Poêle de la Tribu À l'Éléphant, rue de la Poterne
Dans la masse des « alsatiques » consacrés à l’histoire de l’Alsace, beaucoup, sinon la plupart, sont rédigés en allemand et sont donc inaccessibles aux amateurs d’histoire ancienne. Il en va de même pour les documents d’archive, également en allemand, même pour ceux d’après le passage de l’Alsace à la France. Sans compter les difficultés de lecture que présente, même pour les germanophones, l’écriture des documents manuscrits.
Beaucoup de ces alsatiques sur l’histoire de Rouffach sont aujourd’hui quasi introuvables ou inaccessibles, cachés jalousement par des institutions, des associations ou des collectionneurs peu partageux. Heureusement la « fée » Internet vient à notre secours et il est très facile aujourd’hui pour qui sait chercher d’y trouver par exemple les œuvres de Thiebaut Walter, historien rouffachois, scannées et numérisés sur des sites allemands, anglais ou américains du Michigan ou de Californie ! Mais quel intérêt, si on ne pratique pas la langue ?
Quelques pages de lecture, pour l’été…
Je propose au lecteur un texte d’Antoine Gardner (Mulhouse 23.2.1903 † Mulhouse 6.2.1981), animateur d’associations culturelles, journaliste, bibliophile et spécialiste de l’architecture religieuse et profane de la Haute Alsace, publié en allemand, dans l’Almanach du Journal L’Alsace de 1946 :
Haus und Hofzeichen im alten Rufach
Linteaux de portes et clés de porches gravés, dans le Rouffach ancien…
Cet article est disponible numérisé : https://dl.ub.uni-freiburg.de/diglit/alsace_1946
Avec la complicité de l’I.A. j’ai réalisé la transcription et la traduction en français de l'article d'Antoine Gardner, qu’il a fallu relire attentivement et en corriger les erreurs : s’il reste quelques coquilles, je prie le lecteur de me les signaler…
Bonne lecture…
Lors d'une promenade dans l'ancien chef-lieu de l’Obermundat, Rouffach, le visiteur attentif rencontrera de nombreux bâtiments qui, même s'ils sont en partie altérés par le temps, offrent encore une image impressionnante de la grandeur passée de ce lieu et de sa position dans l'espace économique de la Haute-Alsace. Après que Rouffach et ses environs furent soustraits, dès le haut Moyen Âge, à la juridiction des comtes royaux (Gaugrafen) et remis avec tous les droits à l'Église de Strasbourg, une riche période de développement commença pour cette localité située au centre des possessions épiscopales : c'est là que les fonctionnaires épiscopaux établirent leurs résidences, c'est là que les habitants affluaient pour réclamer justice ou assister aux audiences, c'est là que les impôts et les ordonnances affluaient, c'est là que les vassaux, dotés par les seigneurs épiscopaux, établirent de nouvelles demeures. Ainsi, peu à peu, cour après cour, bâtiment après bâtiment, le pouvoir seigneurial et la fière conscience civique purent donner naissance à des ensembles souvent impressionnants.
Leur histoire et leur position économique au sein de la communauté florissante nous sont connues grâce à d'anciens actes juridiques et registres. Mais ces écrits ne nous renseignent pas toujours sur la localisation topographique de ces propriétés historiques au sein de l'établissement urbain. Les inscriptions gravées sur les linteaux et clés, encore visibles à Rouffach sur de nombreux portails, pignons et linteaux d'escaliers en colimaçon, nous sont donc d’un grand secours. Au-delà de leur importance pour la recherche historique locale, ils possèdent une valeur historico-culturelle et historico-artistique indéniable.
Ces marques servaient en effet autrefois à identifier les habitations, car il n'existait à l'époque ni nom de rue ni numérotation des maisons. Au début du Moyen Âge, il n'y avait d'ailleurs dans la modeste localité que quelques rares maisons, qui s'étaient développées le long des chemins et des voies de circulation nécessaires. Avec l'augmentation du nombre de maisons et de la population, ces chemins s'améliorèrent lentement et furent pavés en leur centre en raison de leur importance. Ce n'est que l'époque moderne qui créa les rues au sens actuel. La numérotation des maisons se développa en Alsace dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Colmar fut ici une ville pionnière, et ce pour des raisons militaires. Afin que l'armée puisse trouver plus facilement des quartiers lors des cantonnements, des plaques métalliques numérotées furent apposées sur les maisons. Au cours du Moyen Âge, le lieu de résidence d'un habitant dans la ville était désigné par une marque de maison ou un signe de cour. Ils étaient le plus souvent gravés dans la pierre au-dessus des portails ou de l'entrée de la cour. Parfois, c’étaient également des peintures sur bois, des signes sculptés ou des blasons. Ces derniers n'étaient d'abord accordés qu'aux princes et aux hauts dignitaires du clergé, avant d’être accordés puis aux simples habitants. D'abord simples, ces marques de maison prirent souvent un aspect pompeux à l'époque de la Renaissance, lorsque la bourgeoisie montante voulut afficher sa prospérité.
Si l'on examine de plus près les signes des maisons médiévales qui apparaissent dans les documents ou sur les bâtiments civils conservés, on peut constater que nos tailleurs de pierre exécutaient leurs motifs en fonction de la profession ou du statut du propriétaire de la maison. Les artisans et les paysans utilisaient exclusivement des outils ou des instruments comme marques de maison, indiquant ainsi le métier qu'ils exerçaient ou le statut auquel ils appartenaient. Les serpettes de vignerons à Rouffach, par exemple, montrent que la viticulture occupait une position de premier plan dans la vie économique de l'ancien chef-lieu de la Haute Mundat.
Le signe des laboureurs était le soc de charrue (Pflugschar), celui des boulangers le bretzel ou le pain (Wecken), tandis que les bouchers utilisaient le hachoir et les meuniers la roue de moulin comme emblèmes. Les marques des tonneliers présentaient un relief de deux herminettes en fer croisées et du marteau de tonnelier placé horizontalement. Le signe des tanneurs était formé de deux couteaux à écharner disposés en forme de croix de Saint-André couchée. Les tailleurs de pierre représentaient dans leurs signes une série d'outils tels que le compas, le « Weichel (Winkel, l’équerre ?) », le fil à plomb, etc. Le cadre ajouté à de telles marques est précieux car, là où la pierre ne contient pas de date, il contribue à déterminer plus précisément le moment de sa création.
Les marques de maison qui nous sont parvenues dépassent rarement la seconde moitié du XVIe siècle. Nous nous trouvons ainsi déjà à l'époque de la Renaissance. Les blasons contenant de tels signes de maison empruntent encore leurs motifs au Gothique. L'époque du Baroque a créé de nouveaux motifs de cadre, les blasons contenant alors souvent de petites formes de coquillages dans les coins. Les marques de maison sont généralement taillées dans les clés de voûte des arcs de portes, ou, si le bâtiment n'en possède pas, dans les linteaux de porte ou de fenêtre. Les dates, qui sont la plupart du temps ajoutées aux marques de maison, se trouvent parfois à l'intérieur du blason de la marque, parfois à l'extérieur, avec deux chiffres apposés sur les pierres de taille adjacentes à droite et à gauche de la clé de voûte.
Ci-dessus:
- Handwerkszeichen eines Küfers (1680). Tonnelier
- Hausmarke eines Landwirtes (1609). Cultivateur
- Der Stein der ehemaligen Trinkstube der Gilgenzunft (1529). Tribu à La Fleur de Lys (vignerons)
- Marke eines Bäckers mit Bretzel und Initialen des Gewerbetreibenden. Le Bretzel du boulanger
- Wahrzeichen aus der Zeit des Barocks (1759). Le hachoir du boucher
La partie commerçante de la population, ainsi que les corporations, choisissaient des marques de maison le plus souvent tirées du monde animal et végétal. À Rouffach, au XVIe siècle, il y avait des propriétés nommées « Au Singe », « À l'Âne », « Au Paon », « Au Loup », « Au Lion », etc. Il serait donc erroné de croire que des établissements publics étaient exploités dans de telles propriétés, car, comme déjà mentionné, au Moyen Âge, toutes les cours et maisons portaient des blasons ou des signes. Puisqu'il est question des auberges, nous aimerions ici citer quelques-unes des plus anciennes de Rouffach. L'ancienne auberge À l’Ours Noir, située sur la place, en face de l'Hôtel de Ville, est encore aujourd'hui marquée par une sculpture en pierre sur le linteau de sa porte. Elle existait déjà au XIVe siècle, car dans un acte de vente de l'année 1373, nous lisons qu'un certain Hanemann Wolfelin a vendu une maison à côté de la cour À l’Ours. La taverne À la Roue se trouvait près de l'actuelle école de garçons. C'est là que le maître d'œuvre de la ville, Franz Bauer, a probablement eu une mauvaise expérience, car lorsqu'il fut chargé de la construction du puits érigé en 1579 à côté de l'auberge, il grava sur le chapiteau l'étrange inscription : « Le client souvent me paie cher chez l'aubergiste, viens à moi, je t’offre la consommation !).
Il apparaît clairement que le maître d'œuvre n'estimait pas beaucoup le vin de l'aubergiste À la Roue ! Parmi les auberges les plus imposantes de la ville devait sans aucun doute figurer l'auberge À la Demi-Lune dans la Landstraße, Erhart Gutschlein construisit cette maison en 1620, en partie sur des terres communales (Allmende) de la ville. L'oriel d'angle, l'un des plus charmants de la petite ville historique, porte encore en relief sur sa surface murale centrale l'ancienne marque de l'auberge : deux lions dressés tiennent l'image magnifiquement ornementée avec la demi-lune.
Les corporations d'artisans, dont leurs poêles (trinkstuben) représentaient une concurrence indésirable pour les aubergistes, arboraient également leurs marques de maison. Les corporations les plus puissantes de Rouffach étaient celles des vignerons Zur Gilgen (Au Lys) et Zum Bürgelin . La corporation Zum Bürgelin avait son poêle dans la Hasengasse. Son emblème était un petit château (châtelet). La salle de la corporation Au Lys se trouvait dans la maison située en contrebas du Stockbrunnen, dans la Pfaffenheimer Strasse, où l'on peut encore distingue aujourd'hui sur une cheminée les anciens emblèmes, deux lys. Le signe de la maison de la corporation est également conservé, son blason présente un lys et un couteau de vigneron. Dans la Törleingasse, derrière l'Hôtel de Ville, s'élève l'ancienne maison de la tribu Zum Helfant (À l'Éléphant). Ce bâtiment, aujourd'hui négligé, devait autrefois être un ornement de la vieille ville. Au rez-de-chaussée, une construction en pierre maintes fois modifiée, à l'étage supérieur une construction à colombages de la Renaissance avec une figure de lansquenet sur le pilier d'angle, le bâtiment présente encore aujourd'hui d'intéressantes marques de maison et une inscription. Cette dernière nous apprend que la maison a été fondée en l'an 1362, le vendredi précédant le dimanche Invocavit. Sur le portail de la porte, que le maître d'œuvre Bauer réalisa en 1584 pour la corporation, nous trouvons trois blasons mutilés et au-dessus la figure également endommagée de l'éléphant, émergeant d'une dalle de pierre, une excellente sculpture qui nous révèle que les tailleurs de pierre du vieux Rufach savaient manier le ciseau. De la loge des bâtisseurs de Rouffach (Bauhütte), qui était en étroite liaison avec l'atelier de la Cathédrale de Strasbourg, sont issus d'excellents artisans dont les noms ne peuvent être ignorés par la recherche récente en histoire de l'art en Alsace. La plupart des nombreux emblèmes héraldiques d'origine noble et bourgeoise qui ornaient autrefois les portails et les oriels ont été mutilés pendant les périodes révolutionnaires.
Ce n'est pas l'intolérance d'éléments radicaux locaux qui fut la cause de leur ruine, mais les ordonnances gouvernementales promulguées durant ces années. Ainsi, une loi du 19 juin 1790 régla l'abolition de tous les blasons et titres. Aucun lieu, aucune personne n'avait dès lors plus le droit de porter ses emblèmes héraldiques. Et une nouvelle loi du 1er août 1793 menaçait même de confiscation au profit de l'État de toute propriété qui arborerait encore publiquement de tels emblèmes. D'où la mutilation de toutes ces belles clés de voûte, pierres de portail et corbeaux sur nos bâtiments publics et privés. Parmi les emblèmes héraldiques bien conservés, nous souhaitons ici rappeler la marque de maison parlante de la propriété Schädelin dans la Rettiggasse, datant de 1619. De manière ingénieuse, comme nous le montre l'une des illustrations jointes, ce citoyen de Rouffach a su symboliser son nom. (un rébus visuel qui symbolise son nom : Schädelin : de schaden : qui blesse, détruit, qui fait du mal !) Une série d’animaux nuisibles, dont des écureuils, un oiseau, un lièvre, une salamandre, un crapaud, un escargot des vignes et autres, sont sur le point de dépouiller l'arbre de ses fruits et d'en ronger les racines. Un phylactère, qui s'enroule autour de deux plantes d'oignon à travers l'arbre central, contient l'inscription Peter Schedlin.
Nous concluons nos réflexions sur les marques de maisons de l'ancien Rouffach, qui reflètent le langage significatif et imagé du Moyen Âge, en mentionnant une sculpture en pierre sur la maison Deckert dans la Weidengasse, qui nous rappelle une ancienne coutume populaire dans la ville viticole alsacienne de Rouffach. L'image, encadrée d'une ornementation du baroque tardif, montre en arrière-plan la ville de Rouffach, derrière laquelle s'élèvent des coteaux de vigne lourds de grappes, tandis qu'au premier plan, Saint Urbain, le patron des vignerons, bénit la ville, les tonneaux et le vin de sa main levée. Il est probable que le pape Urbain, qui vécut au IIIe siècle de notre ère, n'est devenu le patron des vignerons et des vignes que par hasard. Le jour de la fête du saint, le 25 mai, les vignes seraient délivrées de la surveillance du vigneron : ce jour-là, le vigneron peut envisager le succès de la future vendange. Mais les fameuses gelées de mai pouvaient encore lui jouer de mauvais tours.
On croyait alors au Moyen Âge pouvoir y remédier en confiant la protection des vignes à Saint Urbain. Après de belles vendanges, la tradition voulait que les vignerons remercient leur saint patron en portant son effigie en procession de cave en cave et en la plaçant à chaque fois sur le plus grand tonneau. Mais les années de mauvaise récolte, nos braves vignerons s'irritaient contre leur saint patron et il arrivait parfois que son effigie soit plongée dans des cuves remplies d'eau en guise de punition. À la suite d’excès et de dérives lors de ces processions les autorités municipales interdirent ces manifestations. Les procès-verbaux du conseil de Rufach de l'année 1700 mentionnent une pétition des citoyens en faveur de la reprise de la fête de Saint Urbain, qui leur fut cependant refusée. Mais dans le langage populaire, l'expression s'est conservée jusqu'à aujourd'hui : « Du bist noch en Urwe » ce qui signifie que la personne ainsi interpellée est un benêt, un maladroit…(Antoine Gardner a écrit : Grobian oder Halbnarr, littéralement (ungehobelter, rücksichtsloser, Mann et demi-fou)
Texte original en allemand
Der aufmerksame Besucher begegnet auf einem Rundgang durch den früheren Hauptort der Oberen Mundat, Rufach, zahlreichen Gebäuden, die wenn auch schon zum Teil etwas verwittert, uns noch ein eindrucksvolles Bild von der einstigen Größe dieses Ortes und seiner Stellung im Oberelsässichen Wirtschaftsraum vermitteln. Nachdem Rufach mit dem umliegenden Gebiet bereits im frühen Mittelalter der Gerichtsbarkeit der Gaugrafen entzogen und mit allen Rechten der Strasburger Kirche überliefert worden war, begann für den im Mittelpunkt des bischöflichen Besitzes gelegenen Ort eine reiche Entwicklung: dorthin verlegten die Bischöflichen Beamten ihre Wohnsitze, dorthin strömten die Umwohner, um Recht zu fordern oder den Gehörtzwängen bei zuwohnen, dorthin flossen Abgaben und Satzungen, dort errichteten sich die von bischöflichen Herren beschenkten Vasallen neue Heimstätten. So reihte sich nach und nach Hof an Hof, Bau an Bau, die adelige Machtstellung und stolzer Bürgersinn vielfach zu eindrucksvollen Anlagen zu gestalten vermochten.
Deren Geschichte und wirtschaftliche Stellung innerhalb des aufblühenden Gemeinwesens kennen wir aus alten Rechtsbriefen und Registern. Aber nicht immer wissen uns diese Schriften über die topographische Lage dieser historischen Anwesen innerhalb der Stadt Siedlung Aufschluss zu geben. Willkommen sind uns deshalb die Haus- und Hofzeichen, die in Rufach noch an vielen Portalen, Eckern und Wendel treppenstürzen sichtbar sind und die über ihre Bedeutung für die lokale Geschichtsforschung hinaus noch einen unverkennbaren kulturhistorischen und kunstgeschichtlichen Wert haben.
Hausmarken dienten nämlich in vergangenen Zeiten zur Kennzeichnung der Wohnhäuser, könnte man doch damals weder eine Benennung der Straße noch eine Nummerierung der Wohnhäuser. Im frühen Mittelalter gab es zu dem in der bescheidenen Siedlung nur einige, wenige Häuser, die sich aus den notwendigen Geh- und Fahrwegen entwickelt hatten. Mit der Häusernahme und dem Einwohnerzuwachs verbesserten sich, langsam diese Wege, deren Wichtigkeit im Mittel gepflastert wurden. Straßen im heutigen Sinne schuf erst die Neuzeit. Das Nummerieren der Wohnhäuser erfolgte im Elsass in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts. Colmar war hier bahnbrechend, und zwar gaben militärische Gründe dazu Anlass. Damit bei Einquartierungen das Militär leichter Quartiere finden konnte, wurden an den Häusern Blechschilder mit Nummern angebracht. Während des ganzen Mittelalters bezeichnete man den Wohnsitz eines Bürgers in der Stadt nach einer Hausmarke oder einem Hofzeichen. Sie waren meistens über den Portalen oder dem Hofeingang in den Stein eingemeißelt. Manchmal bestanden sie auch aus holzgemalten Bildern oder geschnitzten Zeichen oder Wappen. Letztere wurden zunächst nur Fürsten und hohen Klerikern, später einfachen Bürgern verliehen. Anfangs einfach gehalten, bekamen diese Hausmarken in der Zeit der Renaissance, als das aufstrebende Bürgertum seinen Wohlstand zu Schau tragen wollte, öfters ein pompöses Aussehen.
Betrachtet man die mittelalterlichen Hauszeichen, die in den Urkunden oder an erhaltenen Bürgerbauten auftreten, näher, so lässt sich feststellen, dass unsere Steinmetzen ihre Motive dem Berufe oder Stande des Hauseigentümers entsprechend ausführten. Handwerker und Bauern führten als Hausmarken ausschließlich Werkzeuge oder Geräte, durch die das von ihnen ausgeübte Handwerk oder der Stand, dem sie angehörten, angedeutet wurde. Die Rebmesser Zeichen in Rufach beispielsweise lassen erkennen, dass im ehemaligen Hauptort der Oberen Mundat der Weinbau im wirtschaftlichen Leben der Stadt eine führende Stellung innehatte. Das Zeichen der Ackerknechte war die Pflugschar, jenes der Bäcker die Bretzel oder der Wecken, während die Metzger das
- Handwerkszeichen eines Küfers (1680).
- Hausmarke eines Landwirtes (1609).
- Der Stein der ehemaligen Trinkstube der Gilgenzunft (1529).
- Marke eines Bäckers mit Bretzel und Initialen des Gewerbetreibenden.
- Wahrzeichen aus der Zeit des Barocks (1759)."
Das Wirtschaftshaus der Gasthöfe - Zum Halbmonde
Hackbeil und die Müller das Mühlrad als Zeichen führten. Küfermarkten wesen ein Relief aus zwei sich kreuzenden eisernen Reithacken und den wagerecht gestellten Küferhammer auf. Das Kennzeichen der der Gerber bilden zwei in Form eines liegenden Andreaskreuzes gestellte Schabeisen. Die Steinbildhauer stellten in ihren Zeichen eine Reihe von Werkzeugen wie Zirkel, Weichel, Senkel usw. dar. Der Rahmen der solchen Marken beigegeben wurde ist deswegen wertvoll, als er dort, wo der Stein keine Jahreszahl enthält, dazu beiträgt, den Zeitpunkt seiner Entstehung näher zu bestimmen. Die uns erhaltenen Hausmarken gehen selten über die zweite Hälfte des 16. Jahrhunderts hinaus. Wir befinden uns hiermit schon in der Zeit der Renaissance. Die Schilder die solche Hauszeichen enthalten, entlehnen ihre Motive noch der Gotik. Die Zeit des Barocks schuf neuere Rahmenmuster, öfters enthalten dann die Schilder in den Ecken kleine Muschelformen. Die Hauszeichen sind meistens als Scheitelsteine an einem Torbogen wenn aber solche beim Anwesen fehlen an Tür oder Fensterstürzen eingemauert. Die Jahreszahlen, die man den Hausmarken in den meisten Fällen beigibt, sind teils innerhalb des Markenschildes, teils ausserhalb dieses vorzufinden, wobei je zwei Ziffern an den rechts und links an den Scheitelstein anstossenden Hausteinen angebracht sind.
Der handeltreibende Teil der Bevölkerung wie auch die Körperschaften, wählten sich Hausmarken, die in der Hauptsache der Tier- und Pflanzenwelt entnommen waren. In Rufach gab es im 16. Jahrhundert die Höfe zum Affen, zum Esel, zum Pfauen, zum Wolf, zum Löwen usw. Es wäre somit ein Irrtum zu glauben, dass in solchen Anwesen öffentliche Gaststätten betrieben wurden, denn wie bereits gesagt, trugen im Mittelalter alle Höfe und Häuser Schilder oder Zeichen. Weil nun gerade von den Gaststätten die Rede ist, möchten wir hier einige der ältesten Wirtshäuser Rufachs mit Namen anführen. Die alte Herberge „Zum schwarzen Bären“ am Platz, gegenüber dem Rathaus ist heute noch durch eine Steinplastik am Türsturz gekennzeichnet. Sie bestand schon im 14. Jahrhundert, denn in einem Kauf Akt aus dem Jahre 1373 lesen wir, dass ein Hanemann Wolfelin ein Haus neben dem Hof „Zum Bären“ verkauft hat. Die Schenke „Zum Rad“ stand bei der heutigen Knabenschule. Hier hat wohl der Stadtwerkmeister Franz Bauer beim Zeichen schlecte Erfahrung gemacht, denn als er mit der Ausführung des im Jahre 1579 neben der Herberge aufgeschlagenen Ziehbrunnens beauftragt wurde, meisselte er auf das Kopfstück die seltsame Inschrift: «Der Gast oft teüer mich köft beim Wirt, kommt her zu mir, ich schenk dir d’Yrt (Zeche).» Demnach schätzte der Baumeister den Wein des
Die humorvolle Hausmarke des Rufachers Peter Schädlin aus dem Jahre 1619
Radwirtes nicht hoch ein. Zu den stattlichsten Gasthöfen der Stadt muss zweifelsohne die Herberge «Zum halben Mond» in der Landstraße gehört haben. Erhart Gutschlein erbaute das Haus 1620 zum Teil auf städtische Allmende. Der über Eck gestellte Erker, einer der reizvollsten des historischen Städtchens, trägt in seiner mittleren Wandfläche noch in Reliefsform die alte Wirtshausmarke. Zwei hochstehende Löwen halten das schön ornamentierte Bild mit dem karikierten Halbmond.
Auch die Handwerkerzünfte, deren selbstverwaltete Trinkstuben für die Wirte eine unliebsame Konkurrenz darstellten, führten ihre Hauszeichen. Die mächtigsten Zünfte in Rufach waren die Rebzünfte «Zur Gilgen» (Lilie) und «Zum Bürgelin». Die Bürgelinzunft hatte ihre Zunftstube in der Hasengasse. Ihr Abzeichen war eine kleine Burg. Die Gilgenzunftstube lag in dem Hause unterhalb des Stockbrunnens in der Pfaffenheimer Strasse, wo heute noch an einem Kamin die alten Abzeichen, zwei Lilien, zu sehen sind. Das Zeichen des Zunfthauses ist ebenfalls noch erhalten. Das Schild enthält Lilie und Rebmesser. In der Törleingasse hinter dem Stadthause erhebt sich das alte Zunfthaus «Zum Helfant» (Elefant). Der heute vernachlässigte Bau muss früher eine Zierde der Altstadt gewesen sein. Im Erdgeschoss ein vielfach umgeänderter Steinbau, im oberen Stockwerk ein Fachwerkbau der Renaissance mit Landknechtsfigur am Eckpfeiler weist das Gebäude heute noch interessante Hausmarken und Inschrift auf. Letztere besagt uns, dass das Haus im Jahre 1362 am Freitag vor dem Sonntag Invocavit gegründet worden ist. Am Türportal, das der Werkmeister Bauer im Jahre 1584 für die Zunft anfertigte, finden wir drei verstümmelte Wappen und darüber die ebenfalls beschädigte, aus einer Steinplatte hervortretende Figur des Elefanten, eine ausgezeichnete Plastik, die uns verrät, dass die Stein-
metzen des alten Rufach den Meißel zu führen wussten. Aus der Rufacher Bauhütte, die in enger Verbindung zum Werkhof des Straßburger Münsters gestanden hat, gingen hervorragende Handwerker hervor, deren Namen die neuere Forschung der Kunstgeschichte im Elsass nicht übergehen kann.
Von den zahlreichen Wappenzeichen adeligen und bürgerlichen Ursprungs, die früher die Portale und Erkerzierten, sind die meisten in Revolutionszeiten verstümmelt worden. Nicht die Intoleranz einheimischer radikaler Elemente bildete die Ursache ihres Ruins, sondern die in jenen Jahren erlassenen Verordnungen der Regierung. So regelte ein Gesetz vorn 19. Juni 1790 die Abschaffung aller Wappen und Titel. Kein Ort, keine Person hatte von da an mehr ein Recht auf die Führung seiner Wappenzeichen. Und ein neues Gesetz vom 1. August 1793 bedrohte sogar jedes Anwesen, das öffentlich noch dergleichen Abzeichen trug, mit Beschlagnahme zugunsten des Staates. Daher die Verstümmelung all der schönen Schluss-, Tor- und Kragsteine an unseren öffentlichen und privaten Bauten. Von den hoch erhaltenen Wappenzeichen möchten wir hier der sprechenden Hausmarke des Anwesens Schädelin in der Rettiggasse aus dem Jahre 1619 gedenken. In witziger Weise verstand es, wie uns eine der beigefügten Zeichnungen zeigt, dieser Rufacher Bürger, seinen Namen zu versinnbildlichen. Eine Reihe tierischer Schädlinge. darunter Eichhörnchen, Vogel, Hase, Salamander, Kröte, Weinbergschnecke und dergleichen, sind im Begriffe, den Baum seiner Früchte zu berauben und die Wurzeln zu zernagen. Ein Spruchband, das sich um zwei Zwiebelpflanzen durch den in der Mitte stehenden Baum windet, enthält die Inschrift «Peter Schedlin».
Wir schließen unsere Betrachtungen über die Hauszeichen des alten Rufach, die die sinnvolle und bilderreiche Sprache des Mittelalters widerspiegeln lassen, mit dem Hinweis auf eine Steinplastik am Haus Deckert in der Weidengasse. die uns einen alten Volksbrauch im elsässischen Weinort Rufach in Erinnerung ruft. Das mit einer Ornamentierung des späten Barocks eingefasste Bild zeigt Im Hintergrund die Stadt Rufach, hinter der traubenschwere Rebhänge emporsteigen, während im Vordergrunde St. Urbanus, der Patron der Winzer, mit erhobener Hand über Stadt und Fässer und Wein den Segen spendet. Wahrscheinlich ist der im 3. Jahrhundert unserer Zeitrechnung lebende Papst Urban nur durch einen Zufall zu dem Patronat der Winzer und Reben gekommen. Nach mittelalterlicher Rechtsanschauung kamen an seinem Festtage, 25. Mai, die Reben aus der Pflege des Winzers. Mit diesem Tag erhielt der Rebmann ein gewisses Anrecht auf den freilich noch unsicheren Ertrag des Weinberges. Die berüchtigten Maifröste spielten ihm nicht selten einen schlimmen Streich. Man glaubte nun im Mittelalter, dem vorbeugen zu können, indem man St-Urban den Schutz der Reben übertrug. Ihrem Patron versuchten dann die Winzer im Spätjahr ihren Dank abzustatten, indem sie in einem Umzug sein Bildnis von Weinkeller zu Weinkeller trugen und es hier jeweils auf das größte Fass stellten. Nach reichen Herbsten lohnte sich ein solcher Bittgang schon. In Jahren der Missernte ärgerten sich aber unser braver Winzer über ihren Schutzheiligen und so kam es manchmal vor, dass sein Bildnis zur Strafe in die mit Wasser gefüllten Bottiche getaucht wurde. Eines schönen Tages verbot dann die Stadtobrigkeit die Umzüge. Die Rufacher Ratsprotokolle des Jahres 1700 erwähnen eine Bittschrift der Bürgerschaft zugunsten der Wiederaufnahme des Urbanusfestes, was ihr jedoch abgeschlagen wurde. im Volksmund hat sich aber bis auf den heutigen Tag die Redensart erhalten: « Du bist noch en Urwe » (Urban), was besagen will, dass der so angeredete ein Grobian oder Halbnarr ist.
Antoine Gardner