Découvrez l'Alsace d'autrefois avec l'histoire de Rouffach, capitale de l'Obermundat.
Ci-dessus une photographie prise le 5 mars 2024 sur le mur nord du chœur de l'église Notre-Dame de Rouffach à l'emplacement des stalles de chœur, enlevées pour leur restauration par les ateliers Baumgratz de Wuenheim. Après un léger lessivage de la couche superficielle de peinture de la fin XIXème siècle, sont apparues les tracés blancs du décor en "faux appareil" * qui ornait la partie basse du chœur. Et des graffitis, gravés dans l'enduit ... La restauration entreprise dans le cadre de la seconde tranche devant se limiter, dans cette partie basse du chœur, à la seule restauration du décor peint du XIXème siècle, la prospection n'a pas pu s'étendre et il a été décidé par la DRAC de ne conserver qu'une petite fenêtre, qui, de toute manière, serait cachée par les stalles.
Au programme des études de l'Institut de philologie romane de l'Université de Strasbourg, que j'ai suivies entre les années 65/ 68, j'avais déjà été aux prises avec l'étude de graffitis, mais c'était alors ceux de l'époque romaine ! Ces graffitis, relevés dans des lieux publics, notamment des latrines, étaient rédigés de manière phonétique en latin dit vulgaire, celui parlé par la foule, le peuple, et comportaient de nombreuses fautes de grammaire et d'orthographe. Nous devions étudier ces fautes et en tirer des conclusions sur la manière dont le latin était prononcé par le peuple. C'est de ce latin-là, le latin populaire, que sortira, au fil des siècles, notre français d'aujourd'hui. **
Vue historique de la ville. Gravure sur cuivre 1623-1631. Daniel Meisner. 7,3 x 14,3 cm 15,3 x 18,4 cm (feuille).
En fouillant dans mes classeurs, je suis tombé sur une copie d’une photo ancienne, en noir et blanc, de l'intérieur de l’église Notre-Dame de Rouffach. Je ne me souviens pas de sa provenance et la date de la prise de vue n'y figure pas.
Photo banale à première vue, mais en m’y attardant, il s’est avéré qu’elle n’était pas si banale que cela. La qualité de la reproduction permettant l'agrandissement, j’ai découvert quelques détails qui méritent d’être retenus : observons attentivement...
La croix de saint André image H. Walter Das steinerne Andreaskreuz im Rufacher Münsterchor,
En guise d'introduction à ce billet sur une particularité intéressante du chœur de notre église, je propose une traduction d'un court extrait de l'article que Hugues Walter a consacré à ce sujet dans l'Annuaire de la Société d'histoire des régions de Thann-Guebwiller années 1951-52:
Le revêtement de sol de l'église de Rouffach est d'une beauté toute particulière et mériterait d'être représenté en couleur. Il est essentiellement composé de dalles de grès rouge et blanc, dont la distribution souligne les particularités architecturales du plan. Le chœur est traité comme un échiquier avec une alternance de dalles carrées rouges et blanches. Dans cet échiquier, à environ 4,70 m du transept, se trouve un étonnant monolithe en grès blanc, qui a la forme d'une croix de Saint-André. Cette pierre remarquable a été brièvement mentionnée dans un article de l'annuaire de la Société historique de Thann-Guebwiller, 1951 ; on y soulignait que cette pierre semblait revêtir une signification toute particulière dans le plan d’ensemble de l’édifice.
Hugues Walter
Gérard MICHEL
Ancien professeur de Lettres et passionné de paléographie, je partage sur ce blog le fruit de plus de 20 ans de travail autour de documents d'archives.
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