, Scharpfrichter, pour ses services lors de la détention de l'épouse de Benedict SPENGLER. Au bas, la signature de Meister Melchior GINTHER.
Le compte rendu de ce procès tenu le mardi 4 septembre 1630, a été traduit en langue française le 17 janvier 1698 et réemployé le premier février 1710. Pour quelle raison s’est-on intéressé à ce procès, 80 ans plus tard ? Les archives ne donnent pas de réponse, mais on peut supposer qu’à la suite de l’inventaire, de l’estimation et du partage des biens de l’une des victimes il y ait eu une contestation en justice et que ce document ait servi de pièce dans le dossier d’une procédure qui s’éternisait…
Un temps où les méchantes langues finissaient en prison, au pain sec et à l’eau…
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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